Pourrai-je seulement un jour comprendre Toi qui ne m'as jamais laissé tombé, malgré mes pauvres pulsions éphémères auxquelles j'ai toujours succombé, et bien souvent en offensant Ton Père ; qu'ai-je fait que Tu me veuilles comme frère ? Toi qui m'as toujours secouru et apaisé malgré mes hontes et mes déchéances ; moi qui ne suis qu'un rébus, un déphasé qu'ai-je fait pour mériter ta deuxième chance ? Toi que j'ai bien souvent omis de remercier, après être venu, en larmes, frapper à ta porte lorsque je croulais sous mes solitudes viciées ; qu’ai-je fait pour que, malgré, Tu me réconfortes ? Toi dont j'ai à chaque fois oublié même le Nom, quand mon cœur libéré de ses pauvres tourments ne pensait qu'à repartir vers son renom ; qu’ai-je fait pour que Tu m'aies attendu si longtemps ? Toi dont je n'avais jamais compris le message ni celui de ta tendre Mère, la Madonne, à cause de mon orgueil et de son polissage qu'ai-je fait pour que Tu me pardonnes ? Toi, dont moi aussi, j’ai enfoncé les clous par mon ignorance et mes détours, retombant inlassablement dans ce flou ; qu’ai-je fait pour que Tu m’aimes toujours ? Philippe Déglise |