Défense du Catholicisme

2 décembre 2007





"A la croisée des mondes" : un film pour enfants... résolument anti-catholique

Avertissement sur un film résolument anti-catholique dont le titre original en anglais est "Golden Compass". Il sort en France le 5 décembre 2007.

Il s'agit d'une super production qui s'adresse principalement aux enfants et est classé comme film familial. Ce film est tiré d'une série de livres écrits par un auteur britannique, Phillip Pullman. L'objectif de l'écrivain était d'écrire une œuvre "anti-Chroniques de Narnia" et de conduire ainsi les enfants vers l'athéisme. Dans ses livres, la nuisance principale évoquée est le Magistère de l'Eglise élaboré par les Cardinaux et le Pape.
Le film représente l'héroïne sous les traits d'une fillette déterminée à tuer Dieu et ainsi libérer le monde de sa tyrannie. L'histoire est présentée de telle manière qu'elle apparaisse comme innocente, avec des effets spéciaux spectaculaires, et est travestie sous la forme d'un conte pour enfants. C'est là l'aspect le plus dangereux. Pour mieux dissimuler le message, on a retiré du scénario les thèmes du livre les plus clairement anti-chrétiens.
Le but du film est d'embobiner les familles confiantes en allant voir un film pour enfants, de telle manière que ceux-ci désirent ensuite lire les livres (et probablement acheter toute la série). Le film dispose d'une grande distribution d'acteurs : Nicole Kidman, Kevin Bacon, Sam Elliott.
Les producteurs du film attendent que le succès soit aussi grand que celui d'Harry Potter ou du Da Vinci Code.
Pour qu'il n'en soit pas ainsi, prévenez le plus de personnes et de familles possible. Merci.



“À la Croisée des Mondes”: du côté du Diable

Lyra est une enfant noble et loyale, qui sauve Roger, son ami tzigane, parce qu’elle le lui a promis, des griffes de l’empire d’une autorité abusive. Comment ne pas admirer la force d’âme de cette toute jeune adolescente qui met en échec les adultes qui utilisent l’autorité dont ils sont dépositaires à des fins obscures ? Tel est le cœur des aventures de Lyra Belacqua investie d’une mission à travers un voyage initiatique dans les Royaumes du Nord. Dans Golden Compass, premier volet de la trilogie désormais culte de Philip Pullman adapté au cinéma, l’Autorité contre laquelle l’héroïne s’insurge, est représentée par un clan hyper organisé, nommé Magisterium mais « dont les jours sont comptés ».

Les adeptes de ce club très fermé aux allures de loge vont d’“Érudits” à un mystérieux Maître ou Régent portant habit noir au col quasi romain rehaussé d’un collier quasi épiscopal, d’un professeur de métaphysique que Lyra ne veut pas voir à une inquiétante Mme Coulter au sourire aussi enjôleur que faux et dont l’héroïne se méfie aussitôt. Dans un décor aux allures victoriennes, ces membres aux activités secrètes symbolisent, à l’évidence, l’intolérance qui phagocyterait le libre-arbitre de Lyra et de tous ceux qui vivent comme elle dans l’Université. Mais le Magisterium se rendrait coupable, en réalité, de bien pire : de vols d’enfants pauvres et marginaux, la communauté précisément à laquelle appartient Roger.

Lyra cherchera longtemps son ami kidnappé par les « Enfourneurs ». Après de multiples épreuves où l’aideront un ours en armure de l’Arctique, l’alethiomètre, étrange instrument par lequel elle exercera une voyance efficace, Lyra le trouvera cet ami in extremis, prêt à subir « l’intercision », une intervention réalisée par un médecin du Magisterium, « juste une simple incision, qui vous rend adulte ». L’opération traumatisante, s’il en est, consiste à séparer les enfants de leur daemon. Disons à ce propos, que dès les premières images de cette Fantasy story, mettant en scène un univers parallèle, on avait annoncé au spectateur ce qu’était une autre originalité de l’univers imaginaire de Pullman : contrairement au monde réel où les êtres ont une âme substantiellement liée au corps, les protagonistes de notre action en monde parallèle auraient une âme dont la manifestation serait animale.

