Prière O Seigneur, chaque fois qu'aux festins de la terre Mes pieds me porteront loin de Vous, - aussitôt Que je songe à Vos pieds troués sur le Calvaire Et je frissonne au bruit sinistre des marteaux ! Chaque fois que mes mains, faites pour la prière, Voudront cueillir la fleur des péchés capitaux, Que je sente frémir leur paume téméraire Sous vos clous aiguisés ainsi que des couteaux ! Et quand, l'âme troublée et le coeur en déroute, Furtif, je descendrai par les mauvaises routes Vers les plaines du Mal aux ombrages pervers, Que soudain, comme à cet instant évangélique, Se dresse devant moi Votre gibet tragique M'arrêtant au passage avec Vos bras ouverts ! Armand Praviel (1875-1944) L'Exercice du Chemin de la Croix, XIe station |