« Il ne m'a pas été donné de contempler la terre secouée par la face du Seigneur, je n'ai pas vu les rivières remonter vers leur source, ni les montagnes sauter comme des béliers. L'ordre de la nature n'a point été suspendu devant mes yeux. Mais j'ai assisté à ce miracle, de l'ordre de la nature se perpétuant. J'ai vu Dieu laissant toute chose en sa place, selon l'ordonnance primitive. J'ai vu le monde prodigieux, et rien ne manque à l'ensemble. Tout est plein jusqu'au bord, et pourtant il n'y a rien de trop. La matière remplit exactement la forme, et mon âme, c'est-à-dire ce que je sens en moi de non mortel, est à la capacité de ce monde. Ô merveille ! J'ai contemplé le système des choses invisibles, manifestées visiblement, et l'adaptation de la chose à l'intelligence ! [...] Je suis content, ô terre, de me retrouver parmi toi. Qu'il est beau de baigner dans la vie, et d'être parmi elle, comme la barque, sur un fleuve débordé, lutte contre le courant, et chante ! Qu'il est beau, le ciel, vu du rivage de la terre ! Ô grâce mystérieuse de la vie, je te bénis ; ô source profonde, ô principe essentiel, je te loue, je t'exalte et je te loue ! Je suis, je respire profondément tout ce sol, j'ai ma place sous le soleil ! Ô miracle ! J'ai la permission formidable d'être un homme ! » Ernest Psichari (1883-1914), Le voyage du Centurion (Deuxième Partie, chap.I), Louis Conard, Paris, 1916. (Le voyage du Centurion, texte intégral en ligne) |
Devant quelques centaines de fidèles réunis dans la cour Saint Damase pour l’audience générale hebdomadaire, le pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur « guérir le monde » après la pandémie. Pour lui, le soin que nous portons à nos frères et sœurs humains doit s’appliquer aussi envers la création. Pour ce faire, il est important de retrouver un regard contemplatif sur elle. Compte rendu à lire sur Vatican News. Texte intégral de la catéchèse (trad. française) et résumé sur le site du Vatican. |