Daemons

Brillamment exploitée ici l’invention du flux de conscience des personnages et de leurs dilemmes, bref d’une intériorité matérialisée par une extériorité, un animal qui apporte réconfort en abolissant toute solitude. Ajoutons une subtilité de taille : la personnalité des enfants et des adolescents n’étant pas encore stable, le daemon peut changer de forme. Voilà donc annoncés, on ne peut plus tranquillement, les daemons, animaux de métamorphoses, part essentielle des héros des mondes parallèles. Sorte de génie protecteur, le daemon renverrait bien alors à une première acception, non chrétienne, qui pourrait, à en croire les dictionnaires, n’être pas négative.

Si bien que dans cette optique-là, l’un des épisodes-clé du film, la séparation violente du daemon des enfants, relèverait d’un acte infâme, d’une sorte de viol où l’on attente, en réalité, à la part essentielle des enfants, à leur intériorité, même si celles-ci se présentent de manière extérieure comme un rat, un papillon de nuit, un singe. À preuve, l’enfant « intercisé » du film, qu’on découvre prostré et hagard, accroupi, et dont l’infinie tristesse émeut évidemment le spectateur. Enfants et daemons souffrent, torturés par leur séparation. On pourrait donc se sentir soulagé, dès lors, par l’action de Lyra aboutissant à la libération des victimes, le spectateur se rangeant avec le narrateur et le réalisateur pour condamner le camp du Magisterium malmenant gravement les enfants, dans un flou d’ailleurs qui peut laisser supposer les plus noirs et les plus honteux agissements. Car les abus sont explorés évidemment par mode imagé et symbolique.

Anticatholique, certainement

À la Croisée des mondes est-il bien ce film anti-chrétien comme semblerait l’annoncer un début de polémique relayée par Le Monde [1] ? rien de moins sûr. Un film anti-catholique ? certainement, quoi qu’en dise Nicole Kidman ! N’en doutons pas. En petit-fils de pasteur, ce que vise Pullman avec son Magisterium, c’est principalement l’Église catholique comme cela apparaît clairement, même si dans ce premier volet cela reste encore assez voilé. L’Église et l’autorité de son Magistère, l’Église et l’autorité de ses dogmes, l’Église et l’autorité de ses membres possiblement défaillants est la cible, bien entendu, de cette œuvre de pseudo justice menée par Lyra, nouvelle Alice en pays de noire magie. C’est bien là que le bât blesse. La mise à mal de l’autorité, vrai prétexte à la démolition d’une vision gauchie de l’autorité emblématique représentée par l’Église catholique, relève à bien des égards de la supercherie. Il serait pour le moins sot que les catholiques se laissent berner en applaudissant à leur mise en accusation si facile et si fausse.

En effet, l’univers parallèle représenté dans ce film, univers complexe, ne laisse pas de poser de graves questions. Habituellement, le propre de la création cinématographique de ces univers secondaires, qui ont fait également le succès de Tolkien et de Lewis, est de superposer mondes suffisamment connu et suffisamment différent à la fois pour engendrer enchantement et plaisir des spectateurs. L’efficacité d’une morale et la construction d’une représentation du monde sont à ce prix. Or, dans Golden compass, force est de constater qu’enchantement et plaisir ne sont pas au rendez-vous. Loin de là. À part la chevauchée à dos d’ours sur la banquise, il n’y a guère de scènes lumineuses et enchanteresses.

