« La sensibilité nous affecte de bien des manières. Elle nous rend fantasques ; elle nous fait voir des offenses partout ; elle bâtit des histoires imaginaires sans fondement ; ou, sur un fondement quelconque, elle bâtit plus que la base ne comporte ; elle agrandit et exagère les choses ; elle interprète de la manière la plus étrange les actions les plus innocentes ; elle prend l'indifférence pour de la concentration, et la négligence pour une ruse ; elle donne à une phrase hasardée une signification monstrueuse, puis elle y rêve pendant des années entières. Quand on se laisse guider par l'imagination, on est bientôt soupçonneux ; où l'on ne voit pas de fantômes, on croit qu'ils se cachent ; on a peur d'une ombre. La vie se passe comme un voyage au clair de lune, sur un cheval ombrageux qui vous pousse à bout en se cabrant à tous les buissons. L'esprit est rempli de soupçons ; on oublie Dieu ; on devient distrait dans la prière ; incapable de distinguer entre une ombre et une réalité : se blessant aussi bien de rien que de quelque chose ; on se rend insupportable, et il est difficile de dire si on l'est plus pour les autres que pour soi. Quand on est soupçonneux, on devient bien vite ombrageux, bourru, amer ; autrement dit, on ajoute la maussaderie au soupçon. Plus moyen d'avoir affaire avec personne ; si quelqu'un nous a offensé, inutile qu'il nous fasse des excuses, nous ne lui pardonnerons pas, nous trouverons quelque nouvelle offense dans sa démarche. Il n'avait nul droit à demander pardon ; il s'est posé en supérieur en le faisant ; nous le reconnaissons bien là, malgré son jeu, avec sa suffisance et sa hardiesse. Il devait attendre une avance de notre part, mais nous ne serons pas sa dupe... Ainsi, de quelque côté que l'on nous prenne, on nous trouvera toujours également intraitable ; on ne rencontrera que des rebuts. De bonne foi, est-ce dans une atmosphère semblable que nous pouvons espérer voir pousser la grâce et la ressemblance avec Jésus ? » R.P. F.W. Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Sentiments blessés), Paris, Bray et Retaux (sixième édition), 1872. |
Ce dimanche 10 novembre, le Pape a commenté l'Évangile de Luc, « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27.34-38), lors duquel Jésus explique qu'il existe une autre dimension que la vie terrestre ; une dimension dans laquelle nous sommes les enfants de Dieu. Le Pape François a invité les fidèles à « préparer par des choix évangéliques » dès aujourd’hui, la vie éternelle qui est « notre destin ». Compte rendu de Marie Duhamel à lire sur Vatican News. Texte intégral des paroles du Pape traduites en français sur Zenit.org. |