Le Rosaire

Méditations des Mystères





Sur les chemins de la Vie... avec Marie

Me voici! Nous voici!

Mystères joyeux
 
Mystères douloureux
 
Mystères lumineux
 
Mystères glorieux
 

Jésus, nous venons Te prier. Tu es là, dans le tabernacle, Tu es vivant, Tu nous attends car Tu nous aimes. Jésus, nous venons Te prier en priant Marie. En regardant Marie, nous Te regardons, car lorsque nous la prions, lorsque nous la regardons, elle nous tourne vers Toi et nous dit : "Aimez-Le!"

Jésus, Tu es là. Tu nous appelles, nous voici! Nous venons Te prier, nous venons faire ta volonté.


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Mystères joyeux

Premier mystère joyeux : l'Annonciation

Marie, nous te contemplons chez toi, à Nazareth. Tu travailles activement mais calmement : tu pries. Tu pries le Seigneur Sabaoth d'envoyer bien vite le Messie qu'Israël attend depuis si longtemps. Car Israël n'en peut plus d'attendre : depuis des siècles, les malheurs se sont accumulés sur ce peuple souvent infidèle, mais qui maintenant essaie de vivre la Loi de Moïse, la Loi de Dieu. Et la paix règne sur le monde. Israël est en paix. Certes, il y a toujours les Romains, ces occupants, respectueux des croyances juives, mais des occupants, ce sont des occupants, des maîtres dans le pays, des païens idolâtres, haïs et méprisés. Et Israël veut sa liberté, Israël veut son Messie, le Messie attendu, annoncé par les prophètes...

Marie, tu travailles et tu pries. Tu supplies le Seigneur d'envoyer le Messie promis. Tu travailles avec attention ; pourtant, soudain tu ressens comme une présence près de toi ; tu lèves les yeux... Non tu ne rêves pas : quelqu'un est bien là, qui te salue comme tu n'as jamais été saluée, qui te parle et te dit des paroles qui ne sont pas de la terre : "Marie, tu as trouvé grâce devant l'Eternel. Voici que tu vas concevoir un Fils qui sera appelé Fils de Dieu. Si tu acceptes la volonté du Très-Haut, l'Esprit-Saint te couvrira de son ombre. Marie, veux-tu ?"

Marie ne connait que la volonté de Dieu. Depuis sa plus tendre enfance, elle n'a cessé de faire la volonté de son Seigneur : c'est sa vie, c'est sa joie, c'est son bonheur. Elle s'est donnée au Seigneur, elle appartient au Seigneur. L'Annonce de l'Ange la comble d'une joie infinie, surhumaine : "Me voici, Seigneur! Je viens faire ta volonté. Qu'il me soit fait selon ta Parole."

"Qu'il me soit fait selon ta Parole, la Parole de Dieu!" dit Marie à l'Ange.

Et Jésus vint parmi nous. Et l'Incarnation se réalisa...

Ô Marie, toi qui as su dire : "Me voici, qu'il me soit fait selon la Parole et la Volonté du Père", apprends-nous, quand nous venons prier devant le saint tabernacle, apprends-nous à dire à Jésus : "Jésus, Tu es là. Me voici, je viens faire ta volonté."


Deuxième mystère joyeux : la Visitation

Marie vient de dire OUI à Dieu. Marie, pleine de l'Esprit-Saint est heureuse. Marie fait la volonté de Dieu et la volonté de Dieu est toujours bonheur pour l'homme. Dieu n'a pas créé le mal. Dieu n'a pas inventé la souffrance. Dieu n'a pas institué le malheur, ni la détresse. La dépression nerveuse, dont souffrent tant de nos contemporains, ne vient pas de Dieu. Tout cela, mal, souffrance, malheur, détresse, dépression, tout cela vient du Malin qui prend son plaisir à nous détruire, à détruire l'homme qu'il estime trop aimé de Dieu. Et puis, Satan ne peut tolérer d'avoir à s'incliner devant un homme, cet homme fut-il Dieu incarné. Satan est bien trop orgueilleux, et surtout il nous déteste...

Marie, elle qui fait avec joie la volonté de Dieu, possède un tel bonheur qu'elle ne peut s'empêcher d'aller le partager. Sa vieille cousine est enceinte, de six mois; Marie part sur le champ pour l'aider. Car l'Amour qui vient de Dieu ne peut que se partager puisqu'il est don.

"Me voici!" pense soudain Marie qui salue Elisabeth. Et Elisabeth s'étonne que "la mère de son Seigneur vienne jusqu'à elle." Car Elisabeth, a reconnu que celle qui vient jusqu'à elle est la mère du Messie. Son enfant aussi a reconnu Celui qu'il devra un jour précéder et annoncer. Son enfant a reconnu Celui dont il devra annoncer la venue aux hommes, celui dont il devra préparer le chemin. L'enfant d'Elisabeth, rempli lui aussi de l'Esprit-Saint, a reconnu le Rédempteur, et tout joyeux, dit à sa façon de petit bébé encore à naître : "Me voici, je viens. Quand il sera temps, je ferai ta volonté..."

"Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté, je viens répondre à ton appel." Apprends-nous, Seigneur, à répondre nous aussi à ton appel, chaque fois qu'il le faudra, à l'exemple de Marie et de Jean-Baptiste, à ton exemple aussi. Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté, celle que Tu as choisie pour chacun d'entre nous, celle que Tu veux pour moi. Me voici, Seigneur, je viens... apprends-moi à trouver le vrai bonheur dans Ta volonté, dans ton Amour.


Troisième mystère joyeux : la Nativité

Marie a dit "Oui!" à l'Ange. Jean-Baptiste a tressailli de joie dans le sein de sa mère lors de la venue de Jésus. Joseph aussi a dit oui quand "l'Ange lui demanda de prendre chez lui son épouse, car ce qui avait été engendré en elle venait du Saint Esprit."

Joseph aussi avait dit : "Me voici pour faire Ta volonté." Joseph ne savait pas encore qu'il aurait à répéter cette petite phrase : "Me voici!" de nombreuses fois au cours de sa vie terrestre. Ainsi, il n'y avait encore que quelques jours, un Edit de César auquel il fallait bien se soumettre, avait obligé Joseph à entreprendre un long voyage, bien risqué pour une femme sur le point d'accoucher. C'était bien risqué, oui, mais, en y regardant de plus près, Joseph avait compris qu'il le fallait, que c'était annoncé par les prophètes : le Messie devait naître à Bethléem. Alors, une nouvelle fois, Joseph avait répondu : "Me voici!"

