Rayonnement du Coeur Miséricordieux de Jésus

Paroisse de Saint-Hippolyte du Fort


N°16 – Février 2004


BILLET DU MOIS

"Timothée, mon enfant, je repense aux paroles qui ont été prononcées pour toi : qu'elles te guident dans le juste combat que tu dois mener." Tim 1, 18… St Paul qui encourage la "bagarre", voilà qui est bien curieux ! L'apôtre en effet annonce au disciple qu'il devra combattre dans sa vie chrétienne. Pour cela, il lui faudra non seulement s'entraîner régulièrement, mais aussi débusquer ses ennemis et les traquer jusqu'au bout. Dans ce combat face aux ennemis, il y aura deux alliés : Dieu et l'homme. Celui-ci devra donc tout faire comme si tout dépendait de lui en sachant que l'essentiel dépend de Dieu : "Notre condition est humaine, mais pas la façon de combattre… nous avons la force de Dieu." 2Co 10, 3.
Tel est le combat spirituel auquel nous sommes confrontés. Même s'il est intérieur, il n'en demeure pas moins dangereux, violent, douloureux, long… Pourtant si nous combattons avec le Christ, avec lui nous vaincrons.
Vu l'étendue de ce thème du combat spirituel, il sera abordé en trois séquences.

Père Gilles Michel


LES AMIS DU CŒUR DE JÉSUS
Sœur Benigna-Consolata (1885-1916)

Marie-Consolata est née le 6 août 1885, au sein d'une famille très pieuse. Après trois années passées à l'école communale, elle est placée avec sa sœur Adeline comme demi-pensionnaire chez les Sœurs de Saint-Joseph. Dans les cahiers où elle a noté les résumés des sermons qui la préparaient à sa première communion, Marie-Consolata a écrit la prière suivante : "O bon Jésus, venez dans mon pauvre cœur, venez m'aider à élever mon édifice spirituel, bâtissez-le si beau, qu'il mérite d'être placé un jour par vous dans la céleste Jérusalem." Elle revient ensuite à l'école communale, puis poursuit ses études – après un bref passage au lycée de jeunes filles qui s'est ouvert à Turin – auprès des Dames de l'Institut du Divin Cœur. Elle fréquente à cette époque assidûment le Saint-Sacrement, et apprécie la solitude de longues promenades dans les collines qui surplombent Turin.

Elle a environ 17 ans lorsqu'en novembre 1902, elle commence à rédiger son Journal. Elle confiera beaucoup plus tard à sa Supérieure qu'à cette époque le Seigneur lui parlait depuis longtemps déjà. Seul en 1902 son directeur, M. le chanoine Boccardo, en est informé, et c'est à sa demande qu'elle entreprend par obéissance et dans le plus grand secret la relation écrite de ses célestes communications. Elle poursuivra ce travail jusqu'à sa mort, remplissant des centaines de pages la plupart du temps au crayon, sans correction ni rature. Elle note le 25 juin 1903 la demande de Jésus : "Je veux que tu t'offres tout spécialement à mon divin Cœur pour sauver les pécheurs. En joignant tes œuvres à la prière, tu obtiendras plus facilement ce que nous désirons avec ardeur : le salut des âmes." Elle fait don de sa personne et de sa vie, qui se partage désormais entre les douceurs divines de ces dialogues avec le Christ, et les tourments sans nombre auxquels elle accepte de s'exposer. C'est pour répondre à l'appel de Jésus ("J'ai besoin que tu me prêtes ta tête, ta vie, tes facultés, qui sont mes dons, afin que tu deviennes entièrement l'instrument de ma miséricorde. Le désir de voir mon adorable Cœur toujours plus connu et aimé, doit t'exciter à recevoir docilement cette mission… Accepte-la pour l'amour que tu portes à mon Cœur et afin de la remplir, entre dans l'Ordre de la Visitation") qu'elle entre en mars 1906 au monastère de Pignerol. Mais la Supérieure du monastère à laquelle elle se confie hésite à accueillir une jeune fille appelée à une mission si extraordinaire, et Marie-Consolata se voit contrainte de rentrer dans sa famille. Ce n'est que le 30 décembre 1907 qu'elle entre enfin au monastère de la Visitation de Côme, où la Mère Marie-Louise Sobrero, au courant de sa vocation particulière, l'accueille à bras ouverts.

