Vingt-huitième Jour La foi d’une mère La guérison suivante remonte au pèlerinage national de 1887. A la veille du départ une pauvre mère vint prier le directeur du pèlerinage de Cambrai de prendre aux frais du Comité son fils Charles Vanuxem, âgé de douze ans. « Il est trop tard », lui est-il répondu. Et d’ailleurs, le pauvre enfant est dans un tel état qu’on ne peut se charger de lui. Depuis deux ans, il a de violentes attaques d’épilepsie et depuis plusieurs mois les attaques ont redoublé de fréquence : il tombe jusqu’à six fois par jour. La pauvre mère suit partout le directeur : « Si vous voulez, vous pouvez bien le prendre, s’écrie-t-elle, dites ce mot, et mon fils sera guéri ». Le directeur, croyant la chose impossible, persiste dans son refus. Le matin du départ elle arrive à la gare et supplie de nouveau. Toujours même refus. La mère ne se décourage pas, elle sent que rien n’est impossible à la foi. Le train va partir, elle pousse son fils dans une voiture et s’en va au plus vite. A partir de cet instant, le jeune Charles, qui s’est mis en prière se sent tout transformé. Pendant tout le voyage, malgré la fatigue, malgré le zèle avec lequel il se met au service de la direction, le mal ne reparaît plus, et depuis n’a pas reparu. Il a pu reprendre ses études et veut être prêtre. (Du Mois de Marie en histoires, Paillart, p. 27). Résolution. – Vouloir sincèrement être humble. Pratique du jour « Agnosce, homo, quantum valeas et quantum debeas (a). En face de la croix, homme, reconnais enfin ce que tu vaux et ce que tu dois. » Ne descendons pas du Calvaire avant d’avoir bien compris cette magnifique parole du grand évêque d’Hippone. Agnosce, homo, quantum valeas et quantum debeas. La croix nous dira, en effet, notre valeur et le montant de notre dette. Quantum valeas. Le sang d’un Dieu, avec toutes les souffrances qui se sont succédé de Bethléem au Calvaire : voilà ce que vaut notre âme immortelle ; car c’est de ce prix que le Dieu de la croix l’a payée, et un Dieu ne se trompe pas ! Quantum debeas. Le sang d’un Dieu : voilà ce que nous devrions, en toute justice, si nous pouvions le donner. Car le débiteur doit rendre exactement ce qu’il a reçu de son créancier. Mais s’il en était ainsi, nous serions des débiteurs fatalement insolvables ; car, tout ce que nous avons, c’est le sang qui court dans nos veines, sang contaminé dans sa source par le péché. Et qu’est-ce donc que ce sang souillé en comparaison du sang divin qui a arrosé la croix ? Pourtant le Maître ne nous demande pas de le verser ! Mort pour nous, il aurait le droit d’exiger qu’à notre tour nous mourussions pour lui ! Il ne le fait pas, et il se contente de nous ordonner de vivre pour son amour. Qui donc osera trouver que c’est encore trop d’exigence et que ce fardeau est trop lourd ? (a) : St Augustin, Serm. 114 de temp. Prière O Marie, reine des martyrs, c’est votre chair qui fut clouée à la croix ; c’est votre sang qui coula sur le Calvaire, et, quand le sacrifice fut consommé, votre cœur gardait pour la vie entière l’empreinte vive de toutes les blessures de votre Fils ! Puissent ces blessures divines se graver à jamais aussi dans nos propres cœurs ! qu’elles y restent comme un mémorial émouvant qui nous redise les souffrances et l’amour de Jésus-Christ : ses souffrances, tourments du corps, broiement du cœur, angoisses de l’âme, pour qu’à ce souvenir nous méprisions toutes les souffrances de ce monde ; son amour, pour qu’à ce rappel nous dédaignions tous les amours éphémères de la terre, quand ils nous empêcheront d’aller à Dieu ! O blessures adorables, blessures divines, saignez sans cesse dans nos âmes, mêlez-y le sang rédempteur à notre sang coupable ; arrosez-nous de votre rosée céleste, comme vous en arrosâtes Madeleine, agenouillée aux pieds de la croix ; purifiez notre chair coupable, et en lavant nos cœurs de tous leurs crimes, ménagez-nous le pardon de notre Maître et son ineffable amour. Ainsi soit-il. |