Ont été canonisées ce dimanche 17 mai : - la bienheureuse Jeanne Emilie de Villeneuve (1811-1854), religieuse, fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres, béatifiée en 2009 par Benoît XVI : - la bienheureuse Marie de l'Immaculée (María Isabel Salvat Romero, 1856-1906), religieuse espagnole, Supérieure Générale des Soeurs de la Compagnie de la Croix : - la bienheureuse Marie-Alphonsine Danil Ghattas (Maryam Sultanah, 1843-1927), religieuse palestinienne, cofondatrice de la Congrégation des Sœurs du Rosaire de Jérusalem, béatifiée le 23 novembre 2009 : Découvrir la prière du Rosaire avec Marie-Alphonsine (format pdf, à télécharger) - la bienheureuse Marie de Jésus Crucifié (née Mariam Baouardy, 1846-1878), moniale professe palestinienne de l'Ordre des Carmes Déchaux, béatifiée en 1983 par Jean-Paul II : Dossier spécial sur sa canonisation (au Carmel) Blog qui lui est dédié CHEMIN DE CROIX avec Mariam de Jésus Crucifié Ces nouvelles saintes seront inscrites dès cette année à la date liturgique du 17 mai. Cf. le Consistoire du 14 février 2015. Les décrets de reconnaissance des miracles avaient été rendu publics le 6 décembre 2014. |
Homélie - Texte intégral Les Actes des Apôtres nous ont présenté l’Église naissante au moment où elle élit celui que Dieu a appelé à prendre la place de Juda dans le Collège des Apôtres. Il ne s’agit pas d’assumer une charge mais un service. En effet Matthias, sur qui le choix est tombé, reçoit une mission que Pierre définit ainsi : « Il faut que quelqu’un […] devienne, avec nous, témoin de sa résurrection » – de la résurrection du Christ (Ac 1, 21-22). Il résume par ces mots ce que signifie faire partie des Douze : cela signifie être témoin de la résurrection de Jésus. Le fait qu’il dise « avec nous » fait comprendre que la mission d’annoncer le Christ ressuscité n’est pas une tâche individuelle : elle est à vivre de manière communautaire, avec le collège apostolique et avec la communauté. Les Apôtres ont fait l’expérience directe et merveilleuse de la résurrection ; ils sont les témoins oculaires de cet événement. Grâce à leur témoignage autorisé beaucoup ont cru; et, de la foi au Christ ressuscité sont nées et naissent continuellement les communautés chrétiennes. Nous aussi, aujourd’hui, nous fondons notre foi au Seigneur ressuscité sur le témoignage des Apôtres parvenu jusqu’à nous par la mission de l’Église. Notre foi est liée solidement à leur témoignage comme à une chaine ininterrompue déployée au cours des siècles, non seulement par les successeurs des Apôtres, mais par des générations et générations de chrétiens. A l’imitation des Apôtres, en effet, tout disciple du Christ est appelé à devenir témoin de sa résurrection, surtout dans les milieux humains où l’oubli de Dieu est plus fort ainsi que le désarroi de l’homme. Pour que cela se réalise, il faut demeurer dans le Christ ressuscité et dans son amour, comme nous l’a rappelé la Première Lettre de Jean : « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1Jn 4, 16). Jésus l’avait répété avec insistance à ses disciples : « Demeurez en moi…Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 4.9). C’est le secret des saints : demeurer dans le Christ, unis à lui comme les sarments à la vigne, pour porter beaucoup de fruit (cf. Jn 15, 1-8). Et ce fruit n’est autre que l’amour. Cet amour resplendit dans le témoignage de sœur Jeanne Emilie de Villeneuve, qui a consacré sa vie à Dieu et aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux exploités, devenant pour eux et pour tous signe concret de l’amour miséricordieux du Seigneur. La relation avec Jésus ressuscité est, pour ainsi dire, l’ « atmosphère » dans laquelle vit le chrétien et dans laquelle il trouve la force de rester fidèle à l’Évangile, même au milieu des obstacles et des incompréhensions. « Demeurer dans l’amour » : sœur Maria Cristina Brando l’a fait également. Elle a été complètement conquise par l’amour brûlant pour le Seigneur ; et, de la prière, de la rencontre cœur à cœur avec Jésus ressuscité, présent dans l’Eucharistie, elle recevait la force de supporter les souffrances et de se donner comme pain rompu à beaucoup de personnes loin de Dieu et affamées d’amour authentique. Un aspect essentiel du témoignage à rendre au Seigneur ressuscité est l’unité entre nous, ses disciples, à l’image de celle qui subsiste entre Lui et le Père. Et la prière de Jésus à la veille de sa passion résonne encore aujourd’hui dans l’Évangile : « Qu’ils soient un comme nous-mêmes » (Jn 17, 11). De cet amour éternel entre le Père et le Fils, qui se répand sur nous par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), notre mission et notre communion fraternelle prennent de la force ; de là jaillit toujours nouvelle la joie de suivre le Seigneur sur la voie de sa pauvreté, de sa virginité et de son obéissance ; et ce même amour appelle à cultiver