Elle y prend l'habit le 5 novembre 1908, en même temps que le nom de Benigna-Consolata, ce jour étant l'anniversaire de la mort de Sœur Jeanne-Bénigne Gojoz (1615-1692), sœur converse du monastère de Turin, dont la Vie écrite par la Mère Marie-Gertrude Provane de Leyni (Turin, 1846) raconte qu'il lui fut révélé surnaturellement les grâces reçues en France par sainte Marguerite-Marie. Elle prononce ses vœux simples le 23 novembre 1909, et est admise à la profession solennelle le 28 novembre 1912. Quelques mois auparavant, un télégramme lui apprenait la mort de sa mère, dont les derniers mots écrits à sa fille étaient "Je te laisse dans le Cœur de Jésus".

Elle vivra ces quatre années de vie religieuse comme un exemple au milieu de ses sœurs, encouragée quotidiennement par le Christ en cette voie d'humilité et de soumission totale à la volonté divine, et consacrant toujours à sa demande une demi-heure par jour à la relation écrite de ces faveurs célestes. Vie parfaite d'obéissance et de sacrifice, qu'elle explique en ces lignes reçues du Sauveur : "Bénigne, peu d'âmes marchent d'un pas rapide dans la voie de l'amour, parce qu'il y en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice… Si on chancelle dans le sacrifice, on chancelle dans l'amour ; si on s'arrête dans le sacrifice, on s'arrête dans l'amour. Ma Bénigne, quand il s'agit du sacrifice, ne dis jamais : c'est assez… ce serait dire : je n'ai pas le désir d'accroître en moi l'amour. Rien n'augmente l'amour comme la croix… Je te demande seulement la mortification et surtout la mortification de l'esprit, parce que, si la mortification extérieure est une des conditions que je requiers pour accorder mes grâces, celle de l'esprit est nécessaire pour faire de plus grands progrès dans la vertu. Ma Bénigne, avec la mortification, tu me donneras des vases vides que je remplirai d'huile ; plus tu m'en donneras, plus j'en remplirai."

En 1915, elle reçoit du Christ de nombreuses communications sur l'amour, l'humilité, la perfection, la confiance, la miséricorde, la charité, la pureté d'intention… Tous ces traités seront publiés sous le titre de Vade-Mecum sous le pseudonyme suggéré par Jésus lui-même à la religieuse : un Pieux Auteur. Le 30 juin 1916, en la fête du Sacré-Cœur, sur la demande de Jésus ("Aujourd'hui est le jour de tes épousailles avec le Dieu d'amour, le Dieu de bonté, le Dieu de miséricorde. Ma Bénigne, jusqu'ici tu as marché dans la voie étroite de la crainte, des peines, des angoisses, des serrements de cœur ; mon amour a voulu cette voie, il l'avait choisie pour toi ; mais en épousant le Dieu d'amour, le Dieu de suavité, tu participeras à la gloire de Dieu"), elle fait sa profession solennelle avec l'Amour, en présence de Mgr Archi et de sa Supérieure. Au début du mois d'août, elle est prise par une maladie qui l'emportera après un mois passé dans de nouvelles souffrances, et elle meurt le 1° septembre de cette année 1916.


MEDITATIONS
Le Combat Spirituel (1) : Travail de l'homme – Grâce de Dieu

« Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Matthieu 5, 47


De deux choses l'une : ou un chrétien domine ses penchants ou ses penchants le dominent ; il n'y a pas de milieu. C'est comme deux hommes qui se prennent au collet à qui sera le plus fort et terrassera l'autre. Il y en a un presque toujours qui finit par mettre l'autre à bas, et quand il le tient par terre, le pied sur la gorge, il est le maître. De même nos penchants nous mènent, ou nous menons nos penchants.

