Rayonnement du Coeur Miséricordieux de Jésus Paroisse de Saint-Hippolyte du Fort N°17 – Mars 2004
"Tu dois combattre le bon combat"… disait St Paul lors de notre dernière rencontre. Aujourd'hui, il nous donne deux indications plus précises : - Les armes à utiliser : "Prenez le ceinturon de la vérité, l'armure de la droiture, le bouclier de la foi, le casque du salut et l'épée de l'Esprit." Ep 6, 14-17. - Les ennemis à combattre : "Revêtez l'équipement de Dieu pour le combat afin de repousser les attaques du diable. Nous ne luttons pas contre des hommes mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous." Ep 6, 11-12. Où sont-ils ces ennemis, dans quelle obscure ruelle sont-ils embusqués ? Quelles sont leurs ruses ? "Je ne comprends pas mes actes : je ne fais pas ce que je voudrais, et je fais ce que je déteste." Rm 7, 15. Au fond le combat spirituel ne se passe pas au dehors. Il est essentiellement intérieur : "Rien de ce qui entre en l'homme ne peut le rendre impur mais seulement ce qui sort de l'homme." Mt 15, 11. "Vous devez renoncer au vieil homme qui se détruit et revêtir l'homme nouveau." Ep 4, 23-24. Père Gilles Michel
Marie-Thérèse et Ursule Ledochowska sont deux sœurs polonaises qui furent très dévouées au Sacré Cœur de Jésus. La première a été béatifiée en 1975, et la seconde béatifiée par Jean-Paul II le 20 juin 1983, et canonisée le 18 mai 2003. Fille d’exilé polonais et de mère Suisse, Ursule – Julia au baptême - est née le 17 avril 1865 à Loosdorf près de Vienne, en Autriche. Très entourés par leurs parents, chrétiens de foi profonde, les sept enfants grandissent dans une atmosphère chaleureuse. En 1883, Ursule suit sa famille qui rentre en Pologne, et entre en 1885 à la cour de Toscane, à Salzbourg. « Petite dame, fragile, douloureuse, presqu'irréelle », polyglotte (elle parle neuf langues), elle rejoint en 1886 les Ursulines de Cracovie, dont la mission est l'éducation des jeunes filles. « Le pion est tombé là où il n'a pas voulu mais sans doute là où Dieu l'a voulu. Je n'ai pas choisi. Dieu a choisi... ». Pendant 21 ans elle enseigne et éduque les élèves. En 1904, elle est élue supérieure du couvent, et ouvre le 1° foyer universitaire. Beaucoup de jeunes filles russes viennent alors étudier dans sa maison, qui relève de l'autorité autrichienne. Elle écrit : « La révolution de 1905 en Russie a créé en moi le désir de pénétrer dans ce pays ». En 1907, reçue par Pie X, elle lui parle de ce rêve qu’il encourage : « Prenez des robes roses si vous voulez, mais allez en Russie ». De Saint-Pétersbourg, on demande les Ursulines de Cracovie pour l’école Sainte Catherine, et c'est Mère Ursule et quelques sœurs qui sont envoyées. Elle redevient alors la comtesse Ledochowska, car on ne veut pas de sœurs dans ce pays. Durant l'été 1914, la guerre éclate et se généralise. En Russie, l’ordre d’expulsion des étrangers de pays ennemis la frappe, et le 31 août elle part vers la Suède, pays neutre, où elle espère garder le contact avec ses sœurs en Russie, avec Cracovie, avec Rome. Elle y restera 7 ans en exil. « Je voudrais unir toutes ces âmes qui cherchent un travail pour Dieu, travail pédagogique, pour former une sorte de "cavalerie légère" qu'on pourrait envoyer partout. Les ordres enseignants travaillent seulement dans leur enceinte et malgré tout leur bon vouloir, ils manquent quelquefois de cette connaissance du monde, qu'il faudrait avoir, pour préparer pour la vie. On s'adresse à moi de différents côtés et on attend de moi de combiner quelque chose pour ces âmes, qui, ne cherchant pas l'habit et le cloître, cherchent le travail pour Dieu et pour les âmes. » Après la guerre, la Pologne ayant recouvré son indépendance, elle y rentre avec les sœurs qui se sont jointes à elle. « Je ne veux pas d'une nouvelle congrégation, je veux rester Ursuline, mais simplifier nos coutumes selon nos besoins. » Les Ursulines de