Défense du Catholicisme

09 juin 2007





La Mission chaldéenne de France lance un appel à manifester pacifiquement contre « l’oppression des chrétiens en Irak » dimanche 10 juin à Sarcelles, en région parisienne.

NON A L'OPPRESSION DES CHRETIENS D'IRAK

L’Eglise et les associations assyro-chaldéennes de France lancent un appel public et solennel à l’ensemble de la communauté assyro-chaldéens et à l’opinion publique française en faveur des chrétiens d’Irak et appelle tous les démocrates, les défenseurs des libertés et des droits fondamentaux de l’être humain et toutes les personnes de bonne volonté à agir et à devenir des ambassadeurs du peuple originel de la terre entre les deux fleuves, opprimé et persécuté par des groupes armés fondamentaux, auteurs d’actes barbares contre les Assyro-Chaldéens d’Irak. Nous appelons à une mobilisation et à une participation massives et sans précédent à une manifestation générale, à l’initiative de la communauté assyro-chaldéenne de France et de l’ensemble de ses instances représentatives, avec ce mot d’ordre :

NON A L'OPPRESSION DES CHRETIENS ET PAIX EN IRAK

LE DIMANCHE 10 JUIN 2007

RASSEMBLEMENT A 16 HEURES

DEVANT LA SOUS-PREFECTURE DE SARCELLES

POUR UNE MARCHE PACIFIQUE JUSQU´A

L’EGLISE ST THOMAS APOTRE

L’Eglise et les associations assyro-chaldéennes de France appellent au rassemblement devant la Sous-préfecture de Sarcelles (1 bd François Mitterand, 95200 Sarcelles) à 16 heures pour le début de la marche pacifique. Après lecture de diverses déclarations et communiqués, le cortège se dirigera vers l’Eglise St Thomas Apôtre (7-11 rue des Champs Gallois, 95200 Sarcelles), où une messe sera célébrée à la mémoire du père Ragheed Ganni, de ses trois sous-diacres, lâchement assassinés devant leur église à Mossoul, ainsi qu’en mémoire de tous les martyrs assyro-chaldéens d’Irak.

Les Assyro-Chaldéens d’Irak, descendants des Mésopotamiens de l’antiquité et qui habitent l’Irak depuis des millénaires, ne peuvent plus supporter les exactions, les persécutions, les intimidations quotidiennes, de plus en plus récurrentes, et plus que jamais menaçantes, émanant de groupuscules radicaux armés, venus de l’étranger pour déstabiliser l’Irak, monter les différentes composantes ethniques les unes contre les autres et tenter d’homogénéiser la société irakienne. Ces groupes marginaux qui nourrissent ouvertement le dessein de déchristianiser l’Irak en instrumentalisant la religion ne parviendront pas à atteindre cet objectif. Car, les Chrétiens d’Irak ne baisseront pas les bras devant les actes barbares et la violence ; le peuple irakien, solidaire des chrétiens, ne tombera pas dans le piège de la haine.

La situation des chrétiens d’Irak se dégrade de jour en jour. Partagés entre la tentation de l’exil pour échapper aux actes violents et aux attentats et agressions dont ils sont victimes et l’amour pour leur patrie, terre de leurs aïeux, les Assyro-Chaldéens attendent impatiemment le soutien de la communauté internationale qui doit se pencher sérieusement sur leur situation déplorable et chaotique.

Les chrétiens d’Irak ne souhaitent pas l’éclatement de l’Irak, pays auquel ils sont profondément attachés. Ils aspirent à des jours meilleurs ; ils espèrent dans un avenir radieux dans lequel toutes les composantes ethniques vivront en parfaite harmonie et dans une cohésion sociale sans faille. Ils s’attendent à des jours où des Sœur Cécilia, des Père Ragheed ne seront pas froidement exécutés ou décapités. Ils ne doutent pas ; ils sont persuadés qu’un jour, la guerre, les luttes fratricides ne seront qu’un mauvais souvenir. Ils sont confiants et ne désespèrent pas.

En attendant, l’heure est grave : les Assyro-Chaldéens d’Irak ne sont plus en sécurité sur leurs terres ancestrales. Depuis le début de l’intervention américaine en Irak, en 2003, considérés comme les collabos des forces américaines, ils ont fait l’objet d’assassinats, d’enlèvements, d’agressions. Leurs églises ont été incendiées, bombardées. Leurs évêques et prêtres ont été enlevés et séquestrés jusqu’à ce que des rançons aient été versées. Les jeunes filles ont été agressées à l’acide et ont été contraintes à porter le voile. Les jeunes garçons ont été forcés d’interrompre leurs études. Des enfants ont été abattus ; des familles par centaines ont été anéanties. Des CD-ROM contenant des images d’exécutions ont été distribuées dans les boîtes aux lettres des chrétiens pour les terroriser, leur demander de déserter les églises, de se convertir ou de quitter immédiatement l’Irak sous peine de subir le même sort que les personnes montrées dans les enregistrements vidéos. Quelle cruauté ! Ces atrocités étaient intenables ; beaucoup ont choisi l’exil pour sauver leurs vies, préserver la vie de leurs enfants. Aucune autre issue ne se profilait à l’aube sombre de l’Irak.

