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La veuve d´un pompier de New York pardonne aux assassins de son mari Jean Palombo devra élever seule ses dix enfants ROME, lundi 12 novembre 2001 (ZENIT.org) – "Pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils ont fait". Ce sont les paroles que Jean Palombo a prononcées après la mort de son mari, Frank Palombo, l'un des 343 pompiers héroïques qui ont perdu la vie dans l'attentat des Tours Jumelles, le 11 septembre dernier, à New York. Jean épousa Frank Palombo en 1982. Elle a 41 ans. Son mari en avait 46. Elle reste seule avec leur dix enfants. L'aîné a 15 ans, la dernière, un an. Frank appartenait à la paroisse de San Columbano, à New York, et faisait partie du Mouvement Néocathécuménal. "Le 11 septembre je me suis réveillée avec une sensation étrange car je croyais que j'étais enceinte, raconte Jean dans une interview accordée à l'hebdomadaire italien "Tempi". J'ai dit à Frank: "Je ne peux pas, encore, si tôt. Je vais devenir folle". Frank m'a répondu: "Ne t'en fais pas pour cela… Mais à propos. Comment est-ce qu'on va l'appeler? Je me suis mise à rire. Il savait toujours comment me faire rire…". Après avoir conduit les enfants à l'école elle a entendu comme un bruit de tonnerre et très vite, des rumeurs sur le premier avion qui s'était écrasé contre l'une des Tours. "J'ai très vite appris dans mon mariage, que la femme d'un pompier ne doit jamais regarder la télé quand son mari travaille sur le lieu d'une catastrophe et c'est ce que j'ai fait. Mais le soir j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose parce qu'il n'avait pas appelé et personne ne savait où était son équipe", raconte-t-elle. "A minuit, nous avons appris qu'ils s'étaient dispersés. Quelques jours plus tard, j'ai su que je n'étais pas enceinte", déclare-t-elle. Au micro de "Radio Vatican", elle précise: "Je me souviens de lui avoir dit au revoir et de l'avoir embrassé, ce matin-là. Je me souviens de m'être sentie en communion avec lui. Puis je me souviens d'un bruit très fort, comme un bruit de tonnerre. Plus tard j'ai su qu'il s'agissait d'un avion et j'ai pensé: qu'est-ce qui se passe dans le contrôle du trafic aérien? Puis j'ai entendu parler du deuxième avion. Je savais que Frank était au travail et qu'il serait allé au World Trade Center. J'ai espéré longtemps qu'il reviendrait et qu'il se trouvait là où arrivait l'air. J'espérais parce que s'il y avait quelqu'un qui pouvait survivre, c'était Frank. Mais quand je suis allée au "ground zero" et que j'ai vu les tours… j'ai dit: "il est mort". J'ai commencé à comprendre. Je suis rentrée à la maison et je l'ai dit aux enfants, mais je crois qu'ils le savaient déjà. Moi j'avais dû le voir pour le croire". La vie de Jean et Frank n'a pas toujours été facile. "Il y a dix-sept ans, raconte Jean à l'hebdomadaire "Tempi", j'avais quitté l'Eglise. Je ne voulais pas d'enfants. Mon mariage se désintégrait peu à peu. Frank m'invita un jour à entendre quelques catéchèses. Je lui répondis: "Ce sera la dernière chose que je ferai dans l'Eglise catholique". "Ce soir-là j'ai vu le christianisme à travers un couple itinérant qui attendait son quatrième enfant. Ils avaient tout laissé: leur maison, leur carrière, leur pays, pour annoncer l'Evangile. Je me suis dit: Dieu m'aime tant qu'il a donné à quelqu'un ce désir pour que je puisse entendre la Bonne Nouvelle". "J'ai compris tout de suite que je n'avais pas cet amour, ni même pour mon mari. Tout de suite après, j'ai entendu, dans une catéchèse, de la bouche du catéchiste Joseph: "Tu crois peut-être que Dieu est un monstre, pour ne pas le laisser faire sa volonté dans ta vie…". La vie s'est ouverte devant moi et aujourd'hui, avec dix enfants, je peux dire que Dieu connaissait les désirs de mon coeur". A une question concernant la mort de son mari elle répond: "Le Seigneur me l'a donné, le Seigneur me l'a repris. Béni soit le Seigneur. Je crois que Dieu travaille pour le bien de ceux qui l'aiment. Cet événement a été un grand mal. Mais l'amour de Dieu est plus grand que ce mal. Lorsque je pense aux terroristes, je ne peux que dire: "Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils ont fait". "Frank me manque terriblement et je pleure beaucoup, reconnaît Jean. Mais je sais qu'il continuera à nous aider du Ciel. Je demande une plus grande intimité avec le Christ car je suis sûre qu'elle portera des fruits aussi beaux que ceux qu'a porté mon intimité avec Frank". "Frank, conclut-elle, a transmis la foi aux enfants et ils me consolent souvent avec une parole. Les enfants sont heureux d'avoir le père qu'ils ont, mais c'est dur de ne pas pouvoir jouer avec lui, prier avec lui, apprendre avec lui, être avec lui. J'ai peur, mais je m'accroche au Seigneur. Nous continuerons, dans l'Eglise, à faire la volonté de Dieu". Information reprise du site ZENIT.org Le monde vu de Rome. |