Pour confondre le mal, en l’occurrence l’Autorité abusive – qu’elle soit religieuse ou pseudo scientifique –, le mal lui-même. Pour opérer le discernement, pas de lumière mais magie, voyance, sorcières et violence. Pour exorciser les pulsions obscures, le recours à une « vérité profonde » et à ses différents niveaux de réalité, aux forces obscures et occultes, aux daemons. Rien de plus suspecte évidemment que cette histoire très confuse reposant sur « une anti-théologie », comme le dit Alan Jacobs. Les daemons sont à l’évidence une représentation inversée de la réalité de l’ange gardien catholique.

De fait, à en croire encore les dictionnaires, les daemons, selon le sens reconnu du christianisme, signifient également démons, ceux de l’antique rébellion où s’affrontent Anges menteurs et autorité d’un Dieu source, d’un Dieu Père et Amour. L’affranchissement que poursuit la « jeune adulte » Lyra relève sans doute de cette rébellion originelle, même si l’Autorité de son monde dont elle veut se dégager n’a plus grand chose à voir avec la confiance, l’amour et la paternité. À y voir de plus près, on ne trouve pas d’ailleurs Lyra si innocente que cela : adolescente, elle n’a pas la pureté de l’enfant, elle apparaît dès les premières minutes du film hardie, insolente et arrogante avec parfois même un rictus bien malin. Le plus grave, en définitive, c’est qu’il n’y a pas, dans le film, de camp du bien et c’est un royaume divisé contre lui-même qui prétend faire la morale à l’Église. Lyra et ses épigones dont Asriel la stigmatise dans des faiblesses humaines d’ailleurs plus passées qu’actuelles sous le visage du Magisterium, cherchant de manière perverse à la perdre par des prétextes grossiers. Lyra n’en reste pas moins asservie par une autre autorité, celle des liens qu’elle contracte et entretient avec les daemons.

À proscrire aux enfants

Ce film n’est pas un dessin animé. Ce film n’est pas un film pour enfants. Certaines scènes sont cruelles et violentes ; les zooms d’une caméra à hauteur de gueules monstrueuses et de dents effrayantes des ours ou des loups peuvent traumatiser de jeunes esprits. La bande sonore en rajoute largement dans les grognements et autres hurlements de bêtes. Il n’y a aucun avertissement d’âge : ce film, dont l’affiche placardée partout annonce étrangement un film de Noël, devrait être interdit aux moins de douze ans. Ajoutons encore que sur le site officiel du film, est proposé un jeu aux jeunes qui souhaiteraient connaître leur daemon associé. Jeu plus que dangereux. Les enfants devront se soumettre à une étrange manipulation mentale : donner d’abord leur nom, puis mettre un curseur sur « d’accord » ou « pas d’accord » avec des nuances à mesurer grâce à ce même curseur. Il y a ainsi vingt affirmations autour desquelles les enfants naïfs vont se livrer. En voici parmi les plus significatives :
  1. Vous suivez généralement les autres. Vous évitez toujours les inconnus.
  2. Vous posez trop de questions.
  3. Vous vous en tenez toujours à ce qui est prévu.
  4. Vous travaillez à votre avenir.
  5. Vous vous mettez en colère facilement.
  6. Quand vous avez mal agi vous le gardez pour vous.
  7. Quand vous avez bien agi, vous le gardez pour vous.
  8. Selon vous on n'évite pas son destin….
Vingt affirmations dont on notera qu’elles s’introduisent pour certaines dans le for interne de manière répréhensible. À la suite de quoi, sera établi un profil de personnalité, profil associé ensuite à un daemon, mâle pour les filles, femelle pour les garçons. Dans une sorte de halo trinitaire mouvant, apparaît le daemon, une bête, comme par exemple un rat nommé Zatius, ou un papillon de nuit nommé Desra. Tombe le verdict ainsi formulé :
« Vous êtes donc affilié avec le daemon DESRA l'un des 4229 papillons de nuit daemons (types de daemon) au sein de la population totale de 423013 daemons. Desra est un daemon femelle car les humains et leurs daemons sont toujours de sexe opposé. »
Dans une sorte de halo trinitaire mouvant, la bête-rat, Zatius, ou papillon-de-nuit, Desra, se dessinera sur l’écran de votre ordinateur et viendra se poser… sur un calice ! L’enfant peut sauvegarder alors son daemon. N’entre-t-on pas là en possible channelling [2] dont l’Église ne cesse pas de rappeler les dangers ?

