Les Couronnes L'Eternel visitait la terre : Il voulait juger les vertus Et ce que l'homme avait pu faire Depuis dix-huit cents ans, et plus. Il envoya douze phalanges De Chérubins, de Séraphins, Et de plus, douze grands Archanges Pour avertir tous les humains. On devait, autour de son trône, Se trouver tous, au même jour. Dieu promettait une couronne, Et pour chacun un mot d'amour. D'abord, vinrent les Innocences, Et Dieu, doucement, leur sourit. Puis, vinrent les Souffrances : Le Seigneur très doux les bénit. Après, on vit venir les Vierges, Les fronts voilés, les pas très lents. Elles portaient toutes des cierges Et Dieu leur donna des lys blancs. Après, vinrent les Pénitences : La foi, la douceur, le pardon, Les prières, les espérances, Chacun eut sa couronne au front. Et toutes les Vertus passèrent. Est-ce fini ? dit l'Eternel. Même les anges s'écartèrent. On allait refermer le ciel. Quand on vit, - seule, humiliée, - Une femme, Ange de beauté. Elle restait agenouillée. - Ton nom ? dit Dieu. - La Charité ! Et Dieu se leva de son trône, Et tout le ciel s'illumina, Et Dieu prit sa propre couronne Et devant tous, la lui donna. Dr Henri de Farémont |