Cracovie, attachées à leurs traditions, refusent de recevoir ces "nouvelles" sœurs. Grâce à son frère jésuite (voir ci-dessous), Ursule obtient la reconnaissance de la famille religieuse qu'elle a fondée : les "Ursulines grises" dites du Sacré Cœur de Jésus agonisant, oeuvrant pour l'éducation de la jeunesse. De 1920 à 1939, elle ouvrira 35 maisons en Pologne, en Italie et en France (à Paray-le-Monial de 1967 à 1975). Mère Ursule meurt à Rome le 29 mai 1939. A noter que son frère Vladimir, supérieur général de la Cie de Jésus, s'investit également beaucoup dans la propagation de la dévotion au Cœur de Jésus, et dans l'Apostolat de la Prière en Pologne. « Au cours de toute sa vie, sainte Urszula Ledochowska garda, avec fidélité et amour, le regard fixé sur le visage du Christ, son Epoux. Elle s'unissait de façon particulière au Christ agonisant sur la Croix. Cette union la comblait d'un zèle extraordinaire dans l'œuvre d'annoncer, à travers les paroles et les œuvres, la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu. Elle l'apportait avant tout aux enfants et aux jeunes, mais également à tous ceux qui se trouvaient dans le besoin, aux pauvres, aux laissés-pour-compte, aux personnes seules. Elle s'adressait à tous avec le langage de l'amour concrétisé dans les œuvres. Portant le message de l'amour de Dieu, elle traversa la Russie, les Pays scandinaves, la France et l'Italie. En son temps, elle fut une apôtre de la nouvelle évangélisation, donnant la preuve à travers sa vie et son activité d'une constante actualité, créativité et efficacité de l'amour évangélique. Elle aussi puisait à l'amour pour l'Eucharistie l'inspiration et la force pour la grande œuvre de l'apostolat. Elle écrivait : "Je dois aimer mon prochain comme Jésus m'a aimée. Prenez et mangez... Mangez mes forces, elles sont à votre disposition (...). Prenez et mangez mes capacités, mon talent (...), mon cœur, afin qu'avec son amour, il réchauffe et illumine votre vie (...). Prenez et mangez mon temps, qu'il soit à votre disposition. (...) je suis vôtre comme Jésus-Hostie est à moi". Dans ces paroles, n'entend-on pas retentir l'écho du don avec lequel le Christ, au Cénacle, s'offrit lui-même aux disciples de chaque époque ? En fondant la Congrégation des Soeurs Ursulines du Sacré-Coeur de Jésus agonisant, elle lui transmit cet esprit. "Le Très Saint Sacrement - écrivit-elle - est le soleil de notre vie, notre trésor, notre bonheur, notre tout sur la terre. (...) Aimez Jésus dans le tabernacle ! Que votre cœur y demeure pour toujours, même si matériellement vous êtes au travail. C'est là qu'est Jésus, que nous devons aimer ardemment, de tout notre cœur. Et si nous ne savons pas l'aimer, nous désirons au moins l'aimer - l'aimer toujours davantage". A la lumière de cet amour eucharistique, sainte Urszula savait percevoir en chaque circonstance un signe des temps, pour servir Dieu et ses frères. Elle savait que pour celui qui croit, chaque événement, même le plus petit, devient une occasion pour réaliser les desseins de Dieu. Ce qui était ordinaire, elle le faisait devenir extraordinaire ; ce qui était quotidien, elle le transformait pour qu'il devienne éternel ; ce qui était banal, elle le rendait saint. Si sainte Urszula devient aujourd'hui un exemple de sainteté pour tous les croyants, c'est afin que son charisme puisse être accueilli par celui qui, au nom de l'amour du Christ et de l'Eglise, désire témoigner de façon efficace de l'Evangile dans le monde d'aujourd'hui. Nous pouvons tous apprendre d'elle comment édifier, avec le Christ, un monde plus humain - un monde dans lequel seront réalisées toujours plus pleinement les valeurs comme la justice, la liberté, la solidarité et la paix. Elle peut nous apprendre comment mettre en pratique chaque jour le commandement "nouveau" de l'amour. » Jean-Paul II, extrait de l'homélie de canonisation d'Ursule Ledochowska, 18 mai 2003.
