Rayonnement du Coeur Miséricordieux de Jésus Paroisse de Saint-Hippolyte du Fort N°18 – Avril 2004
Le combat spirituel est un fait, il se mène avec la force de Dieu, il est intérieur. Mais l'issue ne dépend que du Christ qui l'a mené et peut nous entraîner dans son triomphe. "Vous le savez, le vieil homme qui est en nous a été crucifié avec le Christ et le péché a été détruit de façon que nous n'en soyons plus esclaves." Rm 6, 6. Le combat spirituel élargit nos perspectives bien au-delà de nos "bagarres" personnelles. Il s'agit du vaste combat contre le mal qui s'est infiltré dans la nature humaine et que Jésus-Christ est venu terrasser. Comme le jeune David face au puissant Goliath, "Le Christ s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort… c'est pourquoi exalté, Dieu lui a conféré le nom qui surpasse tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genoux fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers." Phi 2, 6... Paradoxalement, ce ne sont pas les puissants qui nous assurent la victoire mais le Christ agneau qu'on mène à l'abattoir. Comme le chante la Vierge du Magnificat : "Il renverse les puissants de leur trône et il élève les humbles." Lc 1, 52. Père Gilles Michel
Mechtilde et sa sœur Gertrude (1231-1292, à ne pas confondre avec Gertrude la Grande) sont issues d'une famille noble, de la riche famille des Hackeborn. C'est à l'âge de sept ans que Mechtilde est conduite au monastère de Russdorf, où elle rejoint sa sœur qui y sera plus tard nommée abbesse. En 1258, les religieuses s'établissent à Helfta, près de Eisleben, en Saxe. Mechtilde y est nommée Dame chantre, et sa sœur lui confie la direction de l'école du monastère, où en 1261 elle prend en charge l'éducation de Gertrude la Grande, qui est alors âgée de cinq ans. Mechtilde est gratifiée de nombreuses visions et révélations du Seigneur, qui l'invite en son divin Cœur : "La quatrième férie après Pâques, comme elle entonnait la messe venite benedicti, elle se sentit inondée d'une joie ineffable et extraordinaire, et elle dit au Seigneur : « Oh ! si du moins j'étais une de ces âmes bénies qui vous entendront dire cette parole ! » Le Seigneur lui répondit : « Sois-en bien certaine. En gage, je vais te donner mon Cœur. Tu l'auras toujours avec toi et au jour où j'aurai accompli ton désir, tu me le rendras en témoignage. Je te donne aussi mon Cœur comme maison de refuge, afin qu'à l'heure de ta mort il ne s'ouvre devant toi d'autre chemin que celui de mon Cœur, où tu viendras reposer à jamais. » Ce don fut un des premiers qu'elle reçut de Dieu : aussi conçut-elle dès lors une extrême dévotion au Cœur divin de Jésus-Christ, et presque chaque fois que le Seigneur lui apparaissait, elle recevait de son Cœur quelque faveur spéciale... Et elle-même répétait souvent ceci : « S'il fallait écrire tous les biens qui me sont venus du très bienveillant Cœur de Dieu, un livre comme celui des matines n'y suffirait pas »". Elle tient ces faveurs divines cachées jusqu'en 1290 lorsque, tombée malade en même temps que sa sœur, les religieuses d'Helfta tout comme les étrangers qui la visitent sont témoins des phénomènes extraordinaires et des interminables extases au cours desquelles son âme laisse échapper un parfum qui embaume tout le monastère. Sur ordre des supérieurs ecclésiastiques, Gertrude (la Grande) et une autre religieuse prennent note de ces faveurs reçues par leur sœur. C'est ainsi que prend forme le Livre de la grâce spéciale (Liber specialis gratiae), où se trouvent consignées les grâces dont fut favorisée sœur Mechtilde. Ce livre n'est publié qu'après la mort de sa sœur Gertrude, en 1291, et sur ordre de la nouvelle abbesse, à l'insu de Mechtilde, qui s'en montre profondément peinée. Le Seigneur lui apparaît alors, et plaçant le livre sur son Cœur lui dit : "Tout ce qui est écrit en ce livre, vient de mon Cœur divin et y retournera". Et lorsque elle Lui demande si elle doit s'abstenir désormais de révéler à d'autres les grâces de Dieu, Il lui répond : "Communique-moi aux autres selon la richesse de mon Cœur débordant de grâces, donne-moi aux autres selon la richesse de ma bonté et non pas selon la mesure de la tienne". Ses révélations seront connues avant celles de Gertrude la Grande, le Liber specialis