Joseph et Marie ont répondu : "Me voici!" à l'appel du Seigneur, et, grâce à eux, le Seigneur vient sauver son peuple, vient nous délivrer du pire des esclavages, l'esclavage du péché. Les parents terrestres de Jésus ont dit : "Me voici!" Ils ont accepté les douleurs, les peines de la vie, et tout récemment, ils ont compris que l'ordre de César, c'était ta volonté, ô Dieu, ta volonté de naître à Bethléem, comme les prophètes l'avaient annoncé.

L'heure de Marie est arrivée, l'heure de sa délivrance, l'heure de Te mettre au monde, Jésus. Ton petit corps est prêt, Jésus ; maintenant il n'attend plus que ta divinité, ta divinité qui doit s'unir à lui. Ta divinité, ta deuxième nature qui doit s'unir à ta nature terrestre pour former l'homme unique que Tu seras : une seule personne ayant deux natures. Le Verbe de Dieu redit encore au Père son hymne éternel : "Me voici! Tu n'as voulu ni holocauste ni oblation. Alors, j'ai dit : me voici, je viens pour faire ta volonté. Me voici, Père!"

Maintenant, Tu es là, Jésus, Te voici, parmi nous, au milieu de nous. Te voici homme parmi les hommes. Les anges éclatent en cris de joie, les anges exultent à cause de la paix donnée aux hommes de bonne volonté. Les anges éveillent les bergers pour leur annoncer la merveilleuse Nouvelle, la bonne Nouvelle. Et les bergers aux coeurs simples et purs ont compris ce qui sera caché aux sages et aux savants. Les bergers arrivent près de Toi, avec quelques présents, pauvres comme eux, mais si riches d'amour. Les bergers sont là, Jésus, devant Toi, et ils T'adorent en disant : "Nous voici Seigneur!"

Jésus, chaque Eucharistie est pour nous comme une Nativité. Permets Seigneur, que chaque jour, lorsque nous venons Te recevoir, d'un coeur simple, pauvre et pur comme le coeur des bergers de la Nativité, nous puissions Te dire et Te redire : "Me voici, Seigneur! Parle Seigneur, ton serviteur écoute!"


Quatrième mystère joyeux : la Présentation de Jésus au Temple

O Jésus, Te voici pour la première fois chez ton Père, dans la Maison de ton Père du Ciel, pour la première fois depuis que Tu es arrivé sur la terre, au milieu des hommes. Jésus, Tu es un tout petit bébé, mais déjà Tu viens. Te voici, Jésus pour obéir à la Loi, Ta Loi. Joseph et Marie sont là: ils Te présentent au Père. Humblement ils obéissent à Ta Loi. Les voici au Temple où Dieu les attend.

Joseph et Marie sont au Temple où Dieu les attend. Après les formalités rituelles de rachat du garçon premier-né, Marie et Joseph se réjouissent et Te présentent à l'admiration des assistants. Quel beau petit garçon! Sa beauté est vraiment exceptionnelle. Regardez ses yeux : comme ils sont intelligents. On dirait que cet enfant comprend déjà tout se qui se passe, on dirait qu'il nous comprend...

Mais soudain, au milieu de ce concert de louanges, une fausse note : celle du vieillard Syméon, ce juste respecté à cause de sa grande sagesse. Pourquoi ce juste prophétise-t-il que ce joli bébé si doux, si gentil, si gracieux, si insouciant, sera un signe de contradiction pour son peuple ? Pourquoi un glaive de douleur devra-il transpercer le coeur de sa mère ? Pourquoi cette ombre soudaine sur une journée dont rien n'aurait dû troubler la paix et la joie ?

Marie se tait. Marie ne comprend pas très bien, mais elle garde toutes ces choses dans son coeur. Marie est la servante du Seigneur à qui elle n'a jamais rien refusé. Et Marie, qui est là, redit dans son cœur : "Je suis la servante du Seigneur. Me voici, je suis là pour faire sa volonté."

Jésus, nous voici près de Toi. En priant Marie, c'est Toi que nous prions, et chacun d'entre nous peut dire : "Me voici, Seigneur". Nous non plus, nous ne comprenons pas toujours très bien ce qui arrive, mais nous gardons tes paroles dans notre coeur, et tout bas nous Te redisons : "Me voici, Seigneur, je viens pour faire ta volonté."


Cinquième mystère joyeux : le Recouvrement de Jésus au Temple

Les années ont passé. Jésus a douze ans. Maintenant, pour les juifs de son temps, Il est adulte. Maintenant Il pourrait mener sa vie à sa guise... mais cela ne se fait pas chez les juifs qui ont trop le sens de la famille. Et Jésus sait que son Heure n'est pas encore venue. Pour l'instant Il n'est qu'adolescent et Il sait qu'il doit continuer à vivre auprès de Joseph et de Marie. Jésus sait qu'Il doit, comme tous les juifs apprendre un métier manuel, ce métier qui Lui permettra de vivre en gagnant sa vie honnêtement.

Alors que s'est-il passé le jour de sa majorité ? Pourquoi Jésus fait-Il faux bond à ses parents. Pourquoi leur prépare-t-Il cette grande peine ? Car Il sait très bien que grande sera leur peine quand ils s'apercevront qu'Il n'est pas avec eux. Pourquoi Jésus s'attarde-t-Il pendant trois jours au Temple, au milieu des docteurs, les interrogeant, discutant avec eux, redressant certaines interprétations douteuses de la Loi ? On ne saura jamais pourquoi Jésus a agi ainsi, car Jésus n'a pas répondu à la question de sa mère angoissée : "Mon enfant, pourquoi avoir agi ainsi avec nous ? Voici que ton Père et moi nous Te cherchions tout angoissés." A la question angoissée de sa mère, Jésus répond seulement : "Ne saviez-vous pas que Je dois être aux affaires de mon Père ?"

La peine de Marie et de Joseph est encore plus grande. Le père de Jésus, n'est-ce pas lui, Joseph ? Oui, aux yeux des hommes, Joseph est bien le père de Jésus, mais, au fil de années, l'oubli de la réalité s'était installé et il était temps que Jésus ouvre de nouveau le coeur de ses parents et leur rappelle que son Père, son vrai Père, c'est Dieu. Que Lui, tout jeune adulte, vient d'accueillir de nouveau la Volonté du Père des Cieux et qu'Il vient de redire : "Me voici, ô Père, pour faire ta volonté." Il fallait aussi qu'Il leur demande de renouveler le don qu'ils avaient fait à Dieu douze ans plus tôt, et qu'il était temps pour eux, de redire : "Me voici..."

