Redécouvrir Vatican II


10 - Les Églises orientales catholiques
"Orientalium Ecclesiarum"

Les Églises orientales, témoins vivants de la tradition des apôtres sont l’objet d’une grande estime de la part de l’Église universelle qui est le Corps mystique du Christ. Il existe entre toutes ces églises orientales ayant les mêmes sacrements mais des rites, c’est-à-dire: des liturgies, une discipline ecclésiastique et un patrimoine spirituel différents, une véritable communion qui manifeste l’unité du Corps du Christ, car elles sont toutes confiées au gouvernement pastoral du Pontife romain. Elles sont toutes égales en dignité. (1, 2 et 3)

Le Concile Vatican II souhaite que ces églises particulières soient maintenues, mais que les diverses hiérarchies ayant juridiction sur un même territoire échangent leurs avis pour aider les œuvres communes et maintenir la discipline du clergé. (4)

En conséquence, le Concile déclare que:

“les Églises d’Orient et d’Occident ont le droit et le devoir de se régir selon leurs propres disciplines particulières,” en raison de leur antiquité vénérable. (5)

“Si, sous l’action du temps ou des hommes, les orientaux ont dû abandonner leurs rites indûment, ils doivent faire effort pour revenir aux traditions ancestrales.”

Tous ceux qui par leurs fonctions, sont en relations fréquentes avec les Églises orientales, “doivent être instruits avec soin dans la connaissance et le respect des rites, de la discipline, de l’enseignement, de l’histoire et du génie des orientaux.” (6)


Les patriarcats

“Le nom de Patriarche oriental est donné à un évêque qui a la juridiction sur tous les évêques, y compris les métropolites, sur le clergé et le peuple d’un territoire ou d’un rite particulier, selon les normes du droit, et restant sauve la primauté du Pontife romain... (7) Les patriarches des Églises orientales sont tous égaux sous l’aspect de la dignité.” (8)

Le Concile a décidé de restaurer les droits et privilèges attribués aux Patriarches, en vertu de traditions très anciennes, remontant à l’époque où l’Orient et l’Occident étaient unis. ”Les Patriarches avec leurs synodes constituent l’instance supérieure pour toutes les affaires du patriarcat... restant sauf le droit inaliénable du Pontife romain d’intervenir en tous les cas.” (9) En fonction des besoins, de nouveaux patriarcats pourront être érigés. (11)


La discipline des sacrements et le culte divin

Il est intéressant de remarquer que “le Saint Concile œcuménique confirme et approuve l’ancienne discipline des sacrements en vigueur dans les Églises orientales et la pratique qui en concerne la célébration et l’administration.” (12) Ainsi, par exemple:

- “La discipline relative au ministre du Saint Chrême... sera totalement rétablie.” (13)
- Les prêtres, de rites latins ou orientaux peuvent administrer le Baptême à tous les fidèles quel que soit leur rite. (14)
- ”Les fidèles sont tenus à assister, les dimanches et jours de fête, à la divine liturgie.” (15)
- La faculté de recevoir les confessions “est donnée, sans aucune restriction aux prêtres de quelque rite que ce soit.” (16)
- ”En vue de remettre en vigueur l’ancienne discipline du sacrement de l’Ordre dans les Églises orientales, ce Saint Concile souhaite que l’institution du diaconat soit rétablie, là où elle serait tombée en désuétude.” (17)
Le décret “Orientalium Ecclesiarum” aborde ensuite différentes questions liées aux jours de fête et à la liturgie: fixation de la fête de Pâque, louanges divines et langues liturgiques. “Les clercs et les religieux célébreront les Louanges Divines selon les prescriptions et traditions de leur discipline propre... Au patriarche avec son synode... appartient le droit de régler l’emploi des langues dans les cérémonies liturgiques.” (19 à 23)


Relations avec les frères des Églises séparées

Compte tenu de leur position, les catholiques orientaux sont spécialement appelés à travailler à l’unité de l’Église, et spécialement avec les chrétiens orthodoxes, conformément aux principes énoncés par le décret Unitatis Redintegratio sur l’Œcuménisme. Ainsi, “en vue de favoriser toujours davantage l’union avec les Églises orientales séparées de nous,...” et étant donné que le sacrement de l’Ordre est valide dans les Églises orientales séparées, le Concile déclare que les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de l’Onction des malades, peuvent être accordés aux chrétiens orientaux s’ils les demandent. De même, les catholiques peuvent demander ces mêmes sacrements aux ministres non catholiques, des Églises dont les sacrements sont reconnus valides, chaque fois que la nécessité le demande. (24 à 29)


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