La commune d’Arc-sur-Tille, du côté de Dijon, possède une jolie petite église, d’époque Restauration (1826-1833) et de style néo-classique.
L’intérieur est riche d’un beau mobilier de la même époque, en partie classé. Fermé depuis 1989 en raison de problèmes structurels, cet édifice est aujourd’hui menacé de démolition par la commune. Décision stupide soutenue par le préfet !
La raison invoquée est un coût de travaux estimé à 2,2 millions d’euros.
L’argument est irrecevable à plusieurs titres. D’abord parce qu’à ce compte, n’importe quel monument historique pourrait être détruit sous prétexte que cela coûte de l’entretenir ou de le restaurer ; ensuite, et surtout, car cette estimation porte sur une restauration complète du bâtiment, pas sur les travaux minimums nécessaires pour réparer les principales dégradations et le rendre au culte.
Il suffit, en réalité, de 300.000 euros pour sauver l’église, alors que la commune s’apprêterait à en dépenser 400.000 pour la détruire et en reconstruire une sans aucun intérêt architectural. La mairie ne parle d’ailleurs pas de destruction, mais de « déconstruction », nouveau terme politiquement correct qu’il fallait inventer.
L’intérieur, à nef unique, n’est pas moins intéressant et possède des vitraux de bonne facture. Le chœur est décoré de peintures murales notables par leur iconographie.
Il est peu banal qu’une église soit menacée de destruction, surtout lorsqu’il s’agit du seul édifice religieux d’une commune. Hélas, dans le contexte actuel, il est probable que ce genre de menaces va se multiplier, compte-tenu de la baisse régulière des crédits dédiés à la restauration des monuments historiques et de la désaffection de la pratique religieuse. Le combat des opposants à cette destruction est donc capital et exemplaire. Il est urgent de sauver l’église d’Arc-sur-Tille.
L’édifice a été présenté trois fois devant la Commission Régionale du Patrimoine, en 1989, 1990 et 1994. Les deux premières fois, l’avis de cette commission a été négatif, la troisième fois, elle a proposé l’inscription. La mairie étant opposée à cette protection, le Ministère de la Culture, sur avis du Préfet, l’a refusée. Le bâtiment n’étant ni classé ni inscrit, la seule possibilité pour la DRAC aurait été d’aider au financement grâce à la ligne budgétaire pour le patrimoine rural non protégé. Or, suite à la décentralisation, ce budget est maintenant délégué au niveau départemental.
La DRAC a également précisé qu’elle avait financé en 1993 et 1995 deux études sur cette église.
En 1990, le bureau Véritas estimait, toujours d’après la DRAC, les travaux de stabilisation à 3 millions de francs.
Source : chretiente.info
: Le préfet de Côte-d'Or s'engage pour la destruction de l'église d'Arc-sur-Tille