Saint Curé d'Ars (1786-1859), Homélie (1° dimanche de Carême).


Vraiment ce que je fais, je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. […] Je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur ; mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres.
Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !
Rm 7, 15 & 22-25


Toute la vie la lutte continuera entre les impressions de la nature et le devoir de la conscience ; mais la grâce soutiendra et fera triompher. « Celui qui ne sent pas en lui-même le combat des sens contre l'esprit, est déjà vaincu » dit saint Augustin. Ce combat est utile, il tient en haleine et empêche de tomber dans une fausse confiance ; il fait demander à Dieu la victoire. Allons toujours dans le Cœur de Jésus-Christ réparer nos armes, et en chercher de nouvelles ; prenons-le pour asile, pour forteresse ; n'en sortons que pour suivre ses impressions, ou plutôt n'en sortons pas ; prions-le d'agir lui-même en nous, par nous, comment, quand il le voudra. Prions-le de nous inspirer les pensées qui doivent nous rendre fidèles à lui. Dans les moments de lutte, lui demander d'être notre défense, notre victoire. Prions-le de nous donner : la pensée du bien ; l'amour du bien pour l'embrasser ; le courage du bien pour mettre en pratique la lumière reçue. Si quelque épine vient embarrasser notre marche, passons outre. Si plus nombreuses, et comme des branches détachées, elles semblent intercepter notre route, détournons-nous avec calme, prions le Seigneur de nous diriger, et avec le secours de sa grâce, spécialement invoquée, reprenons notre marche ; cet obstacle surmonté, loin de nous avoir retardés, nous aura rapprochés de Dieu, avec la lumière, la force et le courage.
Dans la route obscure des épreuves et des combats intérieurs, nous aurons pour nous guider une lumière qui ne nous manquera pas, c'est le Cœur de Notre-Seigneur, vers lequel nous devons toujours diriger nos regards et nos actions. Rapprochons-nous davantage de lui quand nous sentons notre misère ou des tentations.
Quand un certain trouble s'empare de l'âme, il ne faut pas s'y livrer, mais se demander : Qu'est-ce qui me trouble ? Est-ce ma disposition envers Dieu ? Ou bien : Qu'est-ce que Dieu demande de moi ?
1° D'aller à lui ; 2° de remplir mes devoirs de chrétien et ceux de mon état, comme moyens de sanctification ; 3° de marcher dans le sentier qui m'est propre pour arriver à lui. Où en suis-je sur ces trois points ? En quoi ai-je manqué ?... Puis demander sincèrement pardon à Dieu, former un acte d'amour, et aller en avant. […]
Tout est-il en ordre, s'humilier, chasser le trouble ; si on ne le peut complètement, le supporter et marcher, offrant à Dieu la peine qu'il cause.
En tout beaucoup d'humilité, beaucoup de confiance. Point de vraie humilité sans confiance.

Avis spirituels, 3° édition, p.36, in P. Toussaint Dufau, Trésor du Sacré Cœur de Jésus, T. II, Bruxelles Paris, Victor Devaux, 1870


L'âme qui monte du péché à la dévotion est comparée à l'aube, laquelle s'élevant ne chasse pas les ténèbres en un instant, mais petit à petit...
L'exercice de la purgation de l'âme ne se peut ni doit finir qu'avec notre vie : ne nous troublons donc point de nos imperfections, car notre perfection consiste à les combattre, et nous ne saurions les combattre sans les voir, ni les vaincre sans les rencontrer. Notre victoire ne gît pas à ne les sentir point, mais à ne point leur consentir.

Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, I-5.