Les parents de Jésus n'ont pas compris ce qu'Il leur disait, mais ils gardaient toutes ces choses dans leur coeur ; et Jésus leur était de nouveau soumis, car son Heure, la grande Heure de la Rédemption, n'était pas encore venue.

Jésus, dans les périodes douloureuses que nous sommes souvent amenés à traverser, apprends-nous à Te dire : "Nous voici!"

Jésus, lorsque nous ne comprenons pas la signification de certains événements, apprends-nous à dire : "Nous voici!"

Jésus, Toi qui nous aimés, apprends-nous à comprendre ton Amour et à l'accepter, même s'il nous paraît parfois crucifiant.

Apprends-nous Jésus à redire à chacun de tes nouveaux appels : "Seigneur, je ne comprends pas bien, mais je sais que Tu nous aimes, je sais que Tu ne désires que notre bonheur. Seigneur, je suis dans le noir mais je Te fais confiance et je Te redis : me voici, je viens..."


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Mystères lumineux

Premier mystère lumineux : le Baptême de Jésus

Jean le Baptiste vient de recevoir l'Esprit-Saint, après avoir baptisé Jésus. Il sait, maintenant, qu'il faudra que, lui, il diminue, pour laisser toute la place à l'Agneau de Dieu qu'il a reconnu et désigné à ses disciples encore présents, terrifiés par la voix venue du Ciel. Jésus s'éloigne ; le Baptiste semble d'abord absorbé dans une profonde contemplation, puis, curieusement, il regarde ses amis Jean et André, et leur dit : "Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui ôte les péchés du monde!"

Jean et André hésitent : ils ne comprennent pas le sens de ces paroles mystérieuses. Jean regarde le Baptiste, intensément, et son regard se fait de plus en plus interrogateur. Le Baptiste ne dit rien, mais d'un geste précis, il fait signe à Jean et à André, de suivre l'Homme qu'il a appelé : "Agneau de Dieu." Alors, Jean et André se dirigent lentement vers Celui qui les intimide tellement, et qui pourtant les attire irrésistiblement.

Jean et André suivent de loin Celui qui maintenant semble ralentir sa marche, comme s'Il voulait les attendre. Jean et André ne sont plus qu'à quelques mètres de Jésus qui s'arrête et se tourne légèrement. André rougit, et Jean balbutie :

- Agneau de Dieu...
- Qui cherchez-vous ?

André et Jean perdent tous leurs moyens, et Jean ne sait que murmurer :

- Où habites-tu ?
- Venez et voyez, dit Jésus.

L'Evangile nous dit seulement que Jean et André passèrent le reste de la journée avec Jésus. Nous n'en savons pas davantage, mais plus tard, André plein de joie, s'adressant à son frère Simon lui dira :

- Nous avons trouvé le Messie.

Que s'est-il donc passé, ce jour mystérieux de la rencontre de Jésus avec ses deux premiers disciples ? Comment Jésus a-t-Il convaincu André et Jean, et comment, en l'espace de quelques heures, en a-t-Il déjà fait des militants? Et qu'ont-ils répondu à Celui qui s'était manifesté à eux ? Nous pouvons seulement imaginer, la fin de la sublime rencontre :

- Vous avez compris que je suis venu sauver le monde, que je suis venu ôter les péchés du monde. La tâche sera longue et difficile, elle durera jusqu'à la fin des temps. Mais, dès maintenant, j'aurai besoin, d'être accompagné et aidé dans ma tâche, et jusqu'à la fin des siècles. Voulez-vous être mes disciples ?

André et Jean ne se sont même pas concertés. Tous les deux, en même temps, sourient à Jésus et disent :

- Tu m'appelles, Seigneur ? Me voici!


Deuxième mystère lumineux : les Noces de Cana

"En ce temps là, il y eut des noces à Cana... La mère de Jésus y était."

Jean, André, Pierre et quelques autres disciples accompagnaient Jésus, invité Lui aussi. La cérémonie du mariage fut très émouvante, et Marie qui connaissait ces jeunes depuis presque toujours les a chaleureusement embrassés. Jésus les a bénis, et au geste habituel des bénédictions, il a ajouté un autre signe, comme une croix sur le front des jeunes mariés. Les disciples, pour des raisons de convenances, étaient restés un peu en retrait, mais, tout joyeux, et ils ne se lassaient pas d'admirer Celui que déjà ils appelaient respectueusement : "Maître". Parfois, ils faisaient même, des réflexions très élogieuses.

Les festivités nuptiales duraient longtemps chez les juifs de cette époque. Depuis deux jours on a bien dansé, bien chanté, et on a aussi loué le Seigneur tout puissant. On pensait aux jeunes mariés : auraient-ils beaucoup d'enfants ? Et la jeune femme si belle, si sage, serait-elle la mère du Messie attendu ?

Pendant deux jours, les invités à la noce se sont bien réjouis. Ils ont bien bu aussi, mais il faisait si chaud!... Il est temps, maintenant, pour le maître des cérémonies, de préparer le repas d'adieu.

Tout semble prêt. Pourtant, le maître d'hôtel, qui vient d'achever une dernière visite à la cuisine, semble inquiet; il se dirige vers Marie et lui dit quelques mots à l'oreille. Aussitôt, mais très discrètement, Marie appelle Jésus :

- Ils n'ont plus de vin!
- Femme! Je n'y peux rien. Ce n'est pas encore le moment.

Marie insiste :

- Mon Fils, il me semble pourtant que ta Mission a commencé. Tu as déjà plusieurs disciples, et ils doivent Te connaître.
- Maman, tu es la Femme que le Père a envoyée aujourd'hui, vraiment, tu es le signe que J'attendais...

Là-dessus, Jésus s'éloigne et prie. Marie s'en va vers la cuisine, et s'adressant au serviteur chargé du vin, elle dit, en désignant Jésus qui prie toujours :

- Faites tout ce qu'Il vous dira.

Le Serviteur s'en va trouver Jésus, et doucement, comme s'il était intimidé, il dit :

- Me voici ; que faut-il que je fasse ?

Ce jour-là, Jésus changea l'eau en vin. "Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui."


Troisième mystère lumineux : l'enseignement de Jésus

Jésus a commencé sa mission; déjà Il parcourt les routes de Palestine accompagné de quelques disciples. Et Il a fait aussi quelques miracles. Son équipe se complète au gré des rencontres car son enseignement est nouveau, et Il parle avec autorité, comme quelqu'un qui sait... Le voici maintenant dans un petit village, non loin de Capharnaüm. Un homme est assis devant sa table de travail, une table de publicain! Quand les gens passent devant lui, ils haussent les épaules et murmurent des injures : on n'a jamais aimé les collecteurs d'impôts, surtout quand ils travaillent pour l'occupant!!!

