Rayonnement du Coeur Miséricordieux de Jésus Paroisse de Saint-Hippolyte du Fort N°15 – Janvier 2004
Epiphanie… Cette fête doit éveiller en nous une vive reconnaissance de la double grâce qu'elle nous rappelle : d'abord notre vocation à la foi qui nous est commune avec tous les chrétiens, et ensuite l'attrait spécial qui nous a été donné pour la piété. Notre-Seigneur nous demande plus d'amour, parce qu'il nous a plus aimés que d'autres. Sentons bien ce bonheur !... Ne laissons pas affaiblir en nous l'attrait de la vertu, des bonnes œuvres. Donnons, donnons aussi à Notre-Seigneur, ouvrons nos trésors comme les Mages… Que ce mot implique de choses, ne réservons rien ! Soyons attentifs à l'étoile que Dieu fait briller sur nos âmes pour les conduire. Chacune a sa voie : pour quelques âmes privilégiées, le Cœur adorable de Jésus est présenté comme le guide qu'elles doivent suivre, comme le maître dont les leçons doivent les instruire et les diriger. Si quelquefois l'étoile de l'inspiration céleste semble voilée, ne nous attristons pas ; à l'exemple des Mages, nous pouvons consulter la loi et les ministres de Dieu, qui nous dirigeront vers Jésus, et là nous l'adorerons, nous ouvrirons notre trésor, c'est-à-dire notre cœur, pour le lui offrir tout entier. Avis spirituels, in P. Toussaint Dufau, Trésor du Sacré-Cœur de Jésus, T.III, Bruxelles-Paris, 1870.
D'origine noble (de la famille des sires Montbard, il est le fils d'un chevalier du duc de Bourgogne), il est né à Fontaine-lès-Dijon le 20 août 1090. Après ses études suivies à Châtillon, il devient novice à 22 ans au monastère de Citeaux, berceau des Bénédictins réformés (ou Cisterciens). Il y prend l'habit monastique l'année suivante, en 1113. Dès 1115, il fonde l'abbaye de Clairvaux, où il entraîne à sa suite trente postulants, parmi lesquels se trouvent ses frères et un oncle. Son père et sa sœur suivront plus tard son exemple. La règle sévère qu'il impose à son Ordre provoque un regain d'austérité dans les cloîtres, mais aussi dans l'ensemble du clergé. Clairvaux se développe rapidement, au point de compter 700 moines et de s'agréger 160 monastères. Secrétaire du concile de Troyes (1128), il intervient deux ans plus tard dans la querelle qui oppose le pape Innocent II et l'antipape Anaclet II (les deux papes élus en même temps à Rome), soutenant le premier et persuadant Victor IV, successeur d'Anaclet, d'abdiquer (1138). Il combat les hérésies, et réfute notamment les erreurs qui voient le jour à l'école de Paris, sous l'influence d'Abélard, qu'il fait condamner à Sens en 1140. En 1146, il prêche la 2° croisade à Vézelay. Jusqu'à sa mort, qui survient le 20 août 1153 à Clairvaux, il mène d'ardents combats pour la défense de l'Eglise. Mystique, promoteur de la dévotion à la Sainte Vierge, il a longuement commenté pour ses moines le livre du "Cantique des Cantiques", chant d'amour de l'Epoux pour l'Epouse, amour jailli du Cœur de Dieu. Il est l'auteur de traités théologiques, parmi lesquels L'Amour de Dieu (1125), Degrés de l'humilité et de l'orgueil (1127), La Grâce et le Libre Arbitre (1128), Des devoirs des évêques, De la Considération – dédié à Eugène III (1149-1152), ainsi que de 300 Sermons, et près de 450 Lettres. Bernard de Clairvaux a été canonisé le 18 janvier 1174 par Alexandre III. Il est surnommé la "Colonne de l'Eglise". Il a été reconnu Docteur de l'Eglise le 23 juillet 1830 (Doctor Mellifluis) par Pie VIII. « Puisque nous sommes une fois parvenus au Cœur très doux de Jésus et qu'il nous est bon d'être là, ne nous laissons pas facilement séparer de Celui dont il est écrit : Ceux qui s'éloignent de vous seront écrits