Alan Jacobs dans un article intitulé « The Devil’s party » cite Milton et William Blake pour éclairer l’inspiration de Pullman : « Si, comme disait William Blake “Milton était du parti du Diable sans le savoir”, Pullman sait parfaitement de quel côté il se trouve. »
Alors ne soyons donc pas dupes. Redisons-nous avec Rimbaud que le combat auquel nous, chrétiens, devons faire face avec courage est « un combat spirituel aussi brutal que la bataille d'hommes ».

Hélène Bodenez, professeur de lettres à Saint-Louis de Gonzague (Paris).

[1] « Qualifié d'antichrétien, l'écrivain Philip Pullman préfère en rire », Le Monde du 3 décembre 2007.
[2] Communication avec des esprits par le biais, entre autres, d’instruments technologiques comme le téléphone, la télévision, l’ordinateur ou d’autres supports, d’autres « channels »…

Source : Décryptage - Fondation de service politique.



Ce que tout parent devrait savoir sur le film "Golden Compass", "A la croisée des mondes" - Interview avec Pete Vere et Sandra Miesel

Indianapolis, Indiana, 14 novembre 2007 - Le film "Golden Compass" ne peut être réduit à l'utilisation de la magie du conte de fée pour raconter une belle histoire mais il pervertit le monde imaginaire de Lewis et Tolkien pour saper chez les enfants la foi en Dieu et en l'Eglise, dit l'auteur catholique Pete Vere.

Dans cette interview avec ZENIT, Peter Vere et Sandra Miesel abordent l'adaptation cinématographique de la nouvelle fantastique écrite par Philip Pullman. Le film, dans lequel jouent les stars Nicole Kidman et Daniel Craig, sort aux Etats Unis début décembre [le 5 décembre en France NDLR].
Vere et Miesel sont co-auteurs du livre "Pied Piper of Atheism : Philip Pullman and Children's Fantasy," [NDLR, on pourrait traduire le titre de ce livre par "Le Joueur de Flûte de l'Athéisme") qui sera publié par Ignatius Press le mois prochain au sujet de l'épisode de la Croisée des Mondes "The Golden Compass".

