Poésies d'inspiration chrétienne



Nous passons notre vie

Peut-être que vous ne le savez pas encore ...

Nous passons notre vie à voir s'éteindre, une à une, nos illusions
que nous entretenons nous-mêmes, au nom de notre ivresse.
Par notre convoitise, notre cupidité, notre orgueil et nos basses collusions,
qu'elles soient nobles, légitimes, libertines, fallacieuses ou vengeresses
nous nous en abreuvons le temps de leurs rituels cycles saisonniers.
Printemps, été, automne, hiver, vertiges réguliers d'un temps !
Certaines étaient déjà stériles avant même d'être viciées ;
certaines n'ont même pas su dépasser les prémices d'un printemps ;
pour d'autres, elles sommeillent en notre mémoire comme préférences ;
pour d'autres encore, elles sont le fruit du sacrifice, ou de la vanité :
comme si nous avions inlassablement labouré une mer dense
ou essayé de rassembler les nuages dispersés par les vents d'été.

Certes, il y aura toujours un poète pour clamer la beauté et la conscience ...
sans compter ces philosophes qui nous obligent et nous interpellent ...
mais de vous à moi, à l'ombre de la lumière de notre expérience
n'avons-nous pas suffisamment surnagé dans les marigots du conflictuel ?
Chacun de nous, sur cette terre, avons notre propre histoire ;
si petite soit-elle, elle n'est ni meilleure, ni mieux, ni pire :
de par les décrets de notre personnalité, oh ! combien aléatoire,
et sur ce plan, ce n'est sûrement pas vous qui trouverez à redire,
n'avons-nous pas été tantôt victime, bourreau, acteur, spectateur ?
Autrui, nous l'estimons d'après ce qu'il peut nous donner, nous offrir ;
ainsi, selon sa richesse, son physique, sa nature et sa grandeur,
nous le côtoyons, afin d'en tirer une aide, un orgueil, un désir ...

L'amour n'est pas dans ce que nous en faisons mais en ce que nous donnons.
Apprendre à partager, comprendre pour offrir, vouloir donner sa confiance ;
sincérité, respect, écoute, patience, compassion, l'amour est dans le don !
combien d'entre-nous se sont réfugiés derrière l'indifférence et la méfiance,
après avoir simplement légitimé l'égoïsme et appliqué ainsi ses normes,
ces normes qui renaissent de nos peurs, de nos envies et de notre "paraître" ...
et si malheureusement nous savons pas ce que nous que nous sommes
faisons en sorte, du moins essayons, d'apprendre à mieux connaître ...
Nous ne sommes pas responsables directement de tous les fléaux
mais indirectement, chacun de nous participe en y déposant sa pierre,
construisant ainsi un mur entre notre parcelle Divine et le Très-Haut.
Il n'est jamais trop tard ! Pensons-y avant de franchir l'ultime barrière ...

Philippe Déglise


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