« Comment devons-nous donc regarder Marie ? Comme ce buisson mystérieux (a) et ardent que les flammes ne consument point, parce que Dieu est lui-même dans ce buisson ; comme l'Arche sacrée (b) où se repose le Seigneur, mais qui est incorruptible ; comme l'Urne précieuse (c) qui renferme la vraie Manne, mais qui jamais ne servit à d'autres usages. Marie est cette Verge d'Aaron (d) qui fleurit par miracle, mais qui conserve toujours sa fleur et son fruit ; Elle est la Toison de Gédéon (e) qui ne reçoit que la rosée du Ciel, et qui en tire toute sa plénitude et toute sa fécondité ; Elle est cette terre bénie (f), qui ne porte que les fruits du Ciel. Elle est ce Chandelier (g) précieux, qui donne une lumière toute divine, mais qui ne contracte aucune souillure. Elle est cette nuée légère dont parle Isaïe (h), nuée qui porte le Seigneur, mais qui est incapable d'aucune tache. Quels respects ne devons-nous point à cette Vierge si pure ! Quelles admirations, quelles louanges ne devons-nous point à cette mère de la pureté même, comme l'appelle l'Eglise ? Quelle religieuse vénération ! La piété l'exige de nous, et nous ne pouvons y excéder tant que nous ne rendons à la Mère de Dieu que ce qui peut convenir à une créature, et que nous ne révérons en elle que les dons de Dieu. Mais avec quel zèle ne devons-nous point honorer sa pureté, en l'imitant, puisque Marie n'a pas été seulement la Vierge la plus parfaite, mais qu'elle a été le plus parfait modèle des Vierges ? » (a) Exod. 3, 3. (b) Ibid. 25, 10. (c) Ibid. 16, 33. (d) Num. 17, 8. (e) Jud. 6, 33. (f) Ps. 66, 7 & 84, 23. (g) Zach. 4, 2. M. Joseph Lambert (1654-1722), Instructions courtes et familières sur le symbole (Instruction XXIV), Troisième année, Tome I, A Paris, Chez Ph. N. Lottin, 1728. (Prêtre, docteur de Sorbonne, prieur de Saint-Martin de Palaiseau, près de Versailles, il y fonda en 1714 une école de charité.) |