Les Adieux du soir La Sainte obéissance, hélas a mesuré Les instants du repos, comme de la prière, Et bientôt, m'arrachant à ce Temple sacré, Elle m'enlèvera ma joie et ma lumière… Ah ! pourquoi me faut-il, doux prisonnier d'amour, Vous laisser solitaire, en cet humble séjour, Où vous fait demeurer votre tendresse extrême ? Je m'en vais du sommeil subir les tristes lois, Et pendant mon absence, hélas, aucune voix Ne pourra vous redire : ah ! combien je vous aime ! Mon cœur vous porte envie, objets inanimés… Que ne suis-je, ô JESUS, cette heureuse lumière Qui se consumera doucement à vos pieds Pendant que le sommeil fermera ma paupière. Lampe aux reflets dorés qui près du Dieu d'amour Pouvez brûler sans cesse et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Que ne suis-je la fleur qui dans ces lieux aimés Répand ces doux parfums, orne le Sanctuaire, Elle doit, ô JESUS, se flétrir à vos pieds Pendant que le sommeil fermera ma paupière. Trois fois heureuse fleur qui, près du Dieu d'amour, Pouvez rester sans cesse et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Que ne suis-je, ô mon Dieu, cette corolle d'or, Du Ciboire où JESUS, dans sa tendresse extrême, Se fit captif pour moi et chaque jour encor, A la voix d'un mortel se renferme Lui-Même. Ciboire fortuné du Dieu de mon amour Vous conservez le corps et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Adieu ! L'heure a sonné, pour demeurer encor Mon cœur soupire en vain, divine Eucharistie. Anges du Tabernacle, ouvrez sa porte d'or, Sur ma lèvre daignez déposer une hostie ! Je la conserverai dans mon cœur plein d'amour Jusqu'à l'instant béni qui me rendra le jour, Songeant encor à lui pendant le sommeil même. Sur ces dalles mes pas ont été les derniers, Et demain dès l'aurore, ils seront les premiers Pour redire à JESUS, Ah ! combien je vous aime ! (Image pieuse du XIXe siècle) |