Si vous me demandez ce qui est la cause de nos tentations, je vous dirai que c'est la beauté et la valeur de notre âme que le démon estime et aime tant, qu'il consentirait à souffrir deux enfers s'il le fallait, et si par là il pouvait entraîner notre âme en enfer. […] Hélas ! mes frères, que nous sommes à plaindre, si nous ne sommes pas fortement combattus par le démon ! Selon toute apparence, nous sommes les amis du démon : il nous laisse vivre dans une fausse paix, il nous a endormi sous prétexte que nous avons fait quelques bonnes prières, quelques aumônes, que nous avons moins fait de mal que d'autres. Selon nous, en effet, mes frères, si vous demandez à cette colonne de cabaret si le démon le tente, il vous dira tout simplement que non ; que rien ne le tourmente. Demandez à cette fille de vanité, quels sont ses combats ? Elle vous répondra en riant, qu'elle n'en a point, qu'elle ne sait pas même ce que c'est que d'être tentée. Voilà, mes frères, la tentation la plus effroyable, qui est de n'être pas tenté. Voilà l'état de ceux que le démon conserve pour l'enfer. Si j'osais, je vous dirais qu'il prend bien garde de les tenter et de les tourmenter sur leur vie passée, crainte de leur faire ouvrir les yeux sur leurs péchés. Le plus grand de tous les malheurs, c'est de n'être pas tenté, puisqu'il y a lieu de croire que le démon nous regarde comme lui appartenant et qu'il m'attend que la mort pour nous traîner en enfer. Rien n'est plus facile à concevoir. Voyez un chrétien qui cherche tant soit peu le salut de son âme, tout ce qui l'environne le porte au mal, il ne peut souvent pas même lever les yeux sans être tenté, malgré toutes ses prières et ses pénitences. Et un vieux pécheur qui, peut-être depuis vingt ans, se roule et se traîne dans les ordures, il dira qu'il n'est pas tenté ! tant pis, mon ami, tant pis ! C'est précisément ce qui doit vous faire trembler, c'est que vous ne connaissez pas les tentations ; parce que, dire que vous n'êtes pas tenté, c'est comme si vous disiez qu'il n'y a plus de démon ou qu'il a perdu toute sa rage contre les chrétiens. « Si vous n'avez point de tentations, nous dit saint Grégoire, c'est que les démons sont vos amis, vos conducteurs et vos pasteurs. En vous laissant passer tranquillement votre pauvre vie, à la fin de vos jours, ils vous traîneront dans les abîmes. » Saint Augustin nous dit que la plus grande tentation, c'est de ne point avoir de tentation, parce que c'est être une personne réprouvée, abandonnée du bon Dieu et livrée entre les mains de ses passions. Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), Sermons Club du Livre chrétien, Paris, 1958. "Le feu éprouve le fer", et la tentation l'homme juste. Nous ne savons souvent ce que nous pouvons, mais la tentation montre ce que nous sommes. Imitation de Jésus-Christ, L. I, chap. XIII. La tentation porte encore un autre avantage avec elle ; c'est qu'elle fait que l'on se connaît soi-même. Souvent nous ne nous connaissons pas nous-même, dit Thomas a Kempis ; mais la tentation nous découvre ce que nous sommes. Cette connaissance de nous-mêmes est la pierre fondamentale de tout l'édifice spirituel, sans laquelle on ne saurait rien bâtir qui soit de durée, et par le moyen de laquelle l'âme venant à mettre tout son appui en Dieu, en qui elle peut tout, est capable de s'élever jusqu'au comble de la perfection chrétienne. Ce que fait donc la tentation, c'est qu'elle nous ouvre les yeux sur notre faiblesse et notre ignorance ; car avant cela, l'homme ne connaît point assez sa misère, et comme il ne l'a point encore éprouvée. […] Il résulte de là un autre bien ; c'est que la connaissance de notre faiblesse nous fait connaître le besoin que nous avons d'être secourus de Dieu, de recourir à lui dans la prière, et de nous attacher à lui uniquement, suivant les paroles du Psalmiste : Mon âme s'est attachée à vous ; il m'est avantageux d'être attaché à Dieu (Ps 72, 28). […] Il arrive encore, par ce moyen, que voyant le besoin que nous avons du secours de Dieu, nous y attachons bien plus de prix. C'est aussi ce qui fait dire à S. Grégoire qu'il nous est utile que Dieu retire quelquefois sa main de nous, parce que, s'il ne nous abandonnait jamais, nous pourrions faire moins de cas de sa protection et la croire moins nécessaire qu'elle n'est ; au lieu que, quand il nous quitte pour quelque temps, et qu'ensuite il nous tend la main au moment où nous sommes près de tomber, nous concevons beaucoup mieux alors le prix de ses grâces. […] Un autre bien que produit encore la tentation, c'est qu'elle apprend à l'homme à ne s'attribuer personnellement aucun avantage, mais à rapporter tout à Dieu, et à lui donner la gloire de tout ; et ce bien-là est d'autant plus grand, que c'est aussi un remède très efficace contre les tentations, et un moyen très propre pour obtenir de nouvelles grâces de Dieu. R.P. Alphonse Rodriguez (1528-1616), Pratique de la Perfection chrétienne (T. III, Part. II, Traité IV, chap. V), Poitiers, Henri Oudin, 1866.