sur la terre. Et ceux qui s'approchent, quel sera leur sort ? Vous-même vous nous l'apprenez, en disant à ceux qui s'approchent de vous : Vos noms sont écrits dans le ciel. Approchons-nous donc de lui, et nous tressaillirons et nous nous réjouirons en lui, au souvenir de son Cœur. Oh ! qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter dans ce Cœur ! Trésor précieux que votre Cœur, ô très miséricordieux Jésus ! Perle incomparable trouvée en fouillant le champ de votre corps ! Qui voudrait rejeter cette perle ? Je donnerai tout plutôt, j'échangerai toutes les pensées et affections de mon âme pour l'acheter ; je fixerai tous mes désirs dans le Cœur de mon Seigneur Jésus ; et sans aucun doute il me nourrira de son amour. Dans ce Temple, dans ce Saint des saints, dans cette Arche du Testament, j'adorerai, je louerai le nom du Seigneur, disant avec David : J'ai trouvé mon cœur pour prier mon Dieu. Et moi aussi, j'ai trouvé le Cœur de mon roi, de mon frère, de mon tendre ami Jésus : ne prierai-je donc pas ? Oui, très doux Jésus, ayant trouvé votre Cœur et mon cœur, je vous prierai, vous mon Dieu. Ouvrez seulement à ma prière le sanctuaire de vos intimes audiences ; ou plutôt attirez-moi tout entier dans votre Cœur. O Jésus ! le plus beau des enfants des hommes, lavez-moi toujours davantage de mon iniquité, effacez mieux encore mon péché, afin que, purifié par vous, je mérite d'approcher de vous, pureté infinie, d'habiter dans votre Cœur tous les jours de ma vie, et qu'il me soit donné de voir et de faire ainsi votre sainte volonté. Si, en effet, votre côté a été percé, n'est-ce pas pour que l'entrée nous en demeure ouverte ? Oui, votre Cœur a été blessé, afin que, nous dérobant aux agitations extérieures, nous puissions habiter en lui, en vous-même. Il a été blessé encore afin que cette blessure visible nous manifestât l'invisible blessure de votre amour. Pouviez-vous mieux révéler votre ardente charité qu'en permettant que non seulement votre corps, mais votre Cœur lui-même fût blessé de la lance ? Blessure charnelle qui laisse voir la blessure spirituelle ! Qui n'aimerait un Cœur blessé de la sorte ? Qui ne lui rendrait amour pour amour ? Qui se refuserait à ses chastes embrassements ? Nous donc, encore renfermés dans ce corps périssable, aimons de toutes nos forces, payons de quelque retour, embrassons avec tendresse notre divin Blessé, dont des bourreaux impies ont percé les mains, les pieds, le côté, le Cœur ; et demandons avec instance qu'il daigne étreindre du lien et blesser du trait de son amour notre cœur dur encore et impénitent. » Traité sur la Passion du Seigneur, chap. III, 18 (Migne, Patrol. Lat., t. CLXXXIV, p.643). « Ils ont percé ses mains et ses pieds, la lance s'est enfoncée dans la poitrine ; par ces ouvertures, je puis sucer le miel sorti de la pierre, l'huile qui coule du très dur rocher, je puis goûter et voir combien le Seigneur est bon. Sa pensée était une pensée de paix, et je ne le savais pas. Qui donc peut connaître les desseins du Seigneur et lui donner des conseils ! Les clous qui percent, les clous qui s'enfoncent me découvrent la volonté du Seigneur. Pourquoi ne pas regarder par l'ouverture ? Le clou parle, la plaie parle ; ils disent que Dieu est bien dans le Christ faisant la paix avec le monde. Le fer a transpercé son âme ; il a touché son Cœur, ainsi a-t-il appris à compatir à nos infirmités. Je vois le secret du Cœur par la blessure du corps, je vois le grand mystère de la bonté, la profondeur des miséricordes divines, qui nous ont valu la visite de celui qui est descendu des hauteurs du ciel. » Sermon LXI sur le Cantique des Cantiques.