Jésus s'approche de Lévi et lui dit : "Suis-Moi!" Les disciples autour de Jésus s'étonnent et se scandalisent, mais l'homme se lève : "Me voici, Seigneur!" Et pour couper court à toute discussion, Jésus déclare : "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades."

La réputation de Jésus qui fait des miracles, et qui enseigne avec autorité, est arrivée jusqu'aux oreilles du Sanhédrin. Les autorités n'aiment guère les gens qui font des miracles et qui prétendent donner des leçons aux savants en prêchant ce qu'ils appellent la Loi de Dieu. Eux, du Sanhédrin, ils la connaissent, la Loi, mieux que tout le monde, et ils n'ont pas de leçon à recevoir, de qui que ce soit. Oh! bien sûr, en y regardant d'un peu près, ils sont bien obligés de constater que la Loi de Dieu, ils l'ont un peu arrangée, pour la rendre plus souple... Aimer son prochain, c'est tout de même bien contraignant. Et s'il fallait toujours être juste... où irions-nous? Et puis d'où vient-il cet homme que l'on ne connaît même pas, qui lui a donné l'autorité pour enseigner ?

Nicodème est un Ancien, un membre éminent du Sanhédrin. Il est estimé, honoré, bien en vue, et souvent on acquiesce à ses avis. Nicodème lui aussi a entendu parler de Jésus ; lui aussi est étonné et a d'abord réagi avec méfiance. Que veut-Il, ce Jésus de Nazareth ? Que peut-on attendre encore de Nazareth ? Soyons prudents, et attendons!

Nicodème est prudent... pourtant quelque chose dans sa conscience le tracasse. Après tout, si ce qu'on raconte de ce Jésus et de ses enseignements est vrai, il n'y a rien à redire. Parfois, pense Nicodème, ce Jésus remet les choses en place, redonne le véritable sens de la Loi, le sens qui avait été plus ou moins édulcoré au fil du temps, et surtout en fonctions des satisfactions personnelles du peuple et de ses dirigeants. Nicodème est troublé dans sa conscience : et s'Il avait raison cependant, cet homme qui demande de ne pas mépriser les pauvres et les petits, de ne pas mentir, de ne pas exploiter ses serviteurs ?...

Nicodème se tait. Pendant les réunions du Sanhédrin, il écoute seulement, et si on lui demande ce qu'il pense des événements, il demeure évasif. Lui, Nicodème qui était jusqu'alors tellement sûr de lui, le voilà qui hésite, qui ne sait plus, mais qui est surtout de plus en plus tiraillé par sa conscience. Il doit en avoir le coeur net; il ira trouver ce Jésus, il lui posera toutes les questions qu'il faut. On verra bien ce qui arrivera, mais Nicodème est confiant: pour tout ce qui touche à la Loi, il ne craint rien...

C'est la nuit. Jésus est avec ses disciples dans un lieu où on l'a accueilli ; on frappe. C'est Nicodème: "Me voici, Seigneur. Tu es un Maître en Israël, je voudrais Te parler." Jésus se lève et sort avec Lui.


Quatrième mystère lumineux : la Transfiguration

"Jésus prit avec Lui, Pierre, Jacques et Jean..." Ces disciples connaissaient les habitudes de Jésus, aussi ne s'étonnèrent-ils pas du choix de Jésus. D'ailleurs, les autres dormaient : il faisait si chaud en ce début d'après-midi!

Jésus, Pierre, Jacques et Jean se dirigèrent vers la Montagne du Thabor : un bien grand nom pour cette modeste colline, mais c'était son nom, et il faut bien reconnaître que les chemins qui montaient jusqu'au sommet étaient parfois bien abrupts... Les trois apôtres suivaient Jésus, pesamment. Bientôt Jésus s'arrêta et leur dit :

- Mes amis, nous allons prier un peu : il faut toujours prier quand des événements conséquents se préparent.

Les trois apôtres ne comprennent pas, mais ils prient avec Jésus.

- Père, Je Te rends grâce d'avoir révélé ces choses aux pauvres et aux petits. Père, bénis mes amis ici présents, et permets-Moi de Me révéler Moi-même à eux, et de Te révéler, Toi, Père Bien-Aimé et miséricordieux. Bientôt ils seront tous dispersés, bouleversés et brisés par Satan, et eux devront fortifier leurs frères dans la foi. Jésus, s'absorbe dans la contemplation du Père, puis murmure :

- Merci! Père, Je savais que Tu M'exauces toujours.

Et se tournant vers les trois apôtres :

- Venez avec Moi jusqu'au sommet. La pente est raide, mais là-haut, nous serons bien. Voulez-vous monter avec Moi ?
- Me voici, s'écrie Pierre.
- Me voici, dit Jean rayonnant d'amour.
- Moi, aussi, avec joie, me voici! jubile Jacques.
Jésus et les apôtres grimpent allègrement ; le sommet est tout proche maintenant.

- Nous voici arrivés! Ouf! crient les apôtres un peu essoufflés.

Les apôtres allaient commencer une conversation avec Jésus, mais ce dernier s'était déjà transfiguré, et parlait avec Moïse et Elie.


Cinquième mystère lumineux : l'Eucharistie

Jésus, chaque jour, dans la plupart des églises du monde, Tu renouvelles ton Sacrifice de la Croix. Chaque jour, Seigneur, Tu rends grâces au Père et Tu Te livres aux hommes pour le salut des hommes. Ce mystère est étonnant: c'est un mystère de foi et d'amour. Sans la foi et sans l'amour, personne au monde ne peut comprendre l'immensité du mystère qui met Dieu à notre portée, qui rend l'Infini fini, qui rend visible l'Invisible, qui rend palpable l'Intouchable.

L'Eucharistie, Mystère de foi et d'amour! Mystère de l'Amour qui se donne pour nous apprendre à donner. Mystère de l'Amour qui nous dit : "Me voici, aime-Moi", pour nous apprendre à Lui répondre : "Me voici! Je viens pour T'aimer, et pour faire ta volonté." Mystère d'une espérance en action qui nous conduit vers Dieu et nous ouvre à la vie éternelle. Mystère de l'Espérance que le Christ livré nous laisse avant de s'en aller vers son Sacrifice total qui le mènera à la mort et à la Résurrection, Espérance des hommes.

