« Béni sois-Tu, Père, pour ce regard qu'un jour tu as jeté sur ta servante Marie. Tu l'as choisie entre toutes les femmes, plus que les femmes, pour qu'elle soit la mère de ton unique, celui en qui tu mets ta complaisance. Et maintenant, elle te dit son allégresse d'être saisie par ton regard qui l'a rendue féconde et l'a emplie d'une paix ineffable. Elle n'avait rien à t'offrir, ta servante Marie, que son coeur et son corps, mais elle t'a tout remis. Et toi, ô Père, tu l'as cueillie, comme une fleur s'incline, avec sa grâce et son parfum, avec sa forme fragile, avec ses douces couleurs. Tu l'as rendue enceinte par la puissance de ton Esprit, et maintenant sa joie éclate pour ta si pure condescendance. A notre tour, accorde-nous d'entrer dans cette action de grâce, dans cet oubli de soi, dans ce chant si parfait qu'il résume tout dessein sur nous, ô Père. Concède-nous un coeur qui sache rester pauvre et libre, vide de soi et de ses tristes orgueils. Alors, comme Marie, nous serons disponibles pour que ton règne vienne. » Paul Aymard (1927-2010), moine de la Pierre-Qui-Vire, Le Rosaire pas à pas avec Marie, Visitation, Droguet-Ardant, 1980. |