Trentième Jour Les Ave Maria de St François d’Assise et de Ste Claire Saint François d’Assise récitait tous les jours cinq cents Ave Maria pour honorer Celle qui avait mis au monde son amour. La Mère de Dieu touchée du zèle et de la fidélité de son serviteur, voulut elle-même lui donner avis de sa mort. Quarante ans après le trépas du bienheureux père, on vit sortir de sa bouche un lys très beau qui portait sur chacune de ses feuilles le nom de Marie écrit en caractères d’or. Sainte Claire, dès sa plus tendre enfance, s’était dévouée à l’amour de marie. On la voyait, dans cet âge qui ne connaît d’ordinaire que les hochets et les jeux puérils, offrir à la Mère de Dieu, avec une ferveur angélique, nombre d’Ave Maria dont elle s’était imposé la récitation quotidienne. Elle obtint par là, dans la suite, et pour elle et pour son Ordre, cette protection spéciale qui l’a rendue si utile et si édifiant pour toute l’Eglise. Deux ans après sa mort, elle fut canonisée par le pape Alexandre IV, qui fit en même temps écrire l’histoire de sa vie et de ses vertus. On y lit que sainte Claire, avant de mourir, fut visitée par l’auguste Reine du ciel, accompagnée d’un grand nombre de vierges vêtues de blanc, qui se rangèrent autour de sa couche, tandis que marie, souriant avec grâce, l’embrassa tendrement et remplit son cœur d’une joie céleste. Ce fut dans les douceurs de cette consolation qu’elle rendit son âme à Dieu. (Tiré de la Vie des deux Saints). Résolution. – Nous demander souvent : « Comment la Sainte Vierge ferait-elle ce que je fais ? » pour l’imiter. Pratique du jour Que sommes-nous ? Bien peu de chose. Que pouvons-nous ? Rien ou presque rien. Encore si peu que nous soyons, ne le sommes-nous point par nous-mêmes : nous le sommes par Dieu et en Dieu, car c’est Dieu qui nous conserve après nous avoir tiré du néant. Et si peu que nous puissions, nous ne le pouvons pas par nos seules forces ; car ces forces, c’est Dieu qui nous les donne, et, de plus, il concourt à chacune de nos actions. En cet état d’évidente faiblesse, l’humilité nous devrait être naturelle. Et pourtant elle ne nous inspire qu’une vive répulsion. Nous voulons paraître, attirer les regards, nous élever au-dessus de ceux qui nous environnent. La vie obscure nous père, l’oubli nous attriste, tout ce qui nous rabaisse nous est un objet d’horreur. De là nos perpétuels efforts pour nous grandir aux yeux de ceux avec lesquels nous vivons. Cependant nous sommes les disciples d’un Dieu qui est né dans l’humilité, qui a vécu dans l’humilité, qui est mort dans l’humilité, car l’opprobre et l’ignominie ont marqué ses derniers moments sur le Calvaire. Et le disciple doit suivre le maître ; il doit marcher sur ses pas. Que l’humilité soit donc aujourd’hui notre guide céleste. Evitons ce qui pourrait nous mettre en évidence. Restons volontiers dans l’ombre. Et si en nous avançant sur le chemin où la foule des hommes marche comme nous, nous avons à souffrir quelques froissements, ne nous irritons pas ; réjouissons-nous, au contraire, et remercions-en le Dieu des humbles, parce qu’ainsi acceptés, ces froissements seront bons et salutaires à notre cœur. Prière « O sainte, ô bienheureuse Marie (1), puisque vous êtes avec Jésus-Christ, jouissant dans ce midi éternel, avec une pleine allégresse, de sa sainte et bienheureuse familiarité, parlez pour nous à son cœur ; parlez, car votre Fils vous écoute. Nous ne demandons pas les grandeurs humaines. Impétrez-nous seulement cette humilité pour laquelle vous avez été couronnée, et faites, ô Vierge sacrée, que nous entrions tous profondément dans cette pensée, qu’il n’y a aucune grandeur qui ne soit appuyée sur l’humilité ; que c’est elle seule qui fait les triomphes et qui distribue les couronnes, et qu’enfin il n’est rien de plus véritable que cette parole de l’Evangile, que « celui qui s’abaisse » durant cette vie « sera exalté » à jamais dans la vie éternelle. Ainsi soit-il. (1) : Œuvres orat., T. III, p. 498-499. |