Si tu penses du mal d’autrui, c’est le signe qu’un esprit mauvais vit en toi et qu’il t’inspire ces mauvaises pensées contre les gens. Et si quelqu’un meurt sans se repentir et sans pardonner à son frère, alors son âme descendra là où séjourne l’esprit mauvais qui la domine. Nous avons cette loi : si tu pardonnes, cela signifie que le Seigneur t’a pardonné ; mais si tu ne pardonnes pas à ton frère, cela signifie que ton péché demeure en toi. Le Seigneur veut que nous aimions notre prochain. Si tu penses que le Seigneur l’aime, cela veut dire que l’amour du Seigneur est avec toi. Si tu penses que le Seigneur aime beaucoup sa créature, si, toi-même, tu as de la compassion pour toute créature et aimes tes ennemis, et si, en même temps, tu t’estimes le pire des hommes, cela indique que la grande grâce du Saint-Esprit est avec toi. L’homme qui porte en lui le Saint-Esprit, même si ce n’est pas en plénitude, souffre pour tous les hommes jour et nuit ; son cœur est plein de compassion pour toute créature de Dieu et surtout pour les hommes qui ne connaissent pas Dieu ou s’opposent à Lui, et qui, pour cette raison, iront dans le feu des tourments. Il prie pour eux jour et nuit, plus que pour lui-même, afin que tous se repentent et connaissent le Seigneur. (p.323) A moins de prier pour les ennemis, l'âme ne peut pas avoir de paix. L'âme à laquelle la grâce de Dieu a enseigné à prier, aime avec compassion toute créature, et tout particulièrement l'homme. Sur la Croix, le Seigneur a souffert pour les hommes, et son âme a été dans l'agonie pour chacun de nous. Le Seigneur m'a appris l'amour des ennemis. Privés de la grâce divine, nous ne pouvons pas aimer les ennemis, mais l'Esprit Saint apprend à aimer ; et alors on aura de la compassion même pour les démons, car ils se sont détachés du bien, ils ont perdu l'humilité et l'amour de Dieu. Je vous en supplie, faites un essai. Si quelqu'un vous offense, ou vous méprise, ou vous arrache ce qui vous appartient, ou persécute l'Eglise, priez le Seigneur en disant : « Seigneur, nous sommes tous tes créatures ; aie pitié de tes serviteurs et tourne-les vers le repentir. » Alors, tu porteras perceptiblement la grâce dans ton âme. Au commencement, force ton cœur à aimer tes ennemis ; le Seigneur, voyant ta bonne intention, t'aidera en tout, et l'expérience elle-même t'instruira. Mais celui qui pense du mal de ses ennemis, l'amour de Dieu n'est pas en lui, et il n'a pas connu Dieu. Quand tu prieras pour tes ennemis, la paix viendra sur toi ; et lorsque tu aimeras tes ennemis, sache qu'une grande grâce divine vit en toi ; je ne dis pas qu'elle soit déjà parfaite, mais elle est suffisante pour le salut. Si, par contre, tu injuries tes ennemis, c'est le signe qu'un esprit mauvais vit en toi et qu'il introduit dans ton cœur de mauvaises pensées ; car, comme l'a dit le Seigneur, c'est du cœur que jaillissent les bonnes ou les mauvaises pensées. Un homme bon pense : « Tout homme qui s'éloigne de la vérité va à sa perte », et c'est pourquoi il a pitié de lui. Mais l'homme qui n'a pas appris du Saint-Esprit à aimer ne priera certes pas pour ses ennemis. Celui qui a appris du Saint-Esprit à aimer, souffrira toute sa vie pour ceux qui ne se sauvent pas ; il verse de nombreuses larmes pour les hommes, et la grâce divine lui donne la force d'aimer ses ennemis. Si tu ne les aimes pas, au moins ne les rabroue pas et ne les maudis pas ; et cela sera déjà un progrès. Mais si quelqu'un les maudit et les injurie, il est clair qu'un mauvais esprit vit en lui ; s'il ne se repent pas, à sa mort il ira là où demeurent les esprits mauvais. Puisse le Seigneur préserver toute âme d'un pareil malheur. (pp.344-345) Mon âme souffre et je verse des flots de larmes : j'ai compassion des hommes qui ne connaissent pas la douceur de l'humble attendrissement du cœur. Mon âme a un grand désir : que la miséricorde du Seigneur soit avec tous les hommes, afin que le monde entier, tous les hommes sachent avec quelle tendresse le Seigneur nous aime, comme ses enfants très chers. (p.350) Saint Starets Silouane (1866-1937), moine du Mont-Athos In Starets Silouane : Moine du Mont Athos. Vie - Doctrine - Écrits par l’Archimandrite Sophrony, Éditions Présence, Sisteron, 1989.