On ne vous dit pas de jeûner, si vous êtes faible ; de donner des aumônes, si vous êtes pauvre ; de faire des pénitences rigoureuses, si vous êtes infirme ; de prier longtemps, si vous êtes malade ; d'entreprendre de grands pèlerinages, si vous êtes boiteux ; on vous dit seulement d'aimer, parce que vous le pouvez.

J.-B. Saint-Jure (1588-1657), De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu, L. I, chap. XIX.


Il ne faut pas vouloir suivre plusieurs exercices à la fois et tout à coup ; car souvent l'ennemi tâche de nous faire entreprendre et commencer plusieurs desseins, afin qu'accablés de trop de besogne, nous n'achevions rien, et laissions tout imparfait.

Saint François de Sales (1567-1622), Traité de l'Amour de Dieu, VIII, 11.


Autres sont les vertus d'un prélat, autres celles d'un prince, autres celles d'un soldat, autres celles d'une femme mariée, autres celles d'une veuve ; et bien que tous doivent avoir toutes les vertus, tous néanmoins ne les doivent pas également pratiquer, mais un chacun se doit particulièrement adonner à celles qui sont requises au genre de vie auquel il est appelé...
Ainsi entre les serviteurs de Dieu, les uns s'adonnent à servir les malades, les autres à secourir les pauvres, les autres à procurer l'avancement de la doctrine chrétienne entre les petits enfants, les autres à ramasser les âmes perdues et égarées, les autres à parer les églises et orner les autels et les autres à moyenner la paix et concorde entre les hommes.

Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, III-1.


C'est pourquoi il te faut, avant tout, considérer à quelle vocation Dieu t'a appelé, et la suivre. Fais-le avec une attention appliquée et elle te paraîtra aussi nette et aussi unie que la main.

Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon, 73, in Sermons, Le Cerf, Paris, 1991.


La vertu se trouve entre deux vices opposés, qui sont le défaut et l'excès. Les théologiens estiment que c'est un mal aussi dangereux d'excéder en la pratique des vertus comme d'y manquer ; et le diable, pour l'ordinaire, tente les personnes fort charitables d'excéder en leurs bonnes œuvres, sachant que tôt ou tard elles succomberont. N'avez-vous jamais vu des hommes qui, étant trop chargés, ou trop pressés d'aller, tombent sous leurs charges ?
Nous devons prier Dieu qu'il lui plaise à lui-même de faire notre charge ; car, en ce cas, si les forces nous manquent, il nous aidera à la porter.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), Rapport sur l'état des œuvres, XIII.


Dieu nous a ordonné de faire tout ce que nous pourrons pour acquérir les saintes vertus : n'oublions donc rien pour bien réussir dans cette sainte entreprise. Mais après que nous aurons planté et arrosé, sachons que c'est à Dieu de donner l'accroissement (1 Co 3, 6) aux arbres de nos bonnes inclinations et habitudes. Le laboureur ne sera jamais tancé s'il n'a pas belle cueillette, mais oui bien s'il n'a pas bien labouré et ensemencé ses terres.
Attendons donc en patience notre avancement ; et au lieu de nous inquiéter d'en avoir si peu fait par le passé, procurons avec diligence d'en faire plus à l'avenir.

Saint François de Sales (1567-1622), Traité de l'Amour de Dieu, IX, 7.


Dieu, crée pour moi un coeur pur,
restaure en ma poitrine un esprit ferme ;
ne me repousse pas loin de ta face,
ne m'enlève pas ton esprit de sainteté.

Psaume 51, 12-13


Tout travail que l'homme fait sans Dieu se fait dans la nuit et n'obtient absolument rien.

Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon, 42, in Sermons, Le Cerf, Paris, 1991.


Il ne faut jamais rester au seuil de son âme : il faut entrer à l'intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler, et s'y laisser travailler.

Marthe Robin (1902-1981)


Dieu est à l'origine de toute vertu, comme le soleil est à l'origine de la lumière du jour.