la prière contemplative. Sœur Marie Baouardy l’a expérimentée de manière très élevée, qui humble et illettrée, a su donner des conseils et des explications théologiques avec une grande clarté, fruit du dialogue continuel avec le Saint Esprit. La docilité à l’Esprit Saint l’a rendue aussi instrument de rencontre et de communion avec le monde musulman. De même aussi sœur Marie Alphonsine Danil Ghattas a bien compris ce que signifie irradier l’amour de Dieu dans l’apostolat, en devenant témoin de douceur et d’unité. Elle nous offre un exemple clair de l’importance de nous rendre responsables les uns des autres, de vivre l’un au service de l’autre. Demeurer en Dieu et en son amour, pour annoncer avec les paroles et avec la vie la résurrection de Jésus, en témoignant l’unité entre nous et l’amour envers tous. C’est ce qu’ont fait les quatre saintes proclamées aujourd’hui. Leur exemple lumineux interpelle aussi notre vie chrétienne : comment suis-je témoin du Christ ressuscité ? C’est une question que nous devons nous poser. Comment est-ce que je demeure en lui, comment est-ce que je demeure en son amour ? Suis-je capable de « semer » en famille, dans le milieu de travail, dans ma communauté, la semence de cette unité qu’il nous a donnée, nous y faisant participer par la vie trinitaire. Retournant aujourd’hui à la maison, portons avec nous la joie de cette rencontre avec le Seigneur ressuscité ; cultivons dans le cœur l’engagement à demeurer dans l’amour de Dieu, restant unis à lui et entre nous, et suivant les traces de ces quatre femmes, modèles de sainteté, que l’Eglise nous invite à imiter. Source : site internet du Vatican. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. Regina Caeli A la fin de la Messe de canonisation des quatre religieuses, le Pape a récité la prière du Regina Cœli sur le parvis de la place Saint-Pierre, devant la statue de la Vierge installée pour l'occasion. Il en a profité pour saluer les délégations venues de Palestine, de France, d'Italie, d'Israël et de Jordanie pour assister à ces canonisations. « Par leur intercession, que le Seigneur concède un nouvel élan missionnaire à leur pays d'origine respectif, a-t-il souhaité, en s'inspirant de leur exemple de miséricorde, de charité et de réconciliation, que les chrétiens de cette terre regardent le futur avec espérance, en continuant sur le chemin de la solidarité et de la cohabitation fraternelle ». Le Saint-Père a également invité à prier pour « le cher peuple du Burundi, qui est en train de vivre un moment délicat », en référence au coup d'Etat manqué de cette semaine à Bujumbura. « Que le Seigneur les aide tous à fuir la violence et à agir de façon responsable pour le bien du pays » a-t-il demandé. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |
« Vous montez en gloire, Seigneur Jésus, vous nous le répétez aujourd'hui : "Je m'en vais" (italiques) à mon Père, dites-vous, je m'élève en ses profondeurs infinies ; mais c'est pour vous, mes petits enfants. Je ne veux pas vous laisser orphelins ; je vais revenir à vous, et votre coeur sera dans la joie. (1) Revenez, Seigneur Jésus, je vous appelle, je vous attends. Revenez à moi, "en votre Consolateur, en l'Esprit de Vérité qui procède du Père et qui sera en moi votre témoin. (2) En attendant, je reste au ciel, le coeur en haut, tout appliqué à vous porter ma volonté ; tout appliqué à vous servir avec un coeur sincère (3), c'est-à-dire, détaché, purifié, tout entier sorti de lui-même. Mon coeur ainsi vous parle ; il vous dit un amour qu'il pratique ; il entre dans vos vues, dans vos desseins, dans vos désirs. Rivé à votre amour, il ne veut plus que ce que vous voulez ; de la sorte, vous l'entraînez au Sein du Père où vous habitez vous-même. Revenez, Seigneur Jésus, avec votre Esprit d'Amour ; nous l'appelons, nous l'attendons, nous voulons en faire l'hôte de nos âmes, afin qu'il nous enseigne toute la Vérité que vous êtes, et que notre joie se fasse pleine. La grande joie que celle qui nous adviendra en cette Pentecôte toute proche, lorsque nous éprouverons l'effet de votre Oraison. Seigneur Jésus ! Lorsque s'épanchera, en langues de feu, sur nos âmes, toute la vertu de votre Esprit ; et qu'elles se sentiront ivres du vin de Dieu, de l'Amour qu'Il est ! Mon Dieu, préparez mon âme à cette ivresse. Purifiez-la de tout amour profane ; donnez-lui la vigueur de la grâce surnaturelle (4) qui renverse tous les obstacles, toutes les barrières s'opposant à cette effusion de l'Esprit. Je vous regarde, Seigneur Jésus, je vous regarderai toujours ; je plonge mon regard dans votre regard. Que ces deux regards se rencontrent toujours, créent l'étincelle de Feu qui doit me consumer. » 1. Alleluia. - 2. Evangile. 3. Collecte. - 4. Secrète. Dom Vandeur, Elévations sur la Messe de chaque jour - Temps Pascal, Pentecôte (Dimanche après l'Ascension), Editions de Maredsous, 1956. |