« Il n'y a pas de peine de hasard. Notre pain quotidien nous est donné par la peine quotidienne de certains de nos frères. Notre pain quotidien, c'est notre grâce quotidienne, et il y a toujours dans notre grâce quotidienne une petite part qui vient d'une peine quotidienne de quelqu'un, de quelque part. Il n'y a pas de peine de hasard, il n'y a que notre volonté qui est de hasard, et qui ne veut pas toujours sa peine et qui la lésine et qui la marchande et qui la bâcle. Il y a une peine bien faite comme il y a un ouvrage bien fait. Nous avons, quand nous nous levons le matin, notre peine à faire comme nous avons notre travail à faire. Et les détails de ce travail sont voulus par la volonté de Dieu comme les détails de cette peine sont voulus aussi par la volonté de Dieu. On peut faire très bien son travail et ne pas faire très bien sa peine. Nous pouvons facilement contrôler et vérifier les lacunes de notre travail. Nous ne saurons qu'après la mort les brèches irréparables causées dans l'édifice de la grâce par les lacunes de notre peine. Quand nous faisons la volonté de Dieu, quand nous nous levons, quand nous préparons le repas, quand nous sortons, quand nous faisons une course, quand nous prenons notre train, nous nous enfonçons pour ainsi dire dans l’union au Seigneur en acceptant et en voulant sa volonté. Quand nous peinons la peine quotidienne, quand nous nous levons avec de la fatigue plein nos jambes, quand nous usons dix fois ce qu’il faudrait de pas, de temps et de nerfs pour préparer le plus simple des repas, quand il faut le faire avec les yeux dans la fumée d’un mauvais charbon qui ne chauffe pas et les pieds sur du pavé glacé... Quand nous quittons la pièce chaude pour aller dans la rue patiner sur le verglas ; quand en trébuchant et en chassant la neige nous faisons le tour de la ville pour rapporter ou ne pas rapporter les objets les plus modestes... Quand nous attendons un train qui n’arrive pas sur un quai où l’on a froid, en plus de cette intégration à la volonté de Dieu, nous devenons, par notre peine, les donateurs de la grâce de Dieu. Vous direz que tout cela, c’est de toutes petites peines. Mais on reconnaît un artiste aussi bien dans sa façon de jouer un morceau d’enfant que dans le plus difficile des concerts. Ainsi, on reconnaîtrait vite un saint dans ces toutes petites peines. Il y mettrait une aisance, un naturel et aussi une grâce - dans les deux sens du mot -, une bonne grâce qui ferait de cette petite peine une grande œuvre d'amour. » Madeleine Delbrêl (1904-1964), La joie de croire, Éditions du Seuil, Paris, 1968. |
Lors de l’audience générale de ce mercredi matin tenue sur la Place Saint-Pierre, le Pape François a expliqué comment l’Église s’est progressivement constituée, notamment à partir de l’arrivée de saint Paul à Jérusalem, qui, malgré son échec apparent, marque la 1ère étape du voyage de l’Évangile autour du monde méditerranéen. Compte rendu de Cyprien Viet à lire sur Vatican News. Texte intégral de la catéchèse du Pape traduite en français sur Zenit.org. Résumé en français : « Frères et sœurs, les actes des Apôtres racontent comment Paul, suite à sa conversion accomplit son premier voyage missionnaire. C’est la persécution qui en est la cause, et qui devient une opportunité pour semer au loin la Parole. Au cours de ce voyage, la prédication s’adresse aussi désormais aux païens. L’Eglise apparaît dans sa vraie nature : non pas une forteresse, mais une tente, capable de toujours s’élargir : une Eglise en sortie aux portes ouvertes. Mais cette ouverture aux païens pose des questions théologiques et disciplinaires difficiles et crée la controverse : Quel rapport y a-t-il entre la foi au Christ et l’observance de la Loi de Moïse ? Les Apôtres réunis affirmeront que seul Jésus nous sauve par sa grâce. Ce n’est pas la circoncision qui compte mais la foi agissant par la charité. Ce Concile de Jérusalem, le premier concile de l’histoire, nous montre comment, dans l’Eglise, doivent être surmontées les divergences, et recherchée la vérité dans l’amour. La résolution des conflits passe par le dialogue, l’écoute attentive et patiente, le discernement à la lumière de l’Esprit Saint qui œuvre dans les cœurs pour l’unité, le bien et la vérité. » « Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins du diocèse de Séez, accompagnés par Monseigneur Habert, et ceux du diocèse de Coutances, avec Monseigneur Le Boulc’h ; les directeurs de l’enseignement catholique de Vendée avec Monseigneur Jacolin et ceux du diocèse du Mans avec Monseigneur Le Saux ; les confirmés du diocèse de Bayeux-Lisieux avec Monseigneur Boulanger ; les lycéens du diocèse de Saint Etienne, avec Monseigneur Bataille. Demandons au Seigneur de vivre entre chrétiens le dialogue, l’écoute et la rencontre afin de manifester au monde la fécondité de l’Eglise appelée à être la mère d’une multitude de fils. Que Dieu vous bénisse ! » Source : site internet du Vatican. |