« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. » Jn 1,12-13 |
« D'après Jn 1,12-13, nous pouvons « devenir » progressivement enfants de Dieu, dans la mesure où nous croyons en celui qui est notre modèle, le Fils de Dieu. « Filii in Filio », telle sera la formule classique de la théologie moderne : nous devons « devenir » enfants de Dieu dans le Fils (1). Il va donc sans dire que si Marie est la mère du Fils de Dieu fait homme - notre modèle - elle aura aussi un rôle à tenir dans la répétition de cette « incarnation » dans les âmes des croyants. La maternité de Marie, qui a commencé à l'Incarnation de Jésus, se prolonge dans la vie des chrétiens. [...] C'est ce que signifient les paroles de Jésus sur la croix : « Femme, voici ton fils... ; voici ta mère » (19,26-27)... Expliquée théologiquement, la signification de Marie pour nous est alors d'une importance exceptionnelle. Elle a enfanté le Christ entier, et par conséquent aussi les disciples et les frères de Jésus (2). [...] S'étendant donc à tous les hommes, la maternité virginale de Marie implique pour nous une invitation à l'accueillir dans notre vie et à la considérer comme notre mère, en même temps que celui dont elle est la mère, le Christ, notre modèle, puisque nous sommes appelés à lui devenir semblables. Puisqu'en chacun de nous doit être formée l'image du Christ, il faut que nous aussi, comme Marie - mais spirituellement parlant - nous concevions en nous et nous enfantions en nous le Christ. » 1. - A la différence de Paul, Jean, pour en parler, utilise toujours deux mots différents : « tekna » (enfants) pour les croyants, et « Huyos » (Fils) pour Jésus. 2. - Voir à ce sujet Isaac de l'Etoile, Serm. 51 in Ass. B.M. (PL 194, 1863 A-B) Ignace de la Potterie s.j., Marie dans le mystère de la Nouvelle Alliance (La conception virginale de Jésus selon Jean, p.147), Desclée, Coll. "Jésus et Jésus-Christ" n°34, Paris, 1988. |