O Christ Toujours le symbole et l'image Rayons de lune, illusions ! O Christ qu'adorèrent les mages, Soleil, suprême vision. Par delà le mythe et la fable, Par delà le monde moqueur, J'aspire à la vie ineffable, O Christ, ô lumière du cœur ! Car je suis las de ces fantômes Qui vont et qui viennent flottants, Danse de poussière et d'atomes, Dans le grand mensonge du temps… S'effacent l'Inde avec la Perse, L'Egypte et les Olympiens ! Qu'un même tourbillon disperse Dieux modernes et dieux anciens ! Passent même les paraboles Qu'anima ton amour divin ! Je suis las du jeu des paroles, Las du jeu des nombres sans fin. Puisse tout cela disparaître, Dans la nuit douce abandonné, Pour qu'au plus secret de mon être Je te sente, ô Christ, rayonner ! Jacques Heugel, in revue Psyché n°410, 1930 |