A Marie Cause de notre joie Causa nostrae laetitiae, ora pro nobis. L'ombre nous envahit dans ce vallon des pleurs ; Le deuil plane ; il s'étend à notre âme assombrie : Nos voix ont oublié les chants de la patrie ; Et plus d'azur au ciel, aux sentiers plus de fleurs ! Sur nos pas égarés dans leur funèbre voie La nuit tombe, et s'allonge à l'horizon lointain… Vierge, n'êtes-vous plus l'étoile du matin, Vous, la Cause de notre joie ? Tous les fronts sont courbés et tous les cœurs sont las ; Le vent souffle la honte et pousse à la défaite. Au lieu des Te Deum de victoire ou de fête, La peur bat le tocsin, l'ennui sonne le glas ; L'aile du soir sur nous en linceul se déploie… Penchez-vous, Mère, au bord de notre obscur chemin ; Votre regard sera l'aube du lendemain Et la Cause de notre joie. Reine de nos aïeux soldats du Christ vainqueur, Votre divin sourire éclairait leur grande âme : Ils marchaient dans la gloire, au cri de : « Notre-Dame ! » L'épée en main, la croix au front, l'espoir au cœur. Jours de Dieu !… que, par Vous, la France les revoie ! Aux clartés du Credo réveillez notre esprit ; Et, nous rendant au joug léger de Jésus-Christ, Soyez Cause de notre joie. Victor Delaporte, S.J. In "Le Messager du Cœur de Jésus", Août 1900 |