gratiae étant publié dans sa traduction allemande dès 1503 ; c'est aussi à ce titre que Mechtilde de Hackeborn est considérée comme l'une des premières révélatrices du Sacré-Cœur. Mechtilde meurt au monastère le 19 novembre 1298. Elle n'a pas été officiellement canonisée. Certains couvents Bénédictins observent sa fête ce 19 novembre. « Un jour le Seigneur dit à Mechtilde : «Le matin de ton lever, salue le Cœur tendre et fort de ton très doux amant car c'est de lui que tout bien, toute joie, toute félicité ont découlé, découlent et découleront sans fin au ciel et sur la terre. Emploie toutes tes forces à verser ton propre cœur dans ce Cœur divin en lui disant : "Louange, bénédiction, gloire et salut au très doux et bienveillant Cœur de Jésus-Christ, mon très fidèle amant ! Je te rends grâce pour la garde fidèle dont tu m'as entourée, pendant cette nuit où tu n'as cessé d'offrir à Dieu le Père les actions de grâces et les hommages que je lui devais. Et maintenant, O mon unique amour, je t'offre mon cœur comme une rose fraîchement épanouie dont le charme attire les yeux tout le jour et dont le parfum réjouit ton divin cœur. Je t'offre aussi mon cœur comme une coupe qui te servira à t'abreuver de ta propre douceur et des opérations que tu daigneras opérer en moi aujourd'hui. Je t'offre mon cœur comme une grenade d'un goût exquis digne de paraître à ton royal festin, afin que tu l'absorbes si bien en toi-même qu'il se sente désormais heureux au-dedans de ton cœur divin. Je te prie de diriger aujourd'hui toutes mes pensées, mes paroles, mes actions et mon bon vouloir selon le bon plaisir de Ta volonté. Amen". » Sainte Mechtilde, Livre de la grâce spéciale, Mame, Tours, 1921. « Une fois encore, remplie de tristesse elle gémissait de se voir inutile, parce que la maladie l'empêchait de garder l'observance. Alors elle entendit le Seigneur lui dire : "Ah ! Viens à mon secours, laisse-moi rafraîchir en toi l'ardeur de mon Cœur divin". Par cette parole, elle comprit que toute personne qui supporte volontiers les peines et les tristesses en union avec l'amour qui fit supporter à Jésus-Christ sur la terre tant d'afflictions et une mort ignominieuse, offre au Seigneur de rafraîchir en elle l'ardeur de son Cœur divin. N'est-il pas toujours à la recherche du salut de l'homme ? En effet, comme le Seigneur ne peut plus maintenant souffrir lui-même, il se fait suppléer par ses amis, par ceux qui adhèrent à lui dans la fidélité. Et lorsque l'âme, qui aura été sur la terre le rafraîchissement du Cœur divin, entrera dans le ciel, elle volera droit vers le Cœur de Dieu, et elle ira, dans les flammes de ce Cœur embrasé, se consumer tout entière avec ce qu'elle aura supporté pour le Christ. » Sainte Mechtilde, Livre de la grâce spéciale, Mame, Tours, 1921.
Considérez que la première chose qu'il faut faire pour aimer Dieu, c'est de haïr tout ce qui lui est contraire, c'est-à-dire toute sorte de péché tel qu'il soit ; d'en purifier votre âme par le moyen d'une vraie pénitence ; de vous séparer pour jamais de toutes les occasions qui peuvent vous porter à quelque dérèglement ; de travailler fortement à détruire en vous toutes les mauvaises habitudes, et à y faire mourir toutes les racines du péché, qui sont l'amour désordonné de soi-même, la propre volonté et l'orgueil. Pour cet effet, demandez lumière à Dieu pour connaître l'état de votre âme, et ensuite examinez-vous rigoureusement et sans vous flatter ; et après avoir reconnu vos fautes et la source d'où elles procèdent, priez la divine miséricorde qu'elle vous donne une vraie contrition, et une grâce puissante et efficace pour vous en séparer et pour en vaincre les habitudes intérieures et les occasions extérieures. Puis avisez aux moyens et aux remèdes les plus propres dont vous pourrez vous servir à cette fin ; et prenez résolution de les embrasser et pratiquer, vous gardant bien néanmoins de vous appuyer sur vos résolutions ni sur vos soins et industries, mais sur la seule grâce et miséricorde de Dieu, que vous devez sans cesse invoquer pour cet effet. Saint Jean Eudes (1601-1680), Méditations à l'usage des Ecclésiastiques (Mémorial de la vie ecclésiastique, V° partie), 15° méditation, in Méditations sur divers sujets, Paris, P. Lethielleux, 1932.