Rien ne me persuade mieux qu'il est difficile de pardonner que l'expérience, qui m'apprend qu'il n'est presque rien de plus rare. Notre Maître a pardonné lui-même, à la vue de toute la terre, de la manière du monde la plus généreuse et dans les circonstances les plus difficiles. Ses Apôtres et ses premiers disciples se sont tous signalés par l'imitation d'un si grand exemple. Et cependant qui d'entre nous s'acquitte comme il le faut de ce devoir ? Je ne parle pas ici des gens du monde qui font gloire de se venger, et qui, bien loin d'obéir au précepte de l'Evangile, se comportent envers leurs ennemis comme s'il y avait un précepte de les haïr jusqu'à la mort. Parmi ceux mêmes qui font profession de vertu, est-il rien de si grave que d'en voir qui pardonnent de bonne foi, qui louent ceux qui les blâment, qui prient pour ceux qui les persécutent, qui affectent de rendre service à ceux qui troublent leur repos et qui les traversent en toutes rencontres ? Il est vrai que quand une fois on s'est déclaré pour la dévotion, on se garde bien de dire qu'on se veut venger ; mais souvent on ne laisse pas de le faire et on ne manque pas de protester qu'on ne veut point de mal à son ennemi. Mais, comme si tout était permis après cette précaution, on dit de lui tout ce qu'on sait et souvent même ce qu'on ne sait pas ; on exagère l'injustice et la violence de son procédé ; on prend plaisir à faire remarquer ses défauts ; on réveille le souvenir de ses actions passées. Je veux qu'on ne dise rien qui ne soit vrai, qui ne soit même public ; c'est-à-dire que ce n'est ni calomnie ni détraction. Mais certainement la charité ne peut manquer d'en être blessée ; c'est toujours une espèce de vengeance. Les dévots tâchent bien de couvrir leur ressentiment de quelque prétexte spécieux ou de zèle ou de justice. Mais il en est bien peu qui tâchent de l'étouffer. Les vicieux déclarés se vengent avec éclat ; les dévots de profession se vengent quelquefois sourdement, sans qu'on s'en aperçoive et bien souvent sans qu'ils s'en aperçoivent eux-mêmes, les autres emploient les armes et la violence pour se satisfaire, ceux-ci le font quelquefois par le silence même et par la modération. Enfin, ceux qui sont les plus éloignés de se venger eux-mêmes sont quelquefois bien aises d'êtres vengés. On a de la complaisance à voir que celui qui nous voulait nuire est tombé lui-même dans le piège qu'il nous tendait ; on apprend avec plaisir que son procédé est condamné des honnêtes gens ; on se réjouit des disgrâces qui lui arrivent. Je ne dis pas seulement que ce n'est pas là aimer comme Jésus-Christ nous l'ordonne ; il est tout visible que c'est haïr et vouloir du mal, je dis même que c'est exercer une véritable vengeance. La vengeance ne consiste pas à tuer, à frapper, à tirer du sang : toutes ces choses se peuvent faire par un principe de justice et quelques-unes même par un motif d'amour et de charité. Se venger, c'est prendre plaisir au malheur de son ennemi ; c'est trouver de la joie et de la consolation en ce qui l'afflige, soit que nous soyons les auteurs de ses maux, soit qu'ils lui viennent de quelque autre part : Vindicari non est aliud, nisi delectari vel consolari de alieno malo (1), selon saint Augustin. Or, n'est-il pas vrai que peu de personnes sont exemptes de ces sentiments, et qu'il est bien malaisé de s'en défendre ? (1) : "Se venger n'est pas autre chose que de se réjouir ou se consoler du mal d'autrui." Citation approximative du texte de saint Augustin : Quid est vindicari, nisi malo alieno pasci ? (Sermon 211, 7, P.L. 38, 1057). Saint Claude La Colombière, Réflexions chrétiennes, in Ecrits Spirituels, Paris, DDB, 1982. Un frère libyen vint un jour chez abba Sylvain à la montagne de Panepho et lui dit : « Abba, j’ai un ennemi qui m’a fait beaucoup de mal ; car il m’a volé mon champ quand j’étais dans le monde, il m'a souvent tendu des embûches et voici qu’il a soudoyé des gens pour m'empoisonner ; je veux le livrer au magistrat ». L’ancien lui dit : « Fais comme cela te soulage, mon enfant ». Et le frère dit : « N’est-ce pas, abba, s’il est châtié, son âme en aura évidemment grand profit ? » L’ancien dit : « Fais comme bon te semble, mon enfant ». Le frère dit à l’ancien : « Lève-toi, père, faisons une prière et je pars chez le magistrat ». L’ancien se leva et ils dirent le « Notre Père ». Comme ils arrivaient aux mots « remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs », l’ancien dit : « ne nous remets pas nos dettes, comme nous ne remettons pas à nos débiteurs ». Le frère dit à l’ancien : « Pas comme cela, père ». Mais l’ancien dit : « Oui, comme cela, mon enfant. Car assurément, si tu veux aller chez le magistrat pour te venger, Sylvain ne fait d’autre prière pour toi ». Et le frère se repentit et pardonna à son ennemi. Apophtegmes.