Seigneur, chaque jour Tu renouvelles le Sacrifice non sanglant de ton don total au Père en nous donnant ton Corps présent dans le pain, en nous abreuvant de son Sang qui remplit la coupe de vin. Seigneur, chaque jour, dans ton Eucharistie, Tu nous dis : "Je suis là, croyez en Moi et aimez-Moi." Chaque jour, Seigneur Jésus, Tu viens parmi nous pour nous fortifier, nous accompagner sur nos douloureuses et terribles routes humaines, chaque jour Tu nous dis : "Venez à Moi, Je suis la Voix, la Vérité, la Vie. Oui, venez à Moi, et vous vivrez, et vous aurez la vie éternelle..."

Jésus, chaque jour et à chaque instant de nos journées, Tu nous appelles : "Je suis là, pour vous. Je vous attends dans mon Eucharistie, Je suis là, pour vous, pour vous donner la vie et pour vous rendre heureux. Venez, les bénis de mon Coeur, venez, Je vous attends, venez pour consoler mon Coeur Eucharistique en vous convertissant, en devenant des saints. Venez à Moi, vous tous qui peinez, qui souffrez. Venez à Moi, mon fardeau est léger, et mon joug est très doux car c'est le joug de l'Amour."

Seigneur, nous, pauvres hommes pécheurs, nous avons souvent fait la sourde oreille pour ne pas entendre tes appels. Nous ne voulions pas nous arracher à nos habitudes funestes... Mais aujourd'hui, Seigneur, ton Amour nous a vaincus. Voici qu'enfin nous T'entendons et nous marchons vers Toi. Nous voici, Seigneur, apprends-nous à T'aimer comme Toi, Tu nous aimes.

Nous voici, Seigneur!


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Mystères douloureux

Premier mystère douloureux : l'Agonie de Jésus à Gethsémani

"J'ai cherché des consolateurs et je n'en ai pas trouvé."

Jésus, Tu es là. Tes apôtres ne sont pas loin et Tu leur as demandé de veiller avec Toi. Tu as même insisté pour qu'au moins les trois, Pierre, Jacques et Jean, les privilégiés, ceux qui T'ont vu transfiguré, ceux à qui Tu as dévoilé un peu plus du mystère de ta Passion, Tu as insisté pour que ces trois veillent et prient avec Toi, "pour ne pas entrer en tentation." Car Toi, Tu sais ce qui va se passer dans les heures qui viennent, ces heures qui sont Ton Heure, mais aussi l'heure de la puissance des Ténèbres.

Jésus, Tu es là. Tu T'es éloigné un peu pour mieux rencontrer le Père, mais le Père se tait... Alors Tu vas voir les trois disciples qui doivent prier. Mais non ils dorment... Ils se trouvent des excuses et Te promettent de veiller avec Toi. Alors, Tu T'éloignes encore, mais l'angoisse terrible Te submerge. "Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de Moi... Mais, Père, pas ma volonté, seulement la tienne." La volonté du Père, c'est que cette Heure, la tienne, Jésus, soit l'Heure de ta Passion; alors Tu acceptes et de nouveau Tu accordes ta volonté à celle du Père : "Me voici, Père, pour faire ta volonté."

Te voici, Jésus, mais Tu es seul. Seul à voir, avec un réalisme effrayant, quelle sera l'horreur de ta Passion, seul à affronter le démon qui multiplie ses tentations, seul à contempler l'inutilité de tes souffrances et de ta mort pour tant de générations inconscientes ou rebelles, ou pire, indifférentes. Tu es seul, Jésus, Tu cherches des consolateurs mais il n'y en a pas car tes apôtres dorment: ils n'ont pas pu veiller une heure avec Toi, car il fallait que Tu sois seul. Il fallait que Tu goûtes toute l'amertume de l'angoisse, de la détresse, de la solitude, de l'abandon de Dieu, toute la misère morale du monde pendant tous les siècles...

Te voici, Jésus. Tu es seul... Tu n'as pas trouvé de consolateur...

Te voici, Jésus, seul à goûter toute l'horreur des détresses humaines. Tu es seul et Tu appelles : peut-être que certaines âmes, des âmes de tous les temps et de toutes les nations, peut-être que quelques âmes accepteront de venir avec Toi, de rester avec Toi, apparemment inutiles, mais présence quand même et présence amicale, juste un peu de chaleur et de compréhension dans le vide de ton âme délaissée.

Jésus, Tu appelles. Etonnamment Tu me regardes, comme Tu regardes chacun de nous... Je ne veux pas comprendre: j'ai bien trop peur. Et puis je suis si faible, et je suis si fragile, et je n'ai pas de courage ; pas de vertu non plus. Jésus, j'ai toutes les excuses pour ne pas venir à Toi. Cesse de m'appeler ; ne me regarde pas comme çà! Jésus, je ne peux pas, Jésus, je suis trop petit, nous sommes tous trop petits, trop faibles, trop pécheurs...

Pourtant, Jésus, sans que je sache comment, je m'avance un peu, malgré moi. Jésus, je suis là, près de Toi : me voici! Et regarde, Jésus, je ne suis pas seul, il y en a d'autres petits qui avancent également vers Toi et qui, bien humblement, et pleins de confusion, Te disent aussi : "Me voici!"


Deuxième mystère douloureux : la Flagellation

Jésus, tout à l'heure, au Jardin des Oliviers, nous nous sommes un peu approchés de Toi, et nous T'avons dit : "Me voici!" Maintenant nous ne pouvons plus Te quitter. Comme Pierre et Jean, nous T'avons suivi, de loin, chez les grands-prêtres Anne et Caïphe et maintenant chez Pilate.

Pilate voudrait bien Te sauver, Te délivrer de la main des juifs, mais il a peur. Il sait que Tu es innocent et il montre même une certaine bienveillance envers Toi. Mais il a peur. Il a peur de ces gens fanatiques et turbulents qui pourraient bien le dénoncer à l'Empereur. L'Empereur, c'est son dieu. Ce n'est pas qu'il croie beaucoup à la divinité de César ; pour être franc il n'y croit pas du tout. Mais César, c'est sa situation... et il y tient à sa situation, d'autant plus quelle est bonne même si, parfois, comme aujourd'hui, elle est un peu inconfortable.

Jésus, Tu es là devant Pilate qui a peur. Alors, pour apaiser tout le monde, il va Te faire flageller. C'est un supplice terrible que Tu n'as pas mérité. Mais tant pis pour Toi, Jésus, l'essentiel c'est d'éviter l'émeute : tant pis si un innocent doit souffrir un supplice atroce qu'il n'a pas mérité. De toutes façons, on peut mourir de la flagellation, surtout si elle est appliquée dans toute son horreur. Alors, Jésus, pauvre victime innocente, Tu mourras vite... et Pilate aura la conscience tranquille : ce n'est pas lui qui T'aura condamné. Et, au moins, il T'aura fait souffrir le moins possible...

