La petite porte dorée Je me tiens à la porte et je frappe… Si jamais, nous dit la Sagesse, Dieu vous donne un fidèle ami, Que votre pas use sans cesse De sa porte le seuil béni… A ce précepte ma pensée Se dirigeant vers le saint lieu, Va fixer la PORTE DOREE Du Tabernacle de mon Dieu… A quel autre objet sur la terre Irai-je donner mon amour ? L'amitié souvent éphémère Se fane ici-bas en un jour ; Mais en mon JESUS sa durée Ne connaîtra jamais de fin : O petite PORTE DOREE Entrouvre-moi ton seuil divin ! En mon JESUS dans la détresse Je trouve un doux consolateur ; Il sait bien charmer la tristesse, Lui qui fut l'Homme de douleur ! Aussi quand mon âme blessée Fléchit sous le poids du chagrin, Je frappe à la PORTE DOREE Et n'y frappe jamais en vain… Quand la lassitude m'accable Je vais y chercher le repos ; Par sa présence secourable Il allège tous mes travaux… O vous dont l'âme est fatiguée, L'esprit malade et le cœur las, Allez à la PORTE DOREE Où votre Dieu vous tend les bras… Aux jours mauvais lorsque l'orage Gronde autour de mon pauvre cœur, Alors que Satan dans sa rage Vient m'attaquer avec fureur ; Confiante, quoique éplorée Pour échapper à l'ennemi Je fuis vers la PORTE DOREE Où m'attend mon meilleur ami. Si quelque faute ou quelque chute Vient couvrir mon front de rougeur, A CELUI que rien ne rebute Je vais confier ma douleur… Du pardon mon âme assurée A pourtant besoin de gémir… J'assiège la PORTE DOREE Pour y cacher mon repentir ! A l'autel où l'amour m'enchaîne Je trouve un confident discret ; Il sait ma joie… I sait ma peine, Pour Lui je n'ai pas de secret ; J'y puis passer une journée, Et j'ai beaucoup à dire encor. Aussi vers la Porte dorée Dès l'aube je prends mon essor… Si mon cœur à tout la préfère, Cette Porte qui me ravit, Combien surtout elle m'est chère A l'heure où Jésus la franchit !… Ne reste donc jamais fermée Pour me donner le Dieu d'amour, O petite Porte dorée ! Laisse-le passer chaque jour… (Image pieuse du XIXe siècle) |