« L’origine des gloires de Marie, le moment solennel qui illumine toute sa personne et sa mission, est celui où, pleine de grâce, elle répondit à l’archange Gabriel le « Fiat » qui exprimait son acquiescement aux dispositions divines. C’est ainsi qu’elle devenait Mère de Dieu et Reine, et recevait la charge royale de veiller sur l’unité et la paix du genre humain. Par elle, Nous avons la ferme confiance que l’humanité s’engagera peu à peu sur cette voie du salut ; elle guidera les chefs des nations et les cœurs des peuples vers la concorde et la charité... Si la royauté de Marie peut suggérer à ceux qui régissent les nations des attitudes et des desseins qui répondent aux exigences de l’heure — où, en tant de régions, la juste liberté est opprimée, la vérité offusquée par l’action d’une propagande mensongère et les forces du mal semblent comme déchaînées sur terre, — la Vierge ne cesse aussi de déverser sur tous les peuples de la terre et sur toutes les classes sociales l’abondance de ses grâces. Après l’atroce spectacle de la Passion au pied de la croix où elle avait offert le plus dur des sacrifices qui puissent être demandés à une mère, elle continua à répandre sur les premiers chrétiens, sur ses fils d’adoption, les témoignages de sa sollicitude maternelle. Reine plus que toute autre par l’élévation de son âme et par l’excellence des dons divins, elle ne cesse de prodiguer tous les trésors de son affection et de ses douces attentions à la pauvre humanité. » Pie XII, 1er novembre 1954, en la cérémonie du couronnement de la Vierge « Salus populi Romani » Basilique Saint Pierre du Vatican. |
« Que j'aurais bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m'aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet. J'aurais d'abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu'on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s'offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d'amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu'elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents... Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu'elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l'Evangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait » (Lc 2,50). Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l'admiration de ce qu'on disait de lui » (Lc 2,33). Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas ? On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu'elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu'elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus. C'est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela... Qui sait si quelque âme n'irait pas même jusqu'à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c'est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ». Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c'est qu'elle ne pouvait pas pécher, qu'elle était exempte de la tache originelle, mais d'autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu'elle n'a pas eu de Sainte Vierge à aimer, et c'est une telle douceur de plus pour nous. » Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), Derniers Entretiens (21 août 1897), in Oeuvres complètes, Le Cerf / DDB, Paris, 1996. |
Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exsules filii Evae. Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle. Eia ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende. O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! |
"Trois mots résument l'attitude de Marie : écoute, décision et action, des mots qui indiquent une route pour nous aussi face à ce que nous demande le Seigneur dans la vie. Marie sait écouter Dieu. Attention, il ne s'agit pas d'une simple écoute, d'une écoute superficielle, mais d'une écoute faite d'attention, d'accueil, de disponibilité envers Dieu. Ce n'est pas la façon distraite avec laquelle parfois nous nous présentons au Seigneur ou des autres : nous entendons les paroles, mais nous n'écoutons pas vraiment... Marie écoute aussi les faits, c'est à dire qu'elle lit aussi les événements de sa vie. Elle est attentive à la réalité et ne s'arrête pas en superficie, mais va en profondeur, pour en cueillir le sens... Cela vaut aussi pour notre vie : écoute de Dieu qui nous parle et écoute aussi de la réalité quotidienne, attention aux personnes, aux faits, parce que le Seigneur est à la porte de notre vie et frappe de différentes façons. Il met des signes sur notre chemin et nous donne la capacité de les voir". "Le deuxième mot est décision... Marie ne se laisse pas entraîner par les événements, elle n'évite pas la difficulté de la décision... Dans la vie, il est difficile de prendre des décisions. Nous tendons souvent à les remettre, à laisser les autres décider pour nous. Nous préférons souvent nous laisser entraîner par les événements, suivre la mode du moment. Parfois nous savons ce que nous devons faire, mais nous n'en avons pas le courage ou cela nous semble trop difficile parce que cela signifie aller à contre-courant... Marie va à contre-courant. Elle se met à l'écoute de Dieu, réfléchit et cherche à comprendre la réalité, et décide de faire totalement confiance à Dieu..." "Action est le troisième mot", a poursuivi le Saint-Père. "Malgré les difficultés, les critiques qu'elle aura reçues quant à sa décision de partir, rien s'arrête Marie... elle n'est pas pressée, ne se laisse pas prendre par l'instant, ne se laisse pas entraîner par les événements. Mais lorsqu'elle comprend ce que Dieu lui demande, ce qu'elle doit faire, elle n'hésite pas, ne tarde pas, mais part en hâte... Nous aussi nous nous en tenons parfois à l'écoute, à la réflexion sur ce que nous devrions faire. Peut-être savons nous aussi clairement quelle décision nous devons prendre, mais nous ne passons pