Un modèle pour notre foi Si vous ne devenez comme de petits enfants, Vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu. Disciples de l'Eucharistie, Venez entendre un trait charmant, Qui révèle Jésus Hostie Et me fut contée récemment. Dans la protestante Angleterre, Prêchant, même à travers les champs, Un saint et bon missionnaire Avait rassemblé des enfants ; C'est de Jésus au Tabernacle Qu'il leur parlait, le cœur ému, Jésus captif, qu'un doux miracle Sur nos autels a retenu. Su sein de la troupe enfantine, Un chérubin portant ses pas Vers l'église La plus voisine Au tabernacle tend les bras. Trop petit pour l'atteindre encore, Il monte, s'assied sur l'autel, Et là sa foi naïve implore Notre adorable Emmanuel. Toc ! Toc ! et de sa main mignonne Il frappe à la porte, disant : "Es-tu là, Jésus ?" mais personne Ne répond à notre innocent. Sans perdre sa touchante audace, Il frappe encore, et puis redit : "Es-tu là ? réponds-moi de grâce, "Au catéchisme on nous l'as dit." Mais, si bien qu'il prête l'oreille, Il n'entend rien absolument : "Peut-être que Jésus sommeille… "Eveillons-le tout doucement : "O cher petit Jésus ! je t'aime. "Je te chéris, je crois en toi. "Réponds à ma tendresse extrême, "Je t'en conjure, parle-moi !" …………………………… O grâce ! ô prodige ! ô miracle !… Jésus n'y tiens plus cette fois, Et du fond de son tabernacle Daigne faire entendre sa voix : "Oui, j'habite cette demeure, "Où l'amour me tient enchaîné ; "J'y console celui qui pleure : "Que veux-tu, frère bien-aimé ?" L'enfant d'une voix attendrie, Répond : "Mon papa n'est pas bon : "Convertis-le, je t'en supplie ; "Fais-lui connaître, aimer ton nom." - "Va, j'exaucerai ta prière," Dit Jésus… Et l'enfant joyeux S'en retourne dans sa chaumière, Plus obéissant, plus pieux. Le lendemain, touchant mystère ! Sans même qu'un mot lui fût dit, De ce petit ange le père Se confesse et se convertit… O Jésus ! ami de l'enfance, Tendre ami du pauvre pécheur, Qui ne reconnaît ta clémence A ce trait si plein de fraîcheur ?… Je m'en souviendrai… De ta porte Je ferai l'assaut tous les jours : Si ta voix se tait, peu m'importe ! Ton cœur me comprendra toujours… (Image pieuse du XIXe siècle) |