Océane
Dès qu'ils surent qu'ils allaient mettre au monde une petite fille, ses parents décidèrent de l'appeler " Océane ". Ils étaient " libres penseurs " et voulaient, en lui donnant ce nom révolutionnaire, la détacher de toute amarre avec la religion qu'ils combattaient. Elle naîtrait libre comme le vent, vouée aux espaces infinis qui font la dramatique fierté des gens de mer.
Mais n'avaient-ils pas déjà trop fait en lui donnant la vie ? Aussi n'eurent-ils aucun scrupule à lui annoncer dès l'âge de trois ans qu'ils ne l'avaient pas désirée. Elle pourrait quand elle le voudrait se choisir des parents selon son cœur..
" Océane " avait-elle compris ce qu'on lui avait dit alors ? A creuser dans sa mémoire d'enfant, elle ne se souvenait plus que d'un coin de tapisserie au mur qui bordait son lit et surtout d'un " compagnon " qui depuis ce jour-là, s'était blotti entre elle et la tapisserie. Elle rêvait avec lui la nuit et lui confiait tout ce qui avait habité sa journée. Aux repas, elle ne mangeait que parce qu'il avait faim, et encore choisissait-elle uniquement ce qu'il aimait. C'était aussi son compagnon de jeu. Les gens qui la croyaient taciturne et triste n'imaginaient pas tout ce qu'en secret elle lui racontait.
Mise très tôt en pension, Océane suivit son chemin de liberté. On la disait " difficile ", malgré une vive intelligence. Elle était tour à tour grondée comme une enfant, raisonnée comme une grande personne. Tout lui indifférait. Son esprit était ailleurs… En grandissant, elle sentait bien que la présence de son compagnon s'altérait. Et personne ne comprenait que c'était pour elle la seule chose qui comptât. Elle se mit alors à faire n'importe quoi. Elle connut la drogue, puis la prostitution. Ses tentatives de suicide répétées lui donnaient parfois, un court instant, l'impression d'exister pour autrui.
Un jour qu'elle avait décidé d'en finir et avait marché toute la nuit, elle entra dans une église. Les deux ou trois personnes qui s'y étaient agitées tôt le matin ne l'avaient pas remarquée. Sur une chaise à côté d'elle, il y avait un livre qu'elle ouvrit. C'était un Evangile. Elle le lut, d'une traite, sans s'arrêter, jusqu'au soir. Les larmes lui inondaient le visage… Une petite lampe rouge se détachait maintenant dans la pénombre. " Mon compagnon ! " dit-elle en retrouvant ses larmes d'enfant. Il était là, le seul à ne l'avoir jamais quittée.
Le curé entra pour fermer l'église. Elle lui demanda le baptême. Elle est aujourd'hui carmélite.
Jacques Bernard, extrait de la revue Messages n° 521, mensuel de Caritas France, janvier 1999.
"Vivre, c'est aider les autres à vivre ; être heureux, c'est faire des heureux."
Raoul Follereau
Je suis la Lumière et vous ne me voyez pas Je suis le Chemin et vous ne me suivez pas Je suis la Vérité et vous ne me croyez pas Je suis le Maître et vous ne m'écoutez pas Je suis votre grand Ami et vous ne m'aimez pas Je suis votre Dieu et vous ne me priez pas Si vous êtes malheureux ne me le reprochez pas.