Marc l'Ascète (IV°-V°siècle), Chapitres sur la loi spirituelle, 40.


Chaque fois qu'une de vos bonnes actions se présentera dans votre esprit, connaissez que Dieu seul en est l'auteur.

Lorenzo Scupoli (1530-1610), Le Combat spirituel, chap. LXV.


Fais bien attention à ne jamais penser que les graines de ces vertus viennent de toi. Elles viennent du Seigneur ton Dieu, qui est le Dieu des vertus, et le semeur des bonnes résolutions.

Saint Robert Bellarmin (1542-1621), La Montée de l'Ame vers Dieu, 3.


Moins il y a de notre intérêt particulier en la poursuite des vertus, plus la pureté de l'amour divin y reluit.

Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, IV-14.


Jamais le labeur personnel ou l'industrie de l'homme n'égalera le don divin que la seule miséricorde divine accorde à celui qui le désire. Disant cela, je ne cherche pas à supprimer les efforts humains, ni à détourner quiconque d'être attentif à son travail et de se donner du mal, mais je déclare ceci : bien que la perfection ne puisse pas être atteinte sans ces moyens humains, pourtant personne ne peut par ces seuls moyens et sans la grâce de Dieu la réaliser dans sa plénitude.

Jean Cassien (360-435), Institutions cénobitiques, L. XII, chap. 13-14.


Voulez-vous, pour juger si vos pensées, vos paroles, vos œuvres sont selon Dieu, un dernier critérium ? Voyez si elles vous rendent plus humbles, plus recueillis et affermis en vous-mêmes et en Dieu. Découvrez-vous qu'il en est autrement ? Tenez-le pour suspect : craignez qu'il ne soit point selon Dieu, par conséquent, ni agréable à Dieu, ni profitable pour vous.

Saint Albert le Grand (1193-1280), La Perfection spirituelle, Chap. XV.


Par leur passage d'un âge spirituel à un autre, notre Seigneur Jésus-Christ grandit en ceux qui se vouent à la vertu. Quand ils sont enfants et ont besoin de lait (Héb. 5, 12), il est dit qu'ils boivent le lait des vertus élémentaires de l'exercice du corps, dont l'utilité diminue (1 Tim. 4, 8) au fur et à mesure qu'ils croissent en vertu et qu'ils s'éloignent de l'enfance. Quand ils parviennent à l'adolescence et mangent la nourriture solide de la contemplation des Etres, car ils ont exercé les sens de l'âme (Héb 5, 14), il est dit qu'ils avancent en âge et en grâce (Luc 2, 52), qu'ils s'asseyent au milieu des anciens (Luc 2, 46) et leur découvrent les profondeurs cachées dans les ténèbres (Job 12, 22). Quand enfin ils parviennent à l'homme parfait, à la mesure de la plénitude du Christ (Ep 4, 13), il est dit qu'ils prêchent à tous la parole du repentir, qu'ils enseignent aux peuples les choses du Royaume des Cieux (Mat. 4, 17), et qu'ils vont au-devant des souffrances (Luc 12, 50). Car telle est la fin de tout homme qui se parfait dans les vertus : après avoir traversé tous les âges du Christ, parvenir à la souffrance des tentations, en portant sa croix.

Nicéthas Stéthatos (…-v.1090), Chapitre gnostique, 50.