Question : Le premier film "The Golden Compass" de la trilogie "A la croisée des mondes" sort pour Noël. Pour ceux qui ne sont pas familiers de ces séries, de quelle sorte de livres s'agit-il et à quoi font-ils appel ?"
Peter Vere : Pour commencer, ces livres sont destinés à des enfants de 9-12 ans en tant que littérature fantastique pour enfants dans la lignée de J.R.R. Tolkien, C.S. Lewis, et J.K. Rowling. Si vous êtes fans du Seigneur des Anneaux, Narnia ou Harry Potter, les critiques nous disent : "vous allez adorer Pullman".
Personnellement, je n'imagine pas un instant un enfant prendre ces livres et les lire. Je les vois davantage comme des livres que des adultes donnent à lire à des enfants.
Ceci dit, "The Golden Compass" (1995) est le premier livre de la trilogie de Pullman. Le second livre s'intitule "The Subtle Knife" (1997) et est suivi par "The Amber Spyglass" (2000). [NDLR : en France: Les Royaumes du Nord, La Tour des Anges et Le Miroir d'Ambre].
Collectivement, la trilogie est connue sous le nom de "His Dark Materials" [NDLR : en France "A la Croisée des Mondes", mais le titre anglais signifie "Ses Matières Sombres"], une phrase tirée du "Paradis Perdu" de John Milton. Je trouve ce titre très approprié puisque chaque livre devient de plus en plus sombre, à la fois dans l'intensité avec laquelle Pullman attaque l'Eglise catholique et le concept judéo-chrétien de Dieu et à la fois dans l'agressivité avec laquelle il promeut l'athéisme.
Par exemple, l'un des personnages principaux, Dr. Mary Malone, est une ancienne religieuse catholique qui a quitté sa vocation pour s'adonner au sexe et à la science. Le lecteur ne la rencontre que dans le second livre, à un moment où le jeune lecteur est déjà plongé dans l'histoire. Au troisième livre, Dr. Malone s'engage dans des pratiques occultes pour amener les deux principaux héros, un garçon et une fille de douze ans, à coucher dans le même lit et à se faire des baisers profonds. Ceci est l'acte par lequel ils renouvellent les multiples univers créés par Pullman.
Un autre exemple est le portrait que fait Pullman du Dieu judéo-chrétien. Pullman le désigne sous le nom de "l'Autorité", nom qu'un bon nombre de passages permettent d'identifier avec le Dieu de la Bible. L'Autorité est un menteur et un simple ange et, comme on le découvre dans le troisième livre, également sénile. Il fut enfermé dans une sorte de bijoux et tenu prisonnier par le patriarche Henoch qui est maintenant appelé Metatron et qui règne au nom de l'Autorité. Lorsque les enfants trouvent le bijou et relâchent accidentellement l'Autorité, il tombe et meure.
De plus, Pullman utilise le mode imaginaire des chroniques de Narnia de C.S. Lewis. "A la Croisée des Mondes" commence avec la jeune héroïne coincée dans une armoire appartenant à un ancien universitaire, en train de converser avec un animal parlant, lorsqu'elle découvre plusieurs mondes. Ainsi, le jeune lecteur est bien vite bercé dans les sentiments familiers de Lewis.
Cependant, l'œuvre de Pullman n'utiliser pas simplement des contes de fées magiques pour raconter une belle histoire. Il fait ouvertement du prosélytisme pour l'athéisme, en pervertissant l'imagerie de Lewis et Tolkien pour saper la foi des enfants dans l'Eglise et Dieu.

Question : Beaucoup de catholiques, y compris William Donohue de la Catholic League dénoncent clairement le film. Que doivent savoir les parents avant de laisser leurs enfants regarder ce film ?
P. Vere : Je ne recommande à aucun parent de laisser ses enfants regarder ce film. Même si le film a été à plusieurs reprises épuré de ses éléments antichrétiens et antireligieux, cela ne fera rien sinon que de piquer la curiosité des enfants pour lire les livres. Je suis moi-même parent. Mes enfants me trouveraient hypocrites si je disais OK pour voir le film mais pas pour lire les livres. Et ils auraient raison.
Ce n'est pas du tout approprié pour des enfants - impressionnables qu'ils sont - de lire des histoires dans lesquelles l'intrigue tourne autour du blasphème suprême, explicite, que Dieu est un menteur et un mortel. Il ne convient pas à des enfants de lire des livres dans lesquels :
- l'héroïne est le produit d'un adultère et d'un meurtre ;
- les prêtres agissent comme des professionnels qui frappent les hommes, des bourreaux qui torturent et autorisent l'expérimentation occulte sur des jeunes enfants ;
- une ancienne religieuse s'engage dans des pratiques occultes et des comportements de promiscuité et en parlent ouvertement avec un "couple" de 12 ans ;
- les anges qui se rebellent contre Dieu sont les bons, alors que ceux qui combattent du côté de Dieu sont les mauvais.
Tout ceci est faux. Et bien que ce soit épuré dans le film - du moins c'est ce que Hollywood nous dit - cela est bien présent dans les livres.
S. Miesel : En outre, il y a beaucoup de cruauté et de gore dans les livres, pas seulement des batailles, mais du meurtre délibéré, du sadisme, de la mutilation, du suicide, de l'euthanasie et même du cannibalisme. Il y a aussi des passages de sensualité déplacée et des anges homosexuels qui sont des "amoureux platoniques".
Je suis d'accord avec Pete. Il faut éviter à la fois le film et les livres. Il serait mieux que les gens ne montent pas trop l'affaire en épingle et ne créent de l'agitation publique, parce que cela ferait de la publicité gratuite. Si le film ne parvient pas à la billetterie, les second et troisième livres ne seront pas filmés.

