Magnificat Comme le doux parfum que l'encensoir embrase, L'allégresse divine à flots emplit mon cœur ; Tout mon être tressaille, et mon âme en extase Chante son cantique au Seigneur. O mystère profond ! Faveur qui m'épouvante ! Se peut-il que pour moi le ciel ait des égards ? Comment Dieu daigne-t-il sur sa pauvre servante Abaisser un de ses regards ? Jéhovah, de sa main puissante et généreuse, Par le plus grand prodige accomplit son dessein ; Les générations me diront bienheureuse : L'Emmanuel est dans mon sein ! Que rendrai-je au Seigneur ? Vous tous, ô chœurs des anges, Vous tous, ô fils d'Adam, redites sa bonté. De son nom trois fois saint célébrez les louanges Dans le temps et l'éternité. Quel esprit comprendrait la grâce qu'il m'accorde, Merveille d'un amour aussi fort qu'il est doux ? Tous les siècles vivront de sa miséricorde : Mortels, tombez à ses genoux. Aux yeux de l'humble il fait éclater sa lumière ; Heureux celui qui l'aime et celui qui le craint ! D'un souffle il a réduit l'orgueilleux en poussière ; Il chérit le pauvre et le plaint. Il les a renversés, les puissants, de leurs trônes ; Sa justice a maudit leur argent et leur or. Au faible il a tressé d'immortelles couronnes Et donné le ciel pour trésor. Israël, Israël est fils de la promesse ; Abraham et sa race ont de Dieu le serment : Nos pères ont connu la suprême tendresse De Celui qui jamais ne ment N. Demaison |