Le moyen de renverser le démon, quand il nous suscite des pensées de haine contre ceux qui nous font du mal, c'est de prier aussitôt pour leur conversion. Voilà comme on arrive à vaincre le mal par le bien, et voilà comment sont les saints. Saint Curé d'Ars (1786-1859), Homélie (21° dimanche après Pentecôte) Le mal est vaincu par le bien, quand on rend bien pour mal. Ainsi agissait Notre-Seigneur et ses disciples, suivant ce que dit Saint Paul : Maledicimur, et benedicimus. La perfection du chrétien est d'éteindre tout à fait le mouvement de la haine, et n'avoir que de la douceur pour le mal qui nous est fait. Jean-Joseph Surin (1600-1665), Catéchisme spirituel, T. 2, 6° partie, chap. II
Dieu se sert de personnes qui nous font de la peine pour exercer notre humilité, notre patience. Nous verrons un jour combien ceux qui nous crucifient nous sont utiles. J.-B. Bossuet (1627-1704) Père, rien n'est aussi difficile que d'offrir un vrai pardon, surtout à ceux et à celles qui nous sont proches et nous ont réellement fait souffrir. Comme il est difficile ce pardon-là ! Tant de prétextes tourbillonnent dans notre tête : "Est-ce bien à moi de commencer ? Est-ce bien la peine…" Il nous en coûte de pardonner. Est-ce même possible ? Père, nous le savons, la réconciliation et le pardon ne peuvent venir que de toi. Alors, accorde-nous la grâce du pardon, la force de nous réconcilier avec ceux qui sont sous notre toit, avec ceux qui sont loin : le conjoint qui est parti, l'enfant qui a brisé les attaches. Fais-nous aimer même nos ennemis. Ne permets pas que le soleil se couche sur une rancune ou une colère en nos cœurs. Fais-nous la grâce du premier pas et nous te ressemblerons. Cardinal Godfried Danneels
Un avocat de Genève avait juré à saint François de Sales une haine implacable. Il ne cessait, partout où il le rencontrait, de l'accabler d'injures et d'imprécations. Un jour, le saint s'approcha affectueusement de lui, le prit par la main et lui dit avec la plus aimable douceur : « Vous êtes mon ennemi, je le sais ; mais soyez assuré que, lors même que vous m'arracheriez un œil, je ne cesserais point de vous regarder de l'autre avec bienveillance. » Mais des procédés si touchants ne firent aucune impression sur ce cœur de bronze. Dans la suite, il alla même jusqu'à tirer un coup de pistolet sur le saint évêque ; il le manqua, mais il atteignit le prêtre qui accompagnait le prélat. Le coupable fut condamné à mort ; il trouva dans l'évêque qu'il avait si indignement traité un défenseur plein de zèle, et grâce aux instances duquel le duc lui remit sa peine. Saint François alla lui-même porter à son ennemi la lettre de grâce. Mais au lieu d'être touché par tant de charité, le malheureux cracha au visage du saint et le repoussa avec colère. Ce saint évêque, frappé d'épouvante à la vue d'un endurcissement aussi révoltant, se contenta de lui adresser ces paroles : « Prenez garde : j'ai pu vous sauver des mains de la justice humaine; mais si vous ne vous convertissez, vous tomberez entre celles de la justice divine, desquelles personne ne pourra jamais vous arracher. » Vie de Saint François de Sales, in Le catéchisme en exemples, J. Lefort, Paris, 1867.
Starets Silouane, In Starets Silouane : Moine du Mont Athos. Vie - Doctrine - Écrits (p. 260) par l’Archimandrite Sophrony, Éditions Présence, Sisteron, 1989.
Notre prochaine réunion est prévue le jeudi 5 février 2004, à 20h30 à l'Espérance. N'oubliez pas de consulter le panneau posé à l'entrée de l'église pour avoir confirmation de nos rendez-vous mensuels. Nous vous remercions de votre compréhension ! Pour toute question concernant le Groupe paroissial du Sacré-Cœur, ou les informations à faire paraître dans ce bulletin, contacter : Père Gilles Michel : XX.XX.XX.XX.XX - Jean-Claude Prieto : 04.66.77.19.51 Retour à la Page d'accueil |