Question : L'auteur, Philip Pullman, est un athée déclaré. Est-ce que cela ressort dans les livres et dans le film comme une position de libre-penseur ou davantage sous une forme anti-catholique ?
P. Vere : Ce n'est pas "l'un ou l'autre". Ce qui commence comme une rébellion contre l'Eglise finit comme une rébellion contre Dieu. Ce qui amène à découvrir que Dieu - et le Christianisme - sont une arnaque.
Les protagonistes de 12 ans - Lyra et Bill - découvrent qu'il n'y a pas d'âme immortelle, pas de Ciel ni d'Enfer. Tout ce qui nous attend n'est qu'une vie alternative dans une sorte d'Au-delà glauque où va l'âme avant d'être complètement dissoute. Ainsi, Pullman se sert de l'anti-catholicisme pour promouvoir l'athéisme.

Question : On compare la trilogie à "Harry Potter" et au "Seigneur des Anneaux". Est-ce qu'il y a lieu de faire une comparaison ?
P. Vere : En apparence oui. Il y a des personnages magiques, des héroïnes, des créatures étranges, des mondes alternatifs, etc. Mais pour des raisons déjà évoquées, la véritable comparaison à faire est avec les chroniques de Narnia de C.S. Lewis, par le biais du monde imaginaire inversé. Pullman, qui a déclaré le Seigneur des Anneaux "puéril", a un dégoût particulier pour Lewis et Narnia. Cela se reflète dans la façon dont Pulmann reprend les matériaux littéraires de Lewis pour les détourner et les utiliser pour attaquer le Christianisme et promouvoir l'athéisme.
Comme l'a dit Pullman en 1998 dans un article dans "The Guardian" : "[Lewis] n'aimait pas les femmes en général et pas du tout la sexualité, au moins au stade de sa vie où il a écrit les livres de Narnia. Il était effrayé et scandalisé à l'idée de vouloir grandir. Susan qui voulait grandir et qui aurait pu être le personnage le plus intéressant dans l'ensemble du cycle si on le lui avait permis, est une Cendrillon dans une histoire où ce sont les détestables sœurs qui gagnent."
S. Miesel : Cette méchante attaque est factuellement erronée sur deux points. Lewis a commencé à correspondre avec sa future femme en 1950, l‘année ou le premier livre de Narnia est sorti et s'est marié avec elle en 1956, l‘année de la sortie du dernier livre. Le problème de Susan n'est pas de grandir mais de devenir stupide et vaniteuse. Elle n'apparaît même pas - c'est le moins qu'on puisse dire - dans "La dernière Bataille".
P. Vere : Ce que l'on voit ici est davantage du contraste et de la corruption que de la comparaison. Egalement, les œuvres de Tolkien, Lewis et Rowling ont été promues principalement par l'audience. C'est le lecteur moyen qui achète ces œuvres, les lit et les rend populaires.
A l'inverse, les œuvres de Pullman semblent être promues par les critiques. Les seules personnes que je connaisse qui recommandent les œuvres de Pullman sont des professeurs d'anglais et des universitaires. Je ne connais aucun électricien, coiffeur ou caissière qui recommande les œuvres de Pullman par le bouche à oreille. Les livres n'ont pas eu le même retentissement chez les individus moyens comme pour "Le Seigneur des Anneaux", "Narnia" et "Harry Potter."