Oh ! mes enfants bien-aimés, revêtez maintenant ces nobles armures de Dieu, et vous triompherez, sans aucun doute, des tentations. Tenez-vous dans l'humilité et la douceur. Oh ! celui qui aurait revêtu cette armure ne pourrait jamais être vaincu, ni par le diable, ni par l'homme, en quelque combat que ce soit, toutes les créatures fussent-elles conjurées contre lui. Mais celui qui ne porte pas cette armure n'aura pas la victoire, cela ne fait pas de doute. La colère est l'opposé de la douceur et vient de l'esprit propre et de l'amour-propre. L'orgueil est l'opposé de l'humilité et naît de la complaisance en soi-même, et la volonté propre est opposée à l'humilité. L'homme humble n'a pas de volonté propre, pas d'esprit propre, il est pauvre d'esprit ; Dieu est sa tête, son appui et son action. « Oh ! mes enfants, humiliez-vous sous la main puissante de Dieu, et il vous exaltera. » (1 P 5, 6) […] Parlant de cela, Pierre, le disciple de saint Grégoire, l'interrogeait en ces termes : « C'est une chose bien dure que l'homme ait continuellement à lutter. » Saint Grégoire répondit: « Ce n'est ni pénible, ni terrible, quand l'homme s'en remet au Seigneur de son combat et de sa victoire, et endure patiemment les flèches de son ennemi. » Celui qui aurait l'armure de la douceur et de l'humilité ne riposterait pas, mais se tournerait vers son propre fond, et recevrait, dans une attitude calme et bienveillante, les traits lancés contre lui, il recevrait les aimables coups, dans la charité, sur le bouclier d'une foi vive. Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon 75 (sur Ep 6, 10), in Sermons, Le Cerf, Paris, 1991. Tant qu'un homme n'est qu'un simple particulier, un marin ou un laboureur, les ennemis du roi ne s'arment guère contre lui. Mais s'ils voient ce même homme prendre l'insigne de son roi, s'armer d'un bouclier, d'un poignard, d'une épée et d'un arc, revêtir la tenue de soldat, alors ils grincent des dents contre lui et font tous leurs efforts pour le perdre. Aussi ne dormons pas. Saint Jean Climaque (v.580-v.649), L'Echelle Sainte. Il se comporte également comme un chef de guerre voulant vaincre et dérober ce qu'il désire. En effet, un capitaine et chef d'armée en campagne, après avoir établi son camp et examiné les points forts ou le dispositif d'un château, l'attaque par l'endroit le plus faible. De même, l'ennemi de la nature humaine fait sa ronde, examine tour à tour chacune de nos vertus théologales, cardinales et morales ; et c'est là où il nous trouve plus faibles et plus démunis pour notre salut éternel, qu'il nous attaque et essaie de nous prendre. Saint Ignace de Loyola (1491-1556), Exercices spirituels, Règles, 1° semaine. L'homme doit faire alors comme on fait dans une ville assiégée. C'est à l'endroit où l'armée assiégeante a le plus de force d'attaque et où la défense de la ville est plus faible, qu'on se garde particulièrement. Si on ne le faisait pas, on perdrait la ville. C'est ainsi que l'homme doit considérer avec beaucoup de vigilance de quel côté l'Ennemi attaque le plus souvent, où sa nature est le plus faible, en quoi cette faiblesse consiste particulièrement et c'est sur ce point qu'il faut une garde plus vigilante. Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon 35 (sur 1 P 5, 6-9), in Sermons, Le Cerf, Paris, 1991.
Sitôt que vous sentez en vous quelques tentations, faites comme les petits enfants quand ils voient le loup ou l'ours dans la campagne ; car tout aussitôt, ils courent entre les bras de leur père et de leur mère, ou pour le moins les appellent à leur aide et secours. Recourez de même à Dieu, réclamant sa miséricorde et son secours. Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, IV-7. Je ne comprends pas ces peurs : démon ! démon ! lorsque nous pouvons dire Dieu ! Dieu ! et le faire trembler. Oui, car nous savons qu'il ne peut bouger sans que le Seigneur le lui permette. Sainte Thérèse de Jésus (1515-1582), Autobiographie, chap. 25.