Gravé sur un vieux calvaire Flamand en 1632 |
Philippe Néri... était irascible, se querellait facilement et cédait à de violents accès de colère qui incitaient ses frères à la riposte. Un beau jour, il sentit que cela ne pouvait durer davantage : sa résolution venait-elle de sa vertu ou du fait qu'il ne pouvait plus supporter ses frères ? L'histoire ne nous le dit pas. Toujours est-il qu'il courut à l'église se prosterner devant une statue du Christ et le supplier de le libérer de son irascibilité. C'est rempli d'espoir qu'il quitte la chapelle. La première personne qu'il rencontre est un frère qui n'a jamais provoqué sa colère : pour la première fois de sa vie, ce frère se montre désagréable et déplaisant. Philippe se met en colère et, furieux, part à la recherche d'un autre frère qui a toujours été pour lui une source de consolation et de joie. Et voilà que ce frère, à son tour, lui répond avec rudesse ! Aussi Philippe court-il à nouveau à l'église, et il se jette aux pieds du Christ : "Seigneur ! ne t'avais-je pas demandé de me débarrasser de mon irascibilité ?" Alors, le Seigneur répond : "Si, Philippe ! et c'est pourqoi je te multiplie les occasions de t'en corriger !"
Histoire relaté par le Métropolite Antoine (Bloom)
"Si quelqu'un garde le souvenir de quelqu'un
qui l'a affligé, lésé ou insulté,
il doit se souvenir de lui
comme d'un médecin envoyé par le Christ
et le considérer comme un bienfaiteur.
Car si tu t'affliges en ces circonstances,
c'est que ton âme est malade.
En effet, si tu n'étais pas malade,
tu ne souffrirais pas.
Tu dois donc rendre grâce à ce frère,
puisque grâce à lui tu connais ta maladie.
Prie pour lui
et reçois ce qui vient de lui
comme des remèdes envoyés par le Christ."
Saint Dorothée de Gaza
"Quand le soleil est à son midi, si une vallée très profonde est enfouie entre deux montagnes énormes et que les rayons du soleil puissent atteindre le bas de la vallée, il se produit trois phénomènes. La vallée reçoit une splendeur, une magnificence, une fécondité que la plaine n'a pas.
Quand le juste réside au fond de sa pauvreté contemplant en lui le néant, la misère, l'impuissance ; quand il s'aperçoit profondément incapable de progrès, de persévérance ; quand il voit la multitude de ses négligences et de ses défauts ; quand il s'apparaît tel qu'il est, dans la réalité de son indigence, il creuse la vallée de l'humilité. Prosterné dans sa misère, reconnaissant sa détresse, il l'étale en gémissant devant la miséricorde du Seigneur : il contemple la hauteur du ciel et sa petitesse à lui. La vallée devient profonde.
C'est pourquoi le Christ-Soleil, du haut de son midi, assis à la droite du Père, lance dans le fond de cet humble mille feux et mille splendeurs. Il est incapable de n'être pas touché, quand l'humble étale devant lui et prosterne sa prière.
Alors, des deux côtés de la vallée, deux montagnes se dressent et grandissent : ce sont deux désirs ; le désir de servir et de louer, le désir d'obtenir l'excellence de la sainteté. Ces deux montagnes sont plus hautes que le ciel. Elles touchent Dieu sans intermédiaire et sollicitent sa libéralité. Celle-ci ne se contient pas, elle coule, elle s'épanche ; car l'âme possède alors l'aptitude à recevoir."
Jan van Ruysbroeck
N'attends pas…
N'attends pas un sourire … pour être gentil.
N'attends pas d'être seul … pour reconnaître la valeur d'un ami.
N'attends pas d'être aimé … pour aimer.
N'attends pas de meilleur emploi … pour commencer à travailler.
N'attends pas d'avoir beaucoup … pour partager.
N'attends pas la chute … pour te rappeler du conseil.
N'attends pas la douleur … pour croire à la prière.
N'attends pas d'avoir le temps … pour pouvoir servir.
N'attends pas la douleur de l'autre … pour demander des excuses.
N'attends pas la séparation … pour te réconcilier.
Car tu ne sais pas combien de temps…
D'après le message canadien transmis sur internet en conclusion de la semaine de l'amitié, novembre 2000.
J'aimerais
leur dire Ta présence au milieu de nous
la joie de te connaitre et de te rencontrer
leur dire ton Amour fou
Le bonheur de vivre avec Toi et de t'aimer
J'aimerais
leur dire que tu es une nourriture
Un frère, un père fou d'amour
leur dire que tu t'es donné en pâture
à notre monde de vautour.
J'aimerais
leur dire ta présence vivante dans la communion
Ton chemin de croix et le mont Golgotha
leur dire l'abandon et la Résurection.
J'aimerais
leur dire que tu es trois,
Amour et don de toi
leur dire que tu es faiblesse et abandon
miséricorde et résurection.
J'aimerais
leur dire tout ce que de toi
je sais
Et plus encore tout ce que par toi
je vis.
J'aimerais
leur dire que tu es un inconnu à découvrir
un fiancé délaissé
leur dire qu'il suffit d'un coeur à ouvrir
J'aimerais
leur dire - Dieu t'aime
Il est là, Il sait tout de toi
leur dire - Il est plus encore
et je ne sais rien de lui.
Marie-Hélène
Dieu prendra soin de tout
dans la mesure exacte où vous vous jetterez
avec tous vos soucis
dans le sein
de son amour paternel
et de sa providence.
Dom Columba Marmion
Quand le tunnel est noir, sa sortie incertaine,
Que les mois puis les ans succèdent aux semaines
Sans que l'on voie enfin le jour tant désiré,
Que l'on est las d'avoir tant prié, tant crié,
Faut-il par l'amertume aggraver sa souffrance
En délaissant le baume d'espérance ?
Jamais ! Si long qu'il soit, tout tunnel a un bout ;
S'y asseoir au milieu est le pire de tout.
Lorsqu'Espérance et Foi ensemble nous éclairent
Nous marchons pas à pas vers le bout : la Lumière !Paul Imbert
Espérance n°30, Décembre 2000
Association Humanitaire Chrétienne :
La Gerbe
Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement ce que vous tenez pour vrai ; écoutez les autres, même le simple d'esprit et l'ignorant ; ils ont eux aussi, quelque chose à dire.
Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit. Ne vous comparez avec personne, vous risqueriez de devenir amer ou vaniteux ; il y a toujours plus grand ou plus petit que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle ; c'est une véritable richesse dans les prospérités changeantes du temps.
Soyez prudent dans vos affaires car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe, beaucoup d'hommes recherchent les grands idéaux, et partout la vie est remplie d'héroïsme.
Soyez vous-mêmes. Surtout n'affectez pas l'amitié. Ne soyez pas non plus cynique envers l'Amour car il est, en face de toute stérilité et de tout désenchantement, aussi vivace et éternel que l'herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez votre puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d'une saine discipline, soyez doux envers vous-mêmes. Vous êtes un enfant de l'Univers, pas moins que les arbres et les étoiles. Vous avez le droit d'être ici !
Et qu'il vous soit clair ou non, l'Univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre compréhension de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez, dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d'être heureux !
Texte trouvé dans une vieille église de Baltimore en 1692. Auteur inconnu.
La vie est comme un tricot.
Dieu nous donne la laine et les aiguilles.
Il nous dit : "Tricote de ton mieux, une maille à la fois".
Une maille est une journée sur l'aiguille du temps.
Dans un mois, 30 ou 31 mailles, dans 10 ans, 3650 mailles…
Quelques unes sont à l'endroit, d'autres à l'envers.
Il y a aussi des mailles échappées mais on peut les reprendre.
La laine que Dieu m'a donnée pour tricoter ma vie
Est de toutes les couleurs.
Rose comme mes joies… Noire comme mes peines…
Grise comme mes doutes… Verte comme mes espérances…
Rouge comme mes affections… Bleue comme mes désirs…
Blanche comme mon don total à Celui que j'aime…
Seigneur, donne-moi le courage de terminer mon tricot
Afin que Tu le trouves digne de l'exposition éternelle
Des travaux des hommes.
F. Latraverse (Montréal)
Trouvé sur la feuille paroissiale des Contamines, mars 2001 (Hte-Savoie)