Question : Nicole Kidman, une star catholique qui joue dans le film a déclaré qu'elle n'aurait pas accepté ce rôle si elle avait estimé que le film était anticatholique. Quelle est votre réponse ?
P. Vere : Le film n'est pas encore sorti, donc je ne peux pas me prononcer. Cependant, le Christ demande à plusieurs reprises dans l'Evangile : « est-ce qu'un bon arbre peut produire des fruits pourris ? » Le film est le fruit des livres et de l'imagination de Pullman. Ces derniers sont antichrétiens et athées dans leur essence. Comment pourrait-on expurger tout cela du film sans vider Pullman de sa propre histoire ?
Lors d'une interview avec la scénariste de Hollywood Barbara Nicolosi il y a quelques mois, je lui ai demandé dans quelle mesure il était possible de faire baisser d'un ton les éléments antichrétiens du film. Nicolosi dirige Act One, une organisation de formation et de promotion des Chrétiens à Holywood.
La question lui avait déjà été posée. Quelques années auparavant, l'un de ses amis - un chrétien évangélique - avait été questionné par son agent pour arrêter son choix sur le projet, qui était de proposer d'écrire le scénario d'adaptation cinématographique de "The Golden Compass".
« Nous avons lu le livre et il n'y avait tout simplement aucune manière d'aborder la question ». m'a dit Nicolosi. « L'univers fantastique de Pullman est nihiliste et s'enracine dans le chaos. On ne peut pas décider de réécrire cela sans changer l'histoire que Pullman essaie de raconter, laquelle est athée, et à la fois pleine de colère et polémique. »
Mais supposons que ce soit possible. Supposons que Kidman ait raison et que le film ait bien été expurgé de ses éléments anticatholiques. Les livres eux restent saturés d'amère polémique antichrétienne. Donc pourquoi vouloir promouvoir un film qui ne fera que générer un intérêt pour le livre parmi les jeunes enfants impressionnables ?
Pour des parents chrétiens, le film ne peut être qu'un poison spirituel pour leurs enfants - car le film est le fruit du livre.