Jésus, Tu connais le raisonnement intérieur de Pilate et ses fausses justifications. Tu connais la haine des dirigeants de ton peuple envers Toi. A eux aussi Tu fais peur: c'est que Tu as des théories très dangereuses et subversives. Tu protèges les pauvres et les petits. Tu exaltes les humbles et ceux qui ont le coeur doux et humble. Et Tu veux une vraie justice! Où irait-on si on appliquait tes théories ? Et puis, pensent les chefs du peuple juif, appartenir au Sanhédrin, n'est-ce pas l'honneur suprême sur cette terre ? C'est aussi une situation assurée et rentable. Et Toi, Tu viens tout menacer, tout bouleverser. Il faut que Tu meures, on ne veut pas de Toi. Mais comme il faut être prudent, on va laisser Pilate Te faire flageller; c'est toujours ça de pris. Après, on verra.

Jésus, je suis là, moi aussi. Je ne suis pas très fier car dans Pilate et le Sanhédrin je reconnais mes propres misères, mes lâchetés, mes défections. Je me fais tout petit pour passer inaperçu. Pourtant Tu me fais pitié et je T'aime quand même un peu. Alors, comme Toi devant Pilate, comme Toi qui T'es laissé livrer entre les mains des sordides bourreaux, redisant au Père : "Me voici!" comme Toi Jésus, la victime innocente, malgré ma misère, malgré ma peur, je Te redis, Jésus : "Me voici!"


Troisième mystère douloureux : le Couronnement d'épines

Après la flagellation les soldats se trouvent un peu désoeuvrés. Pilate ne les a pas encore appelés et ils savent qu'ils doivent conserver le condamné en vie: c'est la règle. Alors, ils arrêtent la flagellation et ils s'ennuient. Comment se distraire avec cet homme qui ne tient plus sur ses jambes ? Comment s'amuser encore un bon moment ? Il est Roi, a-t-il dit ? Eh! bien! on va Le couronner. Avec des épines, bien sûr! Justement il y a un buisson d'épineux juste à côté. "Salut! Roi des juifs!"

Maintenant, Jésus, Tu es revêtu de toute ta panoplie royale. Maintenant Pilate peut Te présenter au peuple : "Voici l'Homme!" Te voici, Jésus, l'Homme des douleurs, Celui qui porte les péchés du monde. Te voici Jésus! Voici que nous Te contemplons, et chacun de nous peut méditer et dire dans son cœur : "Jésus, je suis toujours là. Je suis pécheur, moi aussi, et je sais que Tu portes mon péché. J'ai honte de moi, je voudrais me cacher. J'ai peur de la suite des événements car je sais où ils vont Te mener. Je voudrais m'enfuir pour ne pas avoir à crier : "A mort!" Je voudrais Te soulager un peu, discrètement, mais je ne sais pas comment m'y prendre... Alors je reste là, Jésus, près de Toi. Je reste près de Toi, sans courage, sans vertu, mais je reste. Je suis près de Toi dont on dit : "Voici l'Homme!"

Oui, Jésus, pleins de crainte mais aussi pleins d'amour, pleins de compassion malgré notre confusion, dans un souffle nous Te disons : "Me voici! Tu vois, je ne peux rien pour Toi, mais je reste près de Toi, comme pour Te consoler."

Jésus, nous ne pouvons rien pour Toi, nous ne pouvons même pas prier... Notre coeur est comme broyé et notre pensée éteinte. Nous n'avons même plus peur tant notre trop grande peur apparaît comme figée. Comme Pierre, nous Te regardons :

- Jésus, "Me voici!" Nous Te regardons, ton regard croise le nôtre et nous savons que Tu nous pardonnes.

Jésus, Tu portes nos péchés, Tu souffres nos reniements. Tu éclaires nos lâchetés. Tu es là, Jésus ; bientôt Tu vas mourir, pour nous, pour chacun d'entre nous, à cause de nous. Jésus, nous sommes comme muets : seul notre coeur peut encore murmurer : "Me voici! Aie pitié de nous."


Quatrième mystère douloureux : Jésus est condamné à mort et chargé de la Croix.

Pilate a bien compris le message des juifs : "Toi, Pilate, le procurateur romain, le responsable de la paix dans cette région, c'est toi qui dois décider du sort de celui qu'on appelle le Christ, celui qui sème la zizanie dans le peuple. C'est toi qui dois nous débarrasser de lui, sinon, tu n'es pas l'ami de César... et nous saurons te dénoncer à l'empereur."

Pilate a bien compris qu'il ne pourra jamais sortir indemne de cette situation impossible. Il doit choisir: lui ou Toi, Jésus. Pauvre Pilate qui n'était pas de taille pour affronter une telle situation!

Pauvre Pilate qui n'a pas su dire : "Me voici!" pour épargner la vie de l'Innocent. Pauvre Pilate, pas plus lâche que nous, pas plus mauvais que nous, pas plus misérable que nous. Pauvre Pilate qui nous représentait tous, à cette Heure, l'Heure redoutable de la puissance des Ténèbres!

Pauvre Pilate qui a agi à notre place. Pauvre Pilate qui a dû condamner Jésus à notre place, pour nous tous qu'il représentait alors, pour nous tous qui ne valons pas mieux que lui!

Nous ne valons pas mieux que Pilate. Je ne vaux pas mieux que Pilate... Alors, Jésus, dans ma honte et dans ma détresse, je Te regarde encore. Ton regard me pénètre et me dit que Tu m'aimes. Alors Jésus, dans mon désarroi je Te demande pardon, ce pardon, qu'en ce moment terrible, Tu implores du Père. Jésus je reçois ton regard, je reçois ton pardon. Me voici Jésus, aie pitié de moi, pauvre pécheur!

Nous voici, Seigneur! Aie pitié de nous!


Cinquième mystère douloureux : Jésus meurt sur la Croix

Jésus, il fait nuit sur le Calvaire. L'ombre a envahi la terre qui semble ne pas vouloir contempler l'horreur de la mort de son Créateur. Jésus, ils T'ont cloué sur ta Croix et Tu vas mourir en disant au Père : "Me voici, Père, j'ai fait ta volonté. Tout est accompli: les hommes sont sauvés. Mais j'ai soif! soif de toutes ces âmes qui ne comprennent pas combien Dieu les aime. Soif de tous ceux qui ne voudront pas se sauver, qui rendront en partie inutile l'oeuvre que Tu m'avais confiée... Père tout est accompli. Me voici, Père, pourquoi M'as-Tu abandonné ?"

