Le bon Pasteur Lorsqu'assise à tes pieds j'écoute ta parole, Jésus, maître divin, docteur de Vérité, Tu me redis souvent la sainte parabole Qui révèle si bien ta touchante bonté. Tu m'apparais alors Pasteur plein de tendresse, Vers la brebis perdue au loin portant tes pas, Dans les âpres sentiers la poursuivant sans cesse, L'appelant par son nom et lui tendant les bras. Et quand tu l'as trouvée, affaiblie et blessée, Expirant sans secours sur le bord du chemin, Tu prends avec amour la pauvre délaissée Qui, dans son abandon, serait morte demain. Retirant doucement de ses larges blessures L'épine qui déchire et fait couler le sang, Tu calmes sa souffrance, et sur ses meurtrissures Ta main divine verse un baume tout-puissant. Puis dans tes bras aimants emportant l'infidèle, Tu refais tout joyeux le chemin parcouru, Et ton Cœur satisfait est heureux auprès d'elle Oubliant les douleurs d'un passé disparu. Trop longtemps j'imitai la pauvre fugitive, Loin de ton doux bercail je cherchais le bonheur; A tes tendres appels j'étais inattentive, Et fuyais sans trouver de repos pour mon cœur. Un jour tu m'aperçus au détour de la route, Le cœur blessé, meurtri, et tu courus vers moi; Sans ton divin secours j'allais périr sans doute, Mais tu m'étais Sauveur et je vivrais par toi. Alors tu me plaças sur ta chère poitrine, Là, tout près de ton Cœur au si doux battement, Et je sentis la Vie incréée et divine, Ta vie à Toi, couler en moi suavement. C'était le flot vivant de ton Sang adorable Qui passait dans mon âme et calmait sa douleur; Comme un baume sacré, ton amour ineffable Guérissait ma blessure et consolait mon cœur. Toi qui m'as poursuivie et qui m'as reconquise, Mon Pasteur adoré, je veux vivre pour Toi; Toujours à tes genoux, repentante et soumise, Toujours fidèle et tendre, à tes pieds, ô mon Roi. Louise-Marguerite Claret de la Touche, mai 1899. |