Source anglaise : ZENIT.org
Traduction française et notes : Nicolas Baguelin



Philip Pullman - Influences

Les trois influences littéraires majeures qu'a reconnues Philip Pullman sont l'essai Du Théâtre de Marionnettes de Heinrich von Kleist, les travaux de William Blake, et surtout, Le Paradis perdu de John Milton duquel le titre de sa trilogie (en anglais : His Dark Materials) et beaucoup d'idées de base du livre viennent. L'idée de Pullman était d'inverser l'histoire de Milton d'une guerre entre le Ciel et l'Enfer. Dans son introduction, il adapte pour plaisanter, la célèbre phrase de William Blake qu'il (Pullman) "is of the Devil's party and does know it." (En français : il (Pullman) est du parti du Diable, et le sait très bien). Le roman se repose aussi énormément sur les idées gnostiques et sa trilogie À la croisée des mondes a été le sujet de nombreuses controverses, en particulier à cause d'organisations chrétiennes extrémistes.
La Chrétienté et l'Église sont souvent critiquées par les personnages. Par exemple, Ruta Skadi, un personnage mineur, appelant à la guerre contre l'Autorité et contre le Magisterium (l'Église dans le monde de Lyra), dit que « Pendant toute l'histoire [de l'Église], [...] celle-ci a essayé de supprimer et contrôler les penchants naturels de l'humain. Et quand elle ne peut pas les contrôler, elle s'en débarrasse » (voir ci-dessous : Intercision). Elle étend sa critique à toutes les religions organisées « C'est ce que l'Église fait, et toutes les Églises sont les mêmes : contrôler, détruire et oblitérer tous les bons sentiments ». Dans un autre passage, Mary Malone, l'un des personnages principaux, est une ancienne nonne qui a perdu la foi, affirme que « La religion chrétienne n'est rien de plus qu'une très puissante et très convaincante erreur ».
Cependant, Pullman a trouvé le support de chrétiens plus libéraux, notamment Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury, qui réplique aux attaques des fondamentalistes que les critiques de Pullman sont concentrées sur les dangers du dogmatisme, et l'usage de la religion en tant que moyen d'oppression, pas sur le Christianisme lui-même. Pullman lui-même a déclaré durant des interviews que ses arguments peuvent s'appliquer à toutes les religions.
D'un autre côté, ceux qui critiquent l'ouvrage ont l'impression que le Dieu chrétien est décrit comme un faux dieu, ceci étant alimenté par le fait que dans la trilogie de Pullman, la "vie après la mort" se révèle être un véritable camp où sont parqués les fantômes, qui doivent subir sans arrêt les tourments de harpies farouches et cruelles, où, contrairement à la religion chrétienne, les vertueux ne sont pas séparés des pécheurs : un monde de torture créé par l'Autorité elle-même. De plus, il n'y a pas de pratique bonne ou mauvaise de la religion : tous les personnages chrétiens et religieux sont présentés comme de mauvais individus, sournois et méchants, ou ne sont montrés que sous un jour plus clément qu'après qu'ils aient coupé tout lien avec l'Église. Cynthia Grenier, une écrivaine catholique, l'interprète de cette manière : "Dans le monde de Pullman, Dieu lui-même (l'Autorité) est un tyran sans pitié, son Église est un instrument d'oppression, et le véritable héroïsme est de les renverser tous les deux". Il faut néanmoins souligner que l'Autorité n'est pas réellement Dieu, il n'est qu'un ange se faisant passer pour Dieu. Ce fait est souvent oublié par les détracteurs de l'oeuvre.
Certains présentent sa trilogie comme l'antithèse du Monde de Narnia, la série de 7 livres de C.S. Lewis, même si Pullman nie tout rapport conscient entre les deux. Cette impression a cependant été renforcée par les déclarations publiques de Pullman accusant Lewis de "dénigrer complètement les femmes" et d'être "ouvertement raciste" dans ses romans. De plus, la série de Narnia favorise ouvertement et distinctement la foi et le Christianisme contre le scepticisme et la pensée autonome et libre, alors que la trilogie de Pullman recommande le contraire, et fait l'apologie de la liberté de penser, et du choix individuel, teinté d'existentialisme parfois.
En terme de popularité, la trilogie est parfois comparée aux livres de Madeleine L'Engle, Un raccourci dans le temps, ou la série de Diane Duane les Jeunes Sorciers, et les livres Narnia eux-mêmes.

L'Intercision
Chaque personne dans le monde de Lyra, a un dæmon. Cependant, l'Église (l'éminence grise du monde de Pullman) interprète la prise d'une forme définitive par le daemon à l'introduction de pensées "impures". L'Église ainsi cherche un système qui permettrait de séparer le daemon de l'enfant - cause de ces pensées impures - avant la puberté et avant même que ces pensées "impures" (sexe, plaisir...) soient formées dans l'esprit de l'enfant.
Une méthode est élaborée par Marisa Coulter et le Conseil d'Oblation pour enlever le dæmon et cette méthode est appelée Intercision. Le principe est de mettre l'enfant et son dæmon dans deux différentes cages. Une sorte de guillotine faite d'une matière spéciale coupe le "lien invisible" qui relie l'humain à son dæmon. Les résultats, vus sur les employés de Bolvangar (infirmières) et Tony Makarios, sont dévastateurs, transformant l'humain en un zombie qui a perdu la volonté de vivre. De plus, cette opération extrêmement traumatisante mène souvent à la mort des sujets.
Cependant, l'Eglise ainsi que Lord Asriel découvrent que certains effets secondaires à l'opération peuvent être utilisés à leur avantage : en effet, la scission du lien invisible produit une phénoménale quantité d'énergie. Lord Asriel est le premier à comprendre que cette énergie peut être utilisée pour ouvrir des portes entre les différents mondes.

Source : Wikipédia



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