Jésus, dans ton délaissement suprême, Tu penses à nous. Dans la déréliction effroyable que Tu as acceptée, car Tu voulais connaître toutes nos souffrances, Jésus, Tu continues à accueillir la volonté du Père : "Père, Me voici! Je viens, Je reviens à Toi. Tout est accompli."

Au pied de ta Croix, Jésus, il y a Marie, ta Mère. Il y a aussi Jean et la Madeleine. Toute l'Eglise est là, Jésus, à tes pieds, mais elle pleure. Ton Eglise est là, Jésus, au pied de ta Croix, ta Croix qui deviendra glorieuse, et pour la première fois au monde ton Eglise Te dit : Me voici!" Présente au pied de la Croix sur laquelle Tu meurs, toute ton Eglise Te dit : "Me voici! Me voici, pour faire ta volonté."


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Mystères glorieux

Premier mystère glorieux : la Résurrection

C'est le matin merveilleux de la Résurrection... L'aurore cède la place au soleil triomphant, au soleil qui, comme s'il comprenait que la création est sauvée, se met à resplendir de toute sa puissance, de toute sa clarté. Marie est dans sa petite pièce : elle prie. Marie prie et Marie espère. Marie est en paix car son coeur lui dit que Tu vas venir. Marie prie, mais la lumineuse clarté du soleil lui fait lever les yeux et...

Marie lève les yeux et elle Te voit. Marie Te voit, Jésus. Tu es devant elle dans toute ta splendeur de Ressuscité.

Jésus, Tu es là, devant Marie. Tes bras s'ouvrent pour la recevoir sur ton Coeur. Tu es là, Jésus, et Tu dis à ta Mère, muette de surprise et de bonheur :

- Maman, ne pleure plus, Me voici. L'épreuve est finie, maintenant. Viens, Maman, Me voici. Me voici pour toi, me voici, Maman, sois consolée. Sois dans la joie, Maman! Sois dans la joie, Maman, Me voici!

Tous les matins de Pâque, nous allons à l'Eglise célébrer la Résurrection du Christ. Tous les matins de Pâque, Jésus nous redit qu'Il est parmi nous, avec nous, pour nous.

Ô Jésus, fais que nous recevions nous aussi, comme Marie, la joie du matin de Pâque, et que nous Te redisions avec foi : "Seigneur, nous croyons en Toi. Nous croyons en ta Résurrection. Nous voici pour vivre dans ton amour."


Deuxième mystère glorieux : l'Ascension

Jésus Ressuscité, Tu as réjoui le coeur de ta Mère et le coeur de tes disciples, de tous tes disciples. Mais Tu dois repartir vers le Père car cela nous est bon... car Tu dois nous envoyer l'Esprit. Jésus, Ressuscité, pour la dernière fois Tu es devant tes disciples. Tu es là, et les voici! Les voici pleins d'amour, les voici pleins d'espoir. Comme toujours, ils ne comprennent pas, mais ils sont là, avec Toi et cela seul compte.

Tu es là, Jésus, les voici avec Toi, pour la dernière fois. Leur coeur est plein d'amour : ils voudraient Te garder. Mais, Toi, Tu veux les envoyer vers leurs frères, Tu veux les envoyer baptiser toutes les nations. Mais Toi Tu dois rejoindre le Père dans sa gloire. Jésus, tes apôtres te regardent, leur coeur est plein de Toi. Les apôtres Te regardent et ils Te voient monter, ils Te voient disparaître...

Deux hommes, deux anges viennent à eux :

- Hommes de Galilée, retournez à Jérusalem comme Jésus Vous l'a demandé. Il reviendra de la même façon que vous l'avez vu disparaître.

Alors, encore une fois, sans comprendre, les apôtres retournent à Jérusalem. Le Seigneur leur a appris les merveilles de l'obéissance. Le Seigneur a formé leur coeur à l'abandon à sa volonté, même quand on ne la comprend pas. Jésus leur a appris à dire, comme Lui l'a souvent dit au Père :

- Me voici! Je viens, Père, Je viens, et Je vais pour faire ta volonté.

Les apôtres s'en sont allés. Les voici à Jérusalem.

Dans l'obéissance tes apôtres sont à Jérusalem. Ils sont là. Les voici, en attente, pour faire ta volonté... Tu leur as dit d'attendre : ils attendent. Ils ne savent pas quoi, mais ils sont là, tous ensemble, à prier...

Jésus, l'obéissance nous est parfois si difficile, surtout quand nous ne comprenons pas. Jésus, nous sommes toujours inquiets, toujours pressés, surtout lorsque Tu nous demandes d'attendre. Et nous rongeons souvent notre frein quand Tu nous dis : "Attends!"

Aide-nous, Jésus, lorsque nous devons attendre, attendre sans rien faire, aide-nous, Jésus à Te redire encore : "Me voici!"


Troisième mystère glorieux : la Pentecôte

Les apôtres sont à Jérusalem. Ils attendent. Ils se retrouvent fréquemment au Cénacle pour prier, pour méditer ensemble les paroles de Jésus.

Les apôtres sont à Jérusalem : on leur a dit de rester et d'attendre. Alors ils restent et ils attendent. Ils attendent, ils ne savent pas quoi... Ils attendent car Jésus leur a demandé d'attendre. Ils ne savent pas quoi faire. Parfois le temps est long, et ils ont peur.

Les apôtres attendent sans comprendre, mais ils attendent car ils obéissent à Jésus, ils obéissent aux anges qui sont venus à eux pour les rassurer et les réconforter. Mais il y a déjà dix jours de cela. Et ils s'ennuient un peu. Heureusement, Marie est là qui raconte ses souvenirs, les souvenirs de Jésus enfant, les souvenirs de sa naissance, de sa vie, de ses épreuves...

Marie est là qui leur apprend comment on doit toujours se fier à Dieu, comment on doit savoir s'abandonner à son Amour, à sa grâce. Marie leur explique que jamais Dieu ne nous trompe, que Dieu est toujours fidèle. Ainsi, si Jésus leur a demandé de rester ensemble au Cénacle et d'attendre l'Esprit, il faut qu'ils soient confiants. L'Esprit répondra et comblera leur obéissance. Mais pour l'instant ils doivent attendre, ils doivent pouvoir être en mesure de dire, bientôt :

-Nous voici, Seigneur! Nous voici, vois, nous T'attendions.

