« Plusieurs fois déjà, âmes chrétiennes, vous avez célébré le mois béni de Marie ; et toujours pendant ce temps vous vous êtes montrées recueillies et ferventes ; toujours, au pied des autels de la Vierge, vos chants ont été joyeux et vos prières bien sincères... Pourquoi donc n'avez-vous pas retiré plus de fruits de ces saints et nombreux exercices ? Pourquoi vos résolutions ont-elles si peu duré jusqu'ici ? Pourquoi le lendemain des jours de mai a-t-on retrouvé les mêmes défauts, les mêmes passions ? Pourquoi n'êtes-vous pas devenues plus dociles à la grâce, plus humbles, plus pures, plus charitables, plus appliquées à tous vos devoirs ? C'est pour une seule cause ; et vous devez la pressentir. C'est parce que vous avez manqué de persévérance dans la dévotion à votre mère du ciel. Ne cherchez point ailleurs la source de vos faiblesses, de vos misères, de vos rechutes. Ce n'est donc pas assez de fêter pieusement le mois consacré à la Vierge des vierges ; non ce n'est point assez. Il faut continuer à honorer et à invoquer cette mère clémente, et faire ainsi de tous les mois de l'année des souvenirs du mois de Marie. Alors il y aura vraiment persévérance ; alors vous ne perdrez plus, en un instant, tout ce que vous aviez acquis de piété durant la longue solennité de mai ; et l'on verra se traduire dans votre conduite journalière les bons sentiments que vous aurez puisés dans le coeur de la Mère du Sauveur. [...] Que Marie soit donc, après Jésus, et immédiatement après lui, l'objet constant de vos pensées et de votre amour. Que tout en vous soit à elle et pour elle ; et évitez jusqu'à l'ombre de ce qui pourrait affliger la meilleure et la plus tendre des mères. [...] O Marie ! ô vous qui êtes ma vie, ma joie, ma douce espérance, je viens en ce moment solennel me prosterner à vos pieds, pour vous remercier avec effusion de tout ce que vous avez fait pour moi durant ces jours de salut ; des faveurs que vous m'avez accordées, des sentiments de contrition et d'amour que vous avez mis dans mon coeur, des résolutions salutaires que vous m'avez suggérées ; en un mot, de tout ce que je sens en moi de force pour le bien et la vertu. Dès cet instant, ô tendre mère, j'en fais la promesse sacrée, je ne vous affligerai plus par mes fautes ; par mon orgueil, ma vanité, mon amour du monde et de ma propre personne. Je mettrai au contraire, mes soins, mon étude, mon bonheur et ma gloire, à vous réjouir, à vous consoler, à vous dédommager de mes résistances passées, et à vous faire amende honorable pour tous les outrages que votre coeur endure de la part de tant de chrétiens et de chrétiennes que vous aviez adoptées comme vos enfants, mais qui vous laissent et vous méprisent pour écouter l'esprit de mensonge et courir après toutes les folies mondaines. [...] Louange, honneur et gloire à la Reine conçue sans péché, à la Vierge fidèle, à la Mère tout aimable ! [...] Qu'elle soit avec Jésus « le principe, la vie et le but de nos fêtes ! » 1. Eccli. L, 6, 7 et 8. - 2. S. Methodius, In festo Purificat. B. M. Virg.. Abbé Jean-Augustin Guyard, Marie Reine et Mère des Saints (Dernier jour de Mai, persévérance dans le service de Marie), Paris, Tolra et Haton, 1861. |
Maria Regina Mundi, Maria Mater Eclesiae, Tibi Assumus, Tui Memores, Vigilamus! Vigilamus! |