La communauté internationale, et plus particulièrement la France, ne peuvent rester silencieuses et insensibles au cri déchirant des chrétiens assyro-chaldéens d’Irak. La France a un rôle crucial à jouer dans la protection des chrétiens d’Irak et d’orient. Au nom des liens très étroits qui lient la France -qui a, par ailleurs, donné naissance au vocable « Assyro-Chaldéen »- aux chrétiens d’orient doivent lui permettre d’agir très rapidement au niveau national et international pour solliciter la protection de la minorité chrétienne d’Irak dont la population chute considérablement depuis le début de la guerre. France, terre d’asile et des libertés, écoute le cri du cœur des chrétiens assyro-chaldéens d’Irak.

Contact : Père Sabri ANAR : pere.sabri@mission-chaldeenne.org

Après lecture de diverses déclarations et communiqués, le cortège se dirigera donc vers l’église St Thomas Apôtre (7-11 rue des Champs Gallois, 95200 Sarcelles), où une messe sera célébrée à la mémoire du père Ragheed Ganni, de ses trois sous-diacres, assassinés devant leur église à Mossoul, ainsi qu’en mémoire de tous les martyrs assyro-chaldéens d’Irak.
La messe sera présidée par l’évêque de Pontoise, Mgr Jean-Yves Riocreux (cf. www.catholique95.com).



Solidarité du diocèse de Pontoise avec la mission chaldéenne en France
Message de Mgr Riocreux


Depuis quelques jours, de terribles nouvelles nous parviennent d'Irak en frappant l'Eglise Chaldéenne avec l'assassinat d'un prêtre et de trois diacres à Mossoul ainsi que l'enlèvement d'un prêtre à Bagdad mercredi.

Dimanche dernier, le jeune prêtre Ragheed Ganni a été tué par balles juste après la messe de dimanche alors qu'il se trouvait dans une voiture accompagné de trois diacres. De suite, Benoît XVI dans un message adressé à l'évêque de Mossoul s'est dit "profondément attristé par un meurtre insensé" et en demandant que "ce sacrifice de ces vies inspire le désir de rejeter la haine et la violence". Et le patriarche de l'Eglise chaldéenne, Emmanuel III Delly avec les évêques chaldéens se sont unis dans un message de protestation devant "ce crime abominable, acte honteux que toute conscience ne peut que refuser". Et cet assassinat a été suivi d'un enlèvement d'un prêtre chaldéen à Bagdad.

En pensant à nos frères Chaldéens de notre diocèse -1350 familles vivent dans le Val d'Oise et la Seine St Denis-, et en nous souvenant des visites du patriarche Emmanuel III Delly nous demandant notre prière, nous nous unissons dans la prière avec ces chrétiens durement éprouvés en ces jours. Ces actes horribles ont pour but et conséquence d'accélérer l'exode des chrétiens d'Irak.

Par ce message, notre diocèse adresse à Mgr Youssif, recteur de la mission chaldéenne en Ile de France et au Père Sabri Anar, curé de la paroisse St Thomas de Sarcelles ses vives condoléances et l'assurance de la prière des catholiques du diocèse de Pontoise. J'invite toutes les paroisses à faire mention de cette intention de prière aux messes de dimanche prochain, 10 Juin, en la fête du Saint Sacrement.

+ Jean Yves Riocreux,
évêque de Pontoise



Irak : La vie de plus en plus difficile pour les chrétiens
Protestation dans les colonnes de Fides


La vie de chrétiens en Irak est de plus en plus difficile, le pays est travaillé par la guerre et par une récente escalade de violence confessionnelle qui a culminé avec le meurtre du prêtre catholique chaldéen, le P. Raghid Al-Ghani et de trois sous-diacres. La situation est grave à Mossoul, à Bagdad et à Bassora, où les communautés chrétiennes continuent d’être l’objet de menaces et de violence.

« Avec le cœur en deuil et plein d’amertume, l’Eglise chaldéenne pleure ses martyrs », ont dit le patriarche Emmanuel Delly III et les évêques chaldéens aux funérailles des quatre martyrs, célébrées à Karamles, dans le Nord du pays, devant plus de deux mille personnes.

Depuis cette attaque, les quelques chrétiens restés à Mossoul s’organisent pour fuir dans d’autres régions ou à l’étranger. Beaucoup fuient en direction de la province autonome du Kurdistan.

Entre temps, après l’assassinat, deux églises ont été attaquées dans le quartier de Dora à Bagdad, selon les informations de l’agence locale : l’église de St John the Baptist, dans la région de Hay Al-Athoriyeen, et celle de Saint Jacob dans la région de Hay Al Asya, qui aurait été transformée en mosquée. L’église de Saint Jacob avait déjà été pratiquement détruite dans les attentats qui le 16 octobre 2004 avaient frappé quatre autres églises de la capitale.

D’après la communauté chaldéenne, il existe vraiment un projet de véritable « nettoyage ethnique » des chrétiens en Irak : un projet qui avance et qui doit être bloqué par une intervention ferme des autorités civiles : les chrétiens ont une histoire et une tradition très anciennes en Irak et sont présents sur cette terre depuis le Ier siècle après J.C.

Sources : Agence vaticane Fides & Agence Zenit.org



Vibrant appel de Mgr Najim : « En Irak, les chrétiens se meurent »

Ce cri d’alarme a été lancé jeudi 7 juin à Rome lors de la messe de requiem pour le père Ragheed Aziz Ganni, le prêtre chaldéen tué dimanche 3 juin à Mossoul (Irak), en même temps que trois diacres à la sortie d’une messe qu’il venait de célébrer (cf. ci-dessus).

La messe était célébrée par Mgr Philip Najim, procureur de l’Eglise chaldéenne près le Saint-Siège, dans la chapelle du collège pontifical irlandais, où le père Ganni avait suivi des cours pendant cinq ans.

« Eglises fermées, voitures piégées, conversions forcées, enlèvements en série : en Irak les chrétiens se meurent – l’Eglise est en voie de disparition – victimes de persécutions, de menaces et de violences de la part d’extrémistes qui ne vous laissent pas le choix : se convertir ou prendre la fuite », a déclaré Mgr Najim dans son homélie.

« Depuis quelque temps, la communauté chrétienne en Irak est la cible d’enlèvements, de menaces et d’actes d’intimidation et de terreur, sans qu’aucune protection ne leur soit assurée de la part du gouvernement ou des forces de coalition. [...] Les chrétiens sont pris pour cible, tels des boucs émissaires, victimes d’actes d’exploitation et d’opérations de nettoyage. Ils ne peuvent professer librement leur foi, les femmes ont l’obligation de porter le voile et les croix sont retirées des églises », a-t-il dénoncé.

Aujourd’hui en Irak, a poursuivi Mgr Najim, « les enlèvements de prêtres sont de plus en plus fréquents », « les chrétiens sont obligés de payer des taxes s’ils veulent conserver leur habitation ou garder leur croyance, sous peine de confiscation par les milices ».

Source : Agence Zenit.org



21 juin 2007

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, président de la Conférence des évêques de France, a adressé le 21 juin le message suivant à Sa Béatitude Emmanuel III Delly, patriarche de Babylone des Chaldéens pour témoigner de la profonde solidarité dans l’épreuve des évêques de France, aux chrétiens en Irak.

« Les nouvelles qui nous parviennent d’Irak, jour après jour, manifestent l’extension de la violence armée avec son cortège de meurtres, de souffrances, de drames humains.

Toute la population est ainsi victime de cette situation dramatique, mais celle des chrétiens l’est tout particulièrement. On estime qu’en deux ans la moitié des chrétiens a du quitter le pays pour se réfugier dans les pays voisins. Les enlèvements, les attentats, les meurtres de chrétiens se succèdent.

Face à cette situation si désespérante, les patriarches et les évêques d’Irak ont voulu réaffirmer que les chrétiens sont chez eux dans leur pays et qu’ils ont le droit d’y demeurer. La perspective de constituer une sorte de « ghetto » chrétien en Irak est, bien sûr, inacceptable.

Le Pape Benoît XVI, dans son discours pour le 90e anniversaire de la Congrégation pour les Églises orientales, a appelé de ses vœux que « toutes les Églises puissent confesser la foi chrétienne en toute liberté, que soit concédé aux fils et aux filles de l’Eglise de vivre dans la tranquillité personnelle et sociale ; que soient garantis la dignité, le respect et l’avenir aux personnes et aux groupes, sans préjudice de leurs droits de croyants et de citoyens ».

Les catholiques de France se sentent particulièrement concernés par la situation de leurs frères irakiens, membres du même corps du Christ.

Nous assurons Sa Béatitude Emmanuel III Delly, patriarche de Babylone des Chaldéens, de notre profonde solidarité dans l’épreuve. Nous exhortons la communauté des nations et les gouvernements responsables à agir avec détermination pour arrêter la violence et assurer la paix civile en Irak. Nous implorons le Dieu de Paix et de Justice pour que la conscience de chacun soit interpellée, pour que des actions courageuses soient entreprises par les responsables politiques et religieux et que la force de l’amour du Christ puisse toujours habiter le cœur de ses fidèles. »



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