Les apôtres ont attendu. L'Esprit est descendu sur eux, visiblement. L'Esprit leur a ouvert l'intelligence et a comblé leur coeur. L'Amour de Dieu les a envahis et leur a donné courage et force.

Les voici, Seigneur, tes apôtres. Ils sont prêts, ils peuvent aller évangéliser le monde et porter ta Bonne Nouvelle aux hommes de toutes nations et de toutes races, aux hommes affamés de ton Amour.

Les voici, Seigneur, tes apôtres, ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui. Les voici, Jésus, ils attendent l'Esprit que Tu dois envoyer, que Tu envoies déjà. Les voici, Jésus, tes apôtres et tes saints d'aujourd'hui. Les voici, Jésus, et avec eux, chacun d'entre nous peut dire : "Me voici!"


Quatrième mystère glorieux : l'Assomption de la Très Sainte Vierge

De nombreuses années se sont écoulées depuis les évènements tragiques ou glorieux de la vie du Messie sur la terre, au milieu des hommes. Marie est toujours là, Mère de l'Eglise naissante, conseillant les apôtres, les réconfortant, leur expliquant ce qu'ils n'ont pas encore complètement compris.

Marie, Mère du Christ, Mère de l'Eglise, Marie Servante du Seigneur poursuit sa tâche sur la terre. Et sa tâche, elle la fait bien, avec un dévouement extrême, car elle a bien compris que les apôtres de son Jésus sont encore des enfants, des enfants nouveau-nés qui ont encore bien des difficultés pour grandir convenablement, et faire grandir l'Eglise. Il faut dire que déjà les difficultés surgissent de toutes parts, que des hérésies pointent leur nez ; sans compter les persécutions qui n'ont jamais cessé, mais qui maintenant s'amplifient.

Marie sait qu'elle est utile, mais elle sent que maintenant, il est temps qu'elle s'en aille. L'Esprit est venu sur les apôtres, et ils doivent prendre leurs responsabilités. Jésus avait dit, avant de remonter au Ciel : "Il vous est bon que je m'en aille." Maintenant, c'est Marie qui doit partir...

Et puis Marie se languit d'amour. Elle a hâte de rencontrer le Père, de retrouver le Fils et d'étreindre l'Esprit. Marie brûle d'amour pour la Trinité sainte. Elle a toujours dit OUI aux volontés de Dieu. Chaque fois qu'il le fallait elle a dit : "Me voici!" aux désirs de l'Amour. Aujourd'hui Marie sent qu'il est temps pour elle de s'en aller vers Dieu. Sa tâche est achevée et Jésus l'appelle : "Maman vient, il est temps pour toi d'entrer dans la joie de Dieu. Marie va s'endormir. Quand elle s'éveillera, au Ciel, elle dira : "Me voici! Me voici, Père! Me voici, Fils! Me voici, Esprit d'Amour du Père et du Fils!"

Les apôtres ne retrouvèrent jamais le corps de Marie, son corps qui était monté au Ciel. Marie s'éveilla au Ciel en disant : "Me voici!" Marie dans une extase infinie et une joie indescriptible, retrouva le Fils, son Fils, pour lui dire un immortel : "Me voici!" débordant de la plénitude de l'Amour.

Jésus, quand tes enfants, sur la terre, pour répondre à tes appels, Te disent : "Me voici!" ils savent qu'ils auront des épreuves à subir et des souffrances à porter. Mais ils doivent savoir aussi ta générosité infinie qui, déjà dans ce monde, les comblera de ton Amour, en attendant l'ineffable et bienheureuse Rencontre avec la Béatitude éternelle.


Cinquième mystère glorieux : le Couronnement de Marie

Nos pauvres petits esprits humains ont bien du mal à imaginer les événements terrestres auxquels ils n'ont pu assister. Alors, imaginer ce qui se passe au Ciel, dans ce monde spirituel hors de notre portée, est une impossibilité totale.

Marie est la Mère de Jésus. De par sa propre passion, celle qu'elle vécut en même temps que la Passion du Christ, quand le glaive annoncé lui transperça le coeur, Marie, devenue co-rédemptrice, mérita de devenir Mère des hommes. Quand Jésus lui confia Jean, au pied de la Croix, elle devint Mère de l'Eglise, l'Eglise qui naissait en ce moment tragique. A chaque fois Marie avait répondu : "Me voici!" à l'appel du Seigneur.

Maintenant Marie est au Ciel. Dieu accueille sa Fille, la toute pure, la Sainte entre les saintes. Pourtant la tâche de Marie n'est pas achevée: dans les siècles à venir, quand la routine du temps aura émoussé ou amenuisé la foi dans le monde, quand des hommes insensés auront chassé l'Amour, Marie devra retourner sur la terre. Marie devra revenir pour réchauffer les coeurs.

Dans les derniers siècles du monde, vers la fin des temps, ces temps dont le Seigneur avait dit : "Quand le Fils de l'Homme reviendra sur la terre, trouvera-t-il encore la foi ?" Marie reviendra sur la terre, Marie se montrera à des âmes choisies pour qu'elles réveillent les coeurs. Mais, Marie, notre Mère, Marie reviendra comme Reine. Marie, Reine du Ciel, Marie, Reine des anges, Marie reviendra sur la terre écraser la tête du serpent. La femme que Satan détestait, celle qu'il voulait détruire, la Femme, "signe grandiose apparu dans le Ciel, la Femme revêtue de soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête," la femme qui enfante l'enfant mâle "qui doit mener paître toutes les nations" (Apocalypse XII, 1-5), la femme victorieuse protégée par la terre viendra à nous, dans sa gloire de Reine.

Dans les derniers moments du monde, ces moments qui peuvent durer longtemps à notre échelle humaine, dans les dernières heures du monde, Marie viendra à nous, revêtue de sa gloire. Elle nous dira l'Amour, elle nous dira la foi, elle nous portera la confiance et la paix. Marie nous dira alors :

- Mes enfants, me voici! Dieu m'envoie vers vous pour vous consoler, redresser vos erreurs, chasser la haine de vos coeurs.

Marie, dans les derniers temps du monde reviendra parmi nous pour nous porter Jésus. Marie, Reine du monde, Marie revient déjà vers nous avec son coeur de Mère, nous redonner l'Amour que nous avons perdu. Et chacun de nous lui redira :

- Marie, ma tendre Mère, Marie, ma douce Reine, mon coeur t'accueille. Marie, me voici. Me voici pour toi, Marie, pour suivre tes conseils. Me voici pour Jésus qui attend mon amour.