Nos églises : lieux de culte ou halls d'exposition ? Un différend oppose le curé du village ariégeois de Massat et la municipalité quant à la tenue d'une exposition sur la déportation dans une chapelle. La petite commune pyrénéenne de 700 habitants est divisée depuis que l'abbé Bruno Gautier a obtenu mercredi du tribunal administratif de Toulouse l'interdiction de la tenue de cette exposition dans une chapelle qui accueille régulièrement des évènement socio-culturels. Dans un courrier daté du 22 juillet, l'abbé Gautier avait demandé au maire d'"interdire les manifestations prévues" dans la chapelle, en s'appuyant sur l'article 26 de la loi de 1905, qui précise qu'"il est interdit de tenir des réunions publiques dans les locaux servant habituellement à l'exercice du culte et que la commune propriétaire n'a pas la jouissance des églises". "Je ne suis bien évidemment pas contre les déportés, mais cette église n'est pas désaffectée et doit pouvoir rester un lieu de culte. Le tribunal a jugé cette occupation illégale dans cette affaire où le maire a voulu me mettre devant le fait accompli, on ne peut pas faire n'importe quoi", a expliqué l'abbé Gautier, soucieux de "préserver le caractère sacré du lieu" (AFP). Le jour de l'inauguration, Léon-Pierre Galy-Gasparrou, maire de Massat (officiellement sans étiquette, mais officieusement de gauche radicale et libre-penseur), a déclaré aux journalistes de France 3 : "Vous n'imaginez pas qu'un élu de la République va s'abaisser à demander la permission à un ecclésiastique ?". Citant Michel Audiard, il a ensuite déclamé très solennellement : "Je ne parle pas aux cons, ça les instruit." Voilà qui a le mérite d'être clair, et de montrer le véritable visage de cette République laïque, telle qu'elle est vécue en de nombreuses municipalités : oscillant toujours entre le mépris et la vulgarité, profondément anticléricale, et totalement intolérante. La commune de Massat dispose de deux lieux de culte (et non trois comme indiqué par erreur dans la dépêche de l'AFP) dont une grande église du XVII° siècle. Elle utilise la chapelle de Laisle "pour l'accueil de manifestations culturelles, festives ou sportives depuis 24 ans sans la moindre observation du clergé", a expliqué le maire. "On y a même fait du patin à roulettes et des banquets", a-t-il ajouté. Il était en effet grand temps de mettre un terme à ces profanations. Nous ne pouvons que remercier chaleureusement l'abbé Bruno Gautier, pour son courage et sa fermeté ! Liens utiles Retour au dossier Défense du Catholicisme |