« Seigneur, vous avez dit, en entrant dans ce monde : « Je viens, ô Dieu, pour faire votre volonté (1) » ; et ailleurs : « Je suis descendu du ciel non point pour faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé (2). Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé (3) ». - Ô mon Dieu, tel doit être le cri de toute créature raisonnable ; tous nous sommes descendus du ciel, car le ciel est notre commune origine ; mais nous sommes descendus pour exécuter la volonté de notre Père durant ce pèlerinage, et retourner nous perdre en Lui : telle est notre vocation, telle est notre gloire et notre brillante destinée, remigrandum unde descendimus, dit saint Ambroise (4). - Tous nous devons donc nous écrier : Ô notre Père, que ce soit votre volonté et non pas la nôtre qui s'accomplisse ; car notre volonté est mobile, changeante, capricieuse, inintelligente de nos véritables intérêts. Que ce soit donc votre volonté qui se réalise entièrement et qu'elle règle d'une manière absolue notre vie tout entière, mais la volonté du Père tendre, dévoué, plein de bienveillance et d'amour, voluntas Dei bona et beneplacens et perfecta (5). Et si notre vie, nos pensées, nos désirs, nos volontés particulières présentaient quelques obstacles à cette fusion totale en votre volonté première, ô Seigneur, brisez tous ces obstacles, enlevez tous ces empêchements ; et comme vous ne voulez user en nous et sur nous que de droits librement acceptés, nous vous demandons en ce moment tout droit, toute autorité, tout pouvoir. Faites en nous tout ce que vous voudrez, mais seulement souvenez-vous toujours que vous êtes le meilleur des Pères, et que jamais personne n'a été et ne doit être Père comme vous. » 1. Hb 10, 9. - 2. Jn 5, 38 - 3. Jn 5, 30. - 4. De excess. fratris, 1. 2, n° 33, t. III, p. 1324, éd. Migne. - 5. Rm 12, 2. Mgr Landriot (1816-1874), Instructions sur l'Oraison dominicale (Troisième Instruction, II, 5), Paris, Victor Palmé, 1873. |
Ce matin, au cours de l'audience générale tenue Place St Pierre, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse consacrée au mariage et à la famille, soulignant d'emblée que la beauté du mariage ne se limite pas à la cérémonie. "C'est un sacrement de l’Église qu'elle administre afin de donner vie à une nouvelle famille... Paul affirme que l'amour entre les époux reflète celui entre le Christ et l’Église. Une dignité extraordinaire inscrite dans le dessein créateur de Dieu, grâce à laquelle...d'innombrables couples chrétiens se sont formés malgré leurs limites et leurs péchés". Parlant de la vie nouvelle dans le Seigneur, Paul dit que les "chrétiens doivent s'aimer comme le Christ les a aimés, soumis les uns aux autres, c'est à dire au service les uns des autres, introduisant l'analogie époux épouse, Christ Église. Même si elle est imparfaite, nous devons voir le sens spirituel de cette analogie. Élevé et révolutionnaire, il est à la portée de l'homme et de la femme qui s'abandonnent à la grâce de Dieu. Paul ajoute que le mari doit aimer sa femme comme son propre corps, comme le Christ a aimé l’Église en s'offrant tout entier pour elle. Un tel radicalisme dut...avoir un énorme impact parmi les chrétiens... Le sacrement du mariage, qui constitue un grand acte de foi et d'amour, montre le courage qu'il y a à croire dans la beauté de l'acte créateur de Dieu et à vivre un amour qui pousse à aller au-delà de soi-même et de sa propre famille. La vocation chrétienne est d'aimer sans réserve ni mesure, ce qui advient lorsque la grâce de Dieu est à la base du consensus matrimonial. L’Église est totalement engagée dans chaque mariage chrétien, dans son histoire, dans sa construction comme dans ses échecs. Nous devons nous interroger sérieusement pour savoir si nous acceptons, fidèles et pasteurs, vraiment l'indissolubilité de ce lien, du lien entre l'histoire du Christ et de Église et celle entre le mariage et la famille humaine. Sommes-nous disposés à en assumer sérieusement la responsabilité ?... Le choix de s'unir dans le Seigneur a aussi une dimension missionnaire, les époux étant disponibles à devenir agents de la bénédiction divine et de la grâce du Seigneur parmi les autres. C'est en tant que tels que les époux prennent part à la mission de l’Église... Il l'enrichissent de la beauté de leur alliance, et l'appauvrissent chaque fois que leur union est défigurée. Si l’Église offre à tous l'amour, la foi et l'espérance, elle a besoin du courage et de la fidélité des époux à leur sacrement... Saint Paul a raison lorsqu'il parle d'un grand mystère à propos du mariage. Il faut des hommes et des femmes courageuses pour maintenir ce trésor fragile de notre humanité et rester une ressource pour l’Église comme pour la société". Après la catéchèse, le Saint-Père a évoqué le 70e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale :"Puisse Marie, Reine de la paix, faire en sorte que l'humanité tire leçon de ses erreurs. Face aux conflits qui déchirent certaines régions du monde, les responsables politiques doivent s'employer au bien public et œuvrer en faveur d'une culture de la paix". Il a également salué les familles et amis des recrues de la Garde Suisse Pontificale à quelques heures de leur assermentation, les groupes musicaux valaisans qui les accompagnent, ainsi que les pèlerins polonais. Il a encouragé les catholiques de ce pays à poursuivre la tradition des manifestations mariales au long du mois de mai. Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.5.15). Résumé : « Frères et sœurs, le mariage est un sacrement qui construit l’Église en donnant naissance à une nouvelle communauté familiale. Saint Paul enseigne que l’amour entre les conjoints est l’image de l’amour entre le Christ et son Église. Le mari doit aimer sa femme comme son propre corps. La vocation des époux, moyennant la grâce du Christ, est de s’aimer sans réserve et sans mesure, dans la radicalité du don de soi, la réciprocité et le respect. L’Église est pleinement engagée dans l’histoire de chaque mariage chrétien : elle s’édifie sur leurs réussites et souffre de leurs échecs. Le mariage a aussi une dimension missionnaire. L’Église, pour transmettre à tous la foi, l’espérance et la charité, a besoin de la courageuse fidélité des époux à la grâce du sacrement qu’ils ont reçu. Il est beau que la force et la tendresse de Dieu se transmettent ainsi de couple en couple, de famille en famille. Saint Paul a raison, il s’agit vraiment d’un grand mystère ! » « Je salue cordialement les pèlerins francophone venus de France, de Suisse et de Belgique, en particulier le pèlerinage diocésain de Cambrai avec Monseigneur François Garnier, et les familles de la Garde Suisse Pontificale. En ce début de mois de Marie je vous invite à renouveler votre amour envers la Mère de Jésus, passant un peu plus de temps auprès d’elle. Présentez-lui avec confiance toutes vos intentions. Bon pèlerinage à Rome ! » Source : site internet du Vatican. Traduction intégrale en français à venir sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |