Neuvième Jour Sauvons les pauvres pécheurs Comment aimer Dieu en vérité sans aimer ses frères, surtout les pécheurs, et sans travailler selon ses possibilités, à les rapprocher du Seigneur ?... Songer à eux c'est également penser à nous, car si, par la Communion des Saints, la vertu de chacun profite à tous les fidèles ; par la solidarité humaine, le flot débordant des iniquités attire au monde entier des guerres, des révolutions, des calamités qui atteignent à la fois les innocents et les coupables. Et puis, ne dit-on pas : « Qui sauve l'âme de son frère sauve la sienne » ? Notre seul intérêt personnel nous pousserait donc à lutter contre le péché et à nous efforcer de convertir les pécheurs... D'autres motifs plus élevés, plus purs se joignent à celui-ci : « Voulez-vous souffrir pour la conversion des pécheurs ? » nous demande la Vierge bénie. Pourrions-nous le lui refuser ?... Son Cœur maternel chérit les pauvres égarés. Ils ont coûté si cher à son Jésus ! ...et à Elle-même !... « Debout au pied de la Croix » (1), Reine des martyrs, c'est en unissant son sacrifice à l'immolation sanglante de son « Fils du Ciel », qu'elle est devenue leur Mère. Elle ne peut se résoudre à les voir errer dans les pâturages empoisonnés comme brebis perdues, chancelant sur le bord de l'abîme éternel. Et son amour nous demande de partager ses sentiments : « Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs ? » Invitation qui fait écho à la maxime évangélique : « Aimez-vous les uns les autres comme je Vous ai aimés » (2). Et à cette autre parole, adressée par Notre-Seigneur à une âme privilégiée : « La soif que j'éprouve de sauver le plus grand nombre d'âmes possible m'en fait chercher de généreuses que je puisse associer à mon œuvre d'Amour » (3). Les âmes égarées ne se sauvent pas si l'on ne fait rien pour elles. Le Christ, notre divin Modèle, a prié, souffert pour leur salut ; Marie a partagé ses sacrifices : sachons les imiter. Personne ne peut imaginer la puissance d'une âme juste sur le Cœur de Dieu en faveur d'autres âmes. « Une âme juste peut obtenir le pardon pour mille criminels », déclarait le Sauveur à sainte Marguerite-Marie. Qu'une surnaturelle tendresse nous incline vers tous nos frères. Les plus coupables sont ceux qui ont le plus grand besoin de notre compassion et de notre secours. Répandons d'abord le bienfait du bon exemple. Sachons nous faire tout à tous par une aimable et serviable charité. Glissons un bon conseil lorsqu'il est à propos. Mais surtout, armons-nous de prière, de pénitence. Offrons nos travaux, nos bonnes œuvres, nos communions, nos fatigues et nos épreuves pour les malheureux pécheurs. Ne cessons point de les confier à notre Mère du Ciel, en la priant de nous aider à leur faire du bien et à les convertir. (1) : Stabat. (2) : Joan. XIII, 34. (3) : Notre-Seigneur à B.-C. Ferrero. PRIÈRE Multipliez, ô Marie ! multipliez sans cesse les traits de votre bonté admirable pour tant d'aveugles et d'insensés qui courent à leur malheur éternel. Vous êtes la Reine des miracles, faites-en-des enfants soumis et dociles. Ils vous loueront et béniront à jamais, avec Jésus, votre Fils, durant les siècles des siècles. Refugium peccatorum, ora pro nobis. Ainsi soit-il. Marie, Mère de grâce, Mère de Miséricorde, protégez-nous contre l'ennemi et recevez-nous à l'heure de la mort. (300 j. - plénière une fois le mois.) |