Il est donc vrai, selon la Doctrine de Jésus-Christ, que nous ne pouvons glorifier le nom de Dieu, ni faire sa volonté, ni résister à la tentation, ni être délivrés des pièges du malin esprit que par le secours de Dieu même ; mais avec la grâce nous pouvons tout, selon cette parole du même Apôtre : Je puis tout en celui qui me fortifie. Or, ce secours ne nous est point dû ; autrement ce ne serait plus une grâce : nous n'y avons aucun droit, mais Dieu nous le donne par sa pure bonté, et en vertu des mérites de la passion et de la mort de J.C. Cette grâce n'est refusée à personne ; et c'est notre faute quand nous n'en profitons pas pour faire le bien et pour nous sauver. Ce n'est pas la grâce qui nous manque ; c'est nous qui manquons à la grâce. Dieu l'a attachée aux Sacrements, quand on les reçoit avec de bonnes dispositions ; il l'a promise à la prière, quand elle est bien faite. Nous avons donc deux moyens infaillibles pour obtenir la grâce : ce sont les Sacrements et la Prière. On reçoit la grâce sanctifiante par le canal des Sacrements de Baptême et de Pénitence, que Jésus-Christ a institués à cette fin, et qui, par cette institution, sont devenus des moyens nécessaires de sanctification. En second lieu, Dieu a promis de nous exaucer, quand nous nous adressons à lui par la Prière, quand nous implorons le secours de sa grâce, quand nous sollicitons sa miséricorde au nom de son Fils unique, qui nous a aimés jusqu'à se livrer à la mort pour nous. Abbé Lhomond (1727-1794), Doctrine chrétienne en forme de lectures de piété, Lyon, Chez Rusand, 1808. A suivre le mois prochain : Le Combat Spirituel (3) - Le Péché - La Rédemption
Oui, mon Dieu, il me serait impossible de vivre chrétiennement et de me sauver sans le secours puissant de votre grâce. Ce fonds de corruption que je sens en moi, les attaques multipliées que me livrent les ennemis de mon salut, tout me convainc de cette vérité ; mais vous me l'offrez, cette grâce si nécessaire, et il ne tient qu'à moi de la recevoir, et d'en faire un bon usage. Si je suis si faible, je ne dois l'imputer qu'à moi-même ; c'est que j'ai négligé les moyens d'attirer votre grâce ; c'est que je l'ai moi-même rejetée, et que je n'ai pas voulu en profiter. Quand j'ai eu le malheur de perdre la vie spirituelle par le péché, ne pouvais-je pas réparer cette perte, en recourant au Sacrement que vous avez établi pour me la rendre ? Quand je suis assailli par des tentations, ne puis-je pas crier vers vous ? Ne puis-je pas vous invoquer, et vous demander la force de les vaincre ? Vous avez promis d'accorder votre secours à ceux qui vous adresseraient leur prière : pourquoi n'ai-je pas employé cette arme victorieuse que vous me mettiez entre les mains, et qui aurait dissipé tous mes ennemis ? Oubliez, ô mon Dieu, les résistances que j'ai opposées jusqu'à présent à votre grâce : rendez mon esprit attentif aux lumières que vous me donnerez ; rendez mon cœur docile aux salutaires impressions que vous y exciterez : faites que, par ma fidélité à suivre vos divines inspirations, j'embrasse avec courage le parti de la vertu, et que je persévère constamment jusqu'à la mort. Abbé Lhomond, Doctrine chrétienne en forme de lectures de piété, Lyon, Chez Rusand, 1808. Notre adoration doit conduire nos cœurs aux pieds de Jésus afin que là, contemplant les trois heures d'agonie, nous apprenions à comprendre l'immensité de son amour pour nous et à lui rendre amour pour amour. Que notre vie soit un acte constant d'adoration et d'amour envers le très doux Cœur de Jésus broyé de tristesse, d'angoisse, de dégoût. Restons auprès de Lui sans nous en éloigner. Si nous souffrons, posons notre tête sur le divin Cœur, comme le fit Saint Jean l'apôtre bien-aimé, nous trouverons auprès de Lui la consolation et la vie. Il est notre refuge, notre recours, une source toujours ouverte de grâce et d'amour. Sainte Ursule Ledochowska (in Le Sacré-Cœur, Paray-le-Monial, n°3 – 1989).
Notre prochaine réunion est prévue le jeudi 1° avril 2004, à 20h30 à l'Espérance. N'oubliez pas de consulter le panneau posé à l'entrée de l'église pour avoir confirmation de nos rendez-vous mensuels. Nous vous remercions de votre compréhension ! Pour toute question concernant le Groupe paroissial du Sacré-Cœur, ou les informations à faire paraître dans ce bulletin, contacter : Père Gilles Michel : XX.XX.XX.XX.XX - Jean-Claude Prieto : 04.66.77.19.51 Retour à la Page d'accueil |