Dès qu'on commence à se rechercher soi-même, à l'instant on cesse d'aimer. Imitation de Jésus-Christ, L. III, chap. V. Le péché outrage énormément Dieu, comme premier principe, parce qu'il tend à détacher l'homme de son Créateur et à le rendre indépendant de lui. […] Tout péché est essentiellement une infraction des ordres de Dieu, ou, comme dit saint Thomas et les autres théologiens, un éloignement du bien immuable, et un attachement désordonné à un bien qui ne fait que passer. [...] Je te le demande, voudrais-tu bien frapper Notre-Seigneur, s'il était devant toi ? Aurais-tu le coeur et la hardiesse de le souffleter, ou de lui cracher au visage ? Or, sache néanmoins que tu le fais à Jésus-Christ autant de fois que tu pèches. Ecoute ce que dit saint Paul des pécheurs (Hébr. 6.6) : Qu'ils crucifient de nouveau Notre-Seigneur, et se moquent de lui, parce qu'ils commettent ce pour quoi il a été crucifié, et pourquoi il faudrait qu'il le fût s'il ne l'avait pas été. J.-B. Saint-Jure (1588-1657), De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu, L. II, chap. VII.
Que rendrons-nous au Seigneur pour tous les biens qu'il nous a accordés ? Il nous a faits, quand nous n'étions pas encore ; il nous a donné la vie, il nous a donné la croissance, il nous a donné la libre volonté, il nous a donné la nourriture, il nous a donné l'intelligence, il nous a donné la raison, il nous a donné la science. Tout ce qui était à lui, il te l'a donné pour être à toi, et nous avons mal usé de tous ces biens, nous sommes devenus orgueilleux, et par nos actes de prévarication nous avons offensé le Créateur si libéral. Nous nous sommes perdus, il nous a cherchés ; nous avons été conduits en captivité, il est venu nous visiter ; nous étions traînés à la mort éternelle, il nous a délivrés. Eût-il pu faire davantage, puisqu'il s'est livré lui-même pour toi ? Saint Augustin (354-430), Sermon aux Catéchumènes, chap. VI.
Un jeune homme demandait un jour, à un ancien Père, nommé Siloë, ce qu'il devait faire lorsqu'il était tombé, celui-ci lui répondit : « Vous relever. – Eh ! reprit le jeune homme, je me suis relevé, mais je suis retombé. – Relevez-vous encore une fois ! – Mais combien de fois faudra-t-il donc me relever ? – Jusqu'à ce que la mort vous trouve debout ou couché. » (Vie des saints Pères) Abbé P. Janvier, Le Catéchisme en exemples, Lille Paris, J. Lefort, 3° édition, 1875.
Quand je considère, ô mon Dieu, la gloire que vous avez préparée à ceux qui persévèrent dans l'accomplissement de votre volonté ; quand je vois au prix de quelles souffrances et de quelles douleurs votre Fils nous l'a méritée, et combien nous nous en étions rendus indignes ; quand je constate combien il est juste de ne pas payer par l'ingratitude un amour si grand qui a fait tant de sacrifices pour nous enseigner à l'aimer, mon âme tombe dans une affliction profonde. Comment est-il possible, Seigneur, qu'on perde le souvenir de tant de bienfaits, et que les mortels vous oublient jusqu'à vous offenser ? O mon Rédempteur, comment encore peuvent-ils à ce point oublier leurs propres intérêts ? Comment votre bonté est-elle si grande, que même alors vous vous souveniez encore de nous ? Nous sommes tombés parce que nous avons voulu vous blesser d'un coup mortel ; et vous, oubliant notre malice, vous venez de nouveau nous tendre la main et nous réveiller de cette frénésie si incurable pour que nous recherchions notre guérison et que nous vous la demandions. Béni soit un tel Seigneur ! Bénie soit une si grande miséricorde ! Louanges sans fin à une compassion si pleine de tendresse ! Sainte Thérèse de Jésus (1515-1582), Exclamations, III (Œuvres complètes, Paris, Le Seuil, 1948).
