Ce que nous avons entendu nous répéter quand nous étions enfants ...
(et peut-être le disons-nous aussi à nos propres enfants … ?) :
" Arrête-toi, bouge un peu, doucement, dépêche-toi, ne touche pas, sois attentif, finis de manger, lave-toi les dents, ne te salis pas, tu t'es encore sali, reste tranquille, tais-toi, alors tu réponds ? Excuse-toi, dis bonjour, viens ici, laisse-moi tranquille, va jouer, ne dérange pas, ne cours pas, ne transpire pas, fais attention tu vas tomber, je te l'ai dit : tu vas tomber, tant pis pour toi, tu ne fais jamais attention, tu es un incapable, tu es trop petit, c'est moi qui le fais, maintenant tu es un grand, va te coucher, lève-toi, tu le feras plus tard, je suis occupé, joue tout seul, ne reste pas au soleil, va au soleil, on ne parle pas la bouche pleine… "
Ce que nous aurions voulu nous entendre dire lorsque nous étions enfants ...
(et peut-être pourrions-nous le dire aussi à nos propres enfants ?) :
" Je t'aime, tu es beau, je suis heureux de t'avoir, parlons un peu de toi, prenons un peu de temps pour nous, comment vas-tu ? Tu es triste, tu as peur, pourquoi n'as-tu pas envie ? Tu es souple et léger, tu es aimable, raconte-moi, qu'est-ce que tu as essayé là ? Tu es heureux, j'ai plaisir à te voir rire, tu peux pleurer si tu en as envie, tu as l'air malheureux, de quoi souffres-tu ? Tu peux dire tout ce que tu veux, j'ai confiance en toi, tu me plais, quand est-ce que je te déplais ? Je t'écoute, tu es amoureux, qu'en penses-tu ? Je suis content d'être avec toi, j'ai envie de t'écouter, quand est-ce que tu es le plus malheureux ? Tu me plais tel que tu es, que c'est beau d'être ensemble, dis-moi si je me suis trompé… "
Extrait de " Graines de Sagesse ",
Comme un parfum de rose, par Bruno Ferrero, traduction de Jean Hubler, Strasbourg, Editions du Signe, 1997
Le boulanger d'une petite ville achetait son beurre à un fermier de la localité. Un jour en rentrant chez lui, le boulanger pesa le beurre qui venait de lui être vendu, et se rendit compte alors que le fermier avait réduit la quantité de beurre tout en exigeant le même prix. Il accusa le fermier de fraude, lui intenta un procès, et tous deux se retrouvèrent devant le juge.
Celui-ci demanda au fermier :
- Pour peser votre beurre, avez-vous des poids à mesurer ?
- Ah non, Monsieur…
- Mais comment faites-vous alors pour mesurer le beurre que vous vendez ?
Le fermier répondit :
- Et bien, lorsque le boulanger a commencé à acheter son beurre chez moi, j'ai pensé qu'il était juste que j'achète mon pain chez lui. Depuis ce jour, j'utilise son pain d'un demi-kilo comme mesure pour le beurre que je vends…
Moralité… : la faute que nous voyons chez l'autre pourrait bien être le reflet de la nôtre…
" Pourquoi le mal dans le monde ? " demandait un jour un visiteur au Padre Pio …
Le Padre répondit :
" Ecoutez-moi bien : imaginons une mère en train de broder. Son petit enfant, assis sur un tabouret bas, la regarde travailler ; mais par-dessous, à l'envers. Il voit les nœuds de la broderie, l'enchevêtrement des fils...
Et il dit : "Maman, qu'est-ce que tu fais ? Ton travail est tout embrouillé !"
Alors sa mère abaisse le tissu et lui montre le bon côté de la broderie. Chaque couleur est à sa place et la variété des fils se fond dans l'harmonie du dessin.
Il en est ainsi pour nous, qui voyons l'envers de la broderie. Nous sommes assis sur le petit tabouret... "
Un jeune étudiant, qui avait un grand désir de s'engager pour le bien de l'humanité, se présenta à Saint François de Sales et lui demanda :
" Que puis-je faire pour la paix du monde ? "
Saint François de Sales lui répondit en souriant :
" Ne claque pas la porte si fortement !… "
Extrait de "Graines de Sagesse",
Comme un parfum de rose, par Bruno Ferrero, traduction de Jean Hubler, Strasbourg, Editions du Signe, 1997
Un vendeur d'eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, et part vers la ville distribuer l'eau à ses clients. Une des cruches, fissurée, perd de l'eau ; l'autre, toute neuve, rapporte plus d'argent. La pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide un matin de se confier à son patron.
"Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l'argent à cause de moi car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses."
Le lendemain, en route vers la rivière, notre patron interpelle sa cruche fissurée et lui dit :
- Regarde sur le bord de la route.
- C'est joli, c'est plein de fleurs.
- C'est grâce à toi, réplique le patron. C'est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la route. J'ai acheté un paquet de graines de fleurs et je les ai semées le long de la route, et toi, sans le savoir et sans le vouloir, tu les arroses chaque jour. Ne l'oublie jamais : nous sommes tous un peu fissurés mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.
Parabole contée par le Père Luc Lafleur, msc, missionnaire à Saint Domingue.
In "Annales d'Issoudun", revue de Notre-Dame du Sacré-Cœur, novembre 1999.
Nicolas, 5 ans, demande à sa sœur Emilie, 8 ans :
- Dis, s'il te plaît, raconte-moi l'histoire du grand méchant loup !
Emilie réfléchie trois secondes, et répond gentiment :
- Les méchants loups, ça n'existe pas : il n'y a que des loups malheureux…
Lorsque les bergers s'en furent allés et que la quiétude fut revenue, l'enfant de la crèche leva sa tête et regarda vers la porte entrebâillée. Un jeune garçon timide se tenait là… tremblant et apeuré.
- Approche, lui dit Jésus. Pourquoi as-tu si peur ?
- Je n'ose… je n'ai rien à te donner, répondit le garçon.
- J'aimerais tant que tu me fasses un cadeau, dit le nouveau-né.
Le petit étranger rougit de honte.
- Je n'ai vraiment rien… rien ne m'appartient ; si j'avais quelque chose, je te l'offrirais… regarde.
Et en fouillant dans les poches de son pantalon rapiécé, il retira une vieille lame de couteau rouillée qu'il avait trouvée.
- C'est tout ce que j'ai, si tu la veux, je te la donne.
- Non, rétorqua Jésus, garde-la. Je voudrais tout autre chose de toi. J'aimerais que tu me fasses trois cadeaux.
- Je veux bien, dit l'enfant, mais que puis-je pour toi ?
- Offre-moi le dernier de tes dessins.
Le garçon, tout embarrassé, rougit. Il s'approcha de la crèche et, pour empêcher Marie et Joseph de l'entendre, il chuchota dans l'oreille de l'enfant Jésus :
- Je ne peux pas… mon dessin est trop moche… personne ne veut le regarder !
- Justement, dit l'enfant dans la crèche, c'est pour cela que je le veux… Tu dois toujours m'offrir ce que les autres rejettent et ce qui ne leur plaît pas en toi.
Ensuite, poursuivit le nouveau-né, je voudrais que tu me donnes ton assiette.
- Mais je l'ai cassée ce matin ! bégaya le garçon.
- C'est pour cela que je la veux… Tu dois toujours m'offrir ce qui est brisé dans ta vie, je veux le recoller…
Et maintenant, insista Jésus, répète-moi la réponse que tu as donnée à tes parents quand ils t'ont demandé comment tu avais cassé ton assiette…
Le visage du garçon s'assombrit, il baissa la tête honteusement et, tristement, il murmura :
- Je leur ai menti… J'ai dit que l'assiette m'avait glissé des mains par inadvertance ; mais ce n'était pas vrai… J'étais en colère et j'ai poussé furieusement mon assiette de la table, elle est tombée sur le carrelage et elle s'est brisée !
- C'est ce que je voulais t'entendre dire ! dit Jésus. Donne-moi toujours ce qu'il y a de méchant dans ta vie, tes mensonges, tes calomnies, tes lâchetés et tes cruautés. Je veux t'en décharger… Tu n'en as pas besoin… Je veux te rendre heureux et sache que je te pardonnerai toujours tes fautes.
Et en l'embrassant pour le remercier de ces trois cadeaux, Jésus ajouta :
- Maintenant que tu connais le chemin, j'aimerais tant que tu viennes me voir tous les jours…
Recueilli
in "L'Ensoleillé", Alpes 74, Noël 1999