A suivre le mois prochain : Le Combat Spirituel (2) - Les Tentations


PETITE HISTOIRE
De l'extirpation des vices

Un ancien solitaire de l'Orient, interrogé par ses disciples sur la manière de combattre les passions et les vices, leur répondit par une figure : comme on se trouvait dans un lieu planté d'arbres, il commanda à l'un de ses disciples d'arracher un tout jeune plant qu'il lui montra ; et le disciple l'arracha sans beaucoup de peine et d'une seule main. Le solitaire lui en désigna ensuite un autre un peu plus grand, que le disciple arracha aussi, mais avec un peu plus d'effort, et en y mettant les deux mains. Pour en arracher un troisième, il fallut qu'un des compagnons du jeune homme lui aidât, et encore n'en vinrent-ils à bout qu'avec une assez grande difficulté. Enfin, le solitaire leur en montra un quatrième qui était beaucoup plus gros. Tous les jeunes disciples unirent leurs efforts et ne purent jamais parvenir à le déraciner. Mes chers enfants, dit le sage vieillard, il en est ainsi de nos passions ; au commencement, quand elles ne sont pas enracinées, il est facile de les extirper, pour peu qu'on soit attentif à les combattre ; mais lorsque, par une longue habitude, on leur a laissé prendre de profondes racines dans le cœur, il est très difficile de s'en rendre maître. Travaillez donc de bonne heure à vaincre des ennemis qui, dans la suite, vous causeraient des luttes violentes, et peut-être entraîneraient votre perte.

Abbé P. Janvier, Le catéchisme en exemples, Lille - Paris, J. Lefort, 3° édition, 1875.


PRIÈRE
J'implore votre grâce, ô mon Dieu !

Je découvre la voie de la perfection, et je vois clairement ce que je dois faire.
Mais, accablé du poids de ma corruption, je ne m'élève à rien de parfait.
Oh ! que votre grâce, Seigneur, m'est nécessaire, pour commencer le bien, le continuer et l'achever !
Car sans elle je ne puis rien faire ; mais je puis tout en vous, quand votre grâce me fortifie.
O bienheureuse grâce, qui rendez riche en vertus le pauvre d'esprit, et celui qui possède de grands biens humble de coeur !
Venez, descendez en moi, remplissez-moi dès le matin de votre consolation, de peur que mon âme, épuisée, aride, ne vienne à défaillir de lassitude.
J'implore votre grâce, ô mon Dieu ! Je ne veux qu'elle ; car votre grâce me suffit, quand je n'obtiendrais rien de ce que la nature désire.
Elle enseigne la vérité et règle la conduite ; elle est la lumière du coeur, et sa consolation dans l'angoisse ; elle chasse la tristesse, dissipe la crainte, nourrit la piété, produit les larmes.
Que suis-je sans elle, qu'un bois sec, un rameau stérile qui n'est bon qu'à jeter ?
"Que votre grâce, Seigneur, me prévienne donc et m'accompagne toujours ; qu'elle me rende sans cesse attentif à la pratique des bonnes œuvres : je vous en conjure par Jésus-Christ, votre Fils. Ainsi soit-il."

Imitation de Jésus-Christ, L. III, chap. LV.


Divin Jésus, vous qui ne rejetez personne, et qui ouvrez votre Cœur à tous les pécheurs pénitents, ayez pitié de toux ceux qui invoquent votre saint Nom, écoutez les prières de vos serviteurs qui désirent vous adorer en esprit et en vérité, faites que tous les dévoués à votre Sacré Cœur, en quelque lieu qu'ils se trouvent, éprouvent en ce moment les bienfaits de votre miséricorde, et que leur cœur puise dans le vôtre la joie durable et le parfait amour ; ô vous qui vivez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


GROUPE PAROISSIAL DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS
Demeurons unis dans la prière !

N.D. de Lourdes le 11, saint Claude La Colombière le 15, sainte Bernadette le 18… que d'occasions de prière, avant notre entrée en Carême le 25 !
Notre prochaine réunion est prévue le jeudi 4 mars 2004, à 20h30 à l'Espérance.
N'oubliez pas de consulter le panneau posé à l'entrée de l'église pour avoir confirmation de nos rendez-vous mensuels. Nous vous remercions de votre compréhension !
Pour toute question concernant le Groupe paroissial du Sacré-Cœur, ou les informations à faire paraître dans ce bulletin, contacter :

Père Gilles Michel : XX.XX.XX.XX.XX - Jean-Claude Prieto : 04.66.77.19.51



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