L'enfant et le petit écu Possesseur d'un petit écu, Mon enfant se croyait le plus riche du monde. Le voilà qui fait voir son trésor à la ronde, En criant gaiement : j'ai bien lu ! - A merveille, lui dit un sage ; C'est le prix du savoir que vous avez reçu, Du savoir tel qu'on peut le montrer à votre âge ; Mais voulez-vous encore être heureux davantage ? Aspirez, mon enfant, au prix de la vertu ; Vous l'aurez quand des biens vous saurez faire usage. L'enfant entendit ce langage : L'écu, d'après son cœur et sensible et bien né, A rapporter le double est soudain destiné : Avec le pauvre il le partage. Aubert (XIX° siècle) |