Seigneur ! Vous êtes le Sauveur. « En vous seul est le salut. », la Libération, la rédemption. « Si le Fils vous délivre, vous êtes vraiment libres » disiez-vous aux Juifs… Je vous entends le jour de PAQUES : « Les péchés sont remis, la mort est vaincue… Suivez-moi, restez en moi ! Qui croit en moi, et se plonge (baptise) en moi est sauvé… Qui ne se lie pas à moi est perdu… » Vous nous libérez de nos égoïsmes qui, en nous laissant en nous-mêmes, nous étouffent dans leurs limites… Vous nous libérez de nos concupiscences qui nous rendent esclaves du mal, en nous donnant votre Corps, votre Esprit de liberté… Vous nous donnez accès dans l'infini de la divinité, de la Lumière et de la Vie ; vous nous délivrez des ténèbres et nous donnez la lumière pour voir… Vous nous mettez en Dieu, nous faites rejoindre la Source de la Vie… Vous nous faites enfants du Père en vous… En vous nous rejoignons la création entière… notre Tout… Vous nous libérez de la mort… L'immensité du monde et de Dieu est l'Océan où nous baignons à l'aise… LIBÉRÉS de l'étroitesse, de nos chaînes, de la prison… SUIS-JE SAUVÉ… Lui ai-je décidément remis mes dettes à payer… ? Suis-je attaché à lui de tout mon cœur, de toute mon âme, de toutes mes forces ? Suis-je fils de Dieu, libre de la liberté des enfants, qui ne sont plus esclaves des règlements et des éléments du monde, mais qui se font esclaves d'amour de la Volonté immense de Dieu ? Ma vie respire-t-elle l'aisance avec Dieu, aisance de l'enfant qui est tout remis entre les mains de son Père… ? Cette aisance engendre-t-elle en moi la confiance, la sécurité ? Mon cœur est-il au large, rejoignant la largeur de son Cœur… ? Aimé-je sans retour égoïste et sans restriction étouffante ? La mort, le Ciel, sont-ils pour moi le retour à la Maison du Père ? Attends-je avec joie « le jour du Christ » qui est le triomphe final ? Libre comme qui nage en l'Océan de lumière, de vie ! Seigneur Jésus, sauvez-moi encore et toujours ! P. Monier (1886-1977), Exercices spirituels (3° semaine, 8), Lyon, 1949.
Jésus, Vérité éternelle, notre Vie, j'implore et je mendie Ta miséricorde pour les pauvres pécheurs. Très doux Cœur de mon Seigneur, empli de pitié et d'indicible miséricorde, je Te supplie pour les pauvres pécheurs. O Cœur Sacré, source de miséricorde dont les rayons de grâces inconcevables se répandent sur tout le genre humain, je T'en supplie, donne la lumière aux pauvres pécheurs. O Jésus, souviens-Toi de Ton amère passion et ne permets pas que périssent les âmes rachetées au prix de Ton sang très saint. O Jésus, lorsque je contemple le don de Ton sang, je me réjouis de son inestimable valeur car une goutte aurait suffi pour tous les pécheurs. Bien que le péché soit un abîme du mal et de l'ingratitude, le prix donné pour nous est sans commune mesure – c'est pourquoi, que chaque âme ait confiance en la passion du Seigneur, qu'elle mette son espérance dans Sa miséricorde. Dieu ne refusera à personne Sa miséricorde. Le ciel et la terre peuvent changer, mais la miséricorde de Dieu ne s'épuisera jamais. Oh ! quelle joie brûle dans mon cœur, quand je vois Ton inconcevable bonté, ô mon Jésus. Je désire amener tous les pécheurs à Tes pieds, pour qu'ils louent Ton Amour infini, pendant les siècles sans fin. Sainte Faustine, Petit Journal (72).
Et n'oubliez pas le 18 avril : Dimanche de la Miséricorde Divine. Pour bien préparer cette Fête, la Neuvaine de la Miséricorde est à réciter à compter du Vendredi Saint, 9 avril. Notre prochaine réunion est prévue le jeudi 6 mai 2004, à 20h30 à l'Espérance. N'oubliez pas de consulter le panneau posé à l'entrée de l'église pour avoir confirmation de nos rendez-vous mensuels. Nous vous remercions de votre compréhension ! Pour toute question concernant le Groupe paroissial du Sacré-Cœur, ou les informations à faire paraître dans ce bulletin, contacter : Père Gilles Michel : XX.XX.XX.XX.XX - Jean-Claude Prieto : 04.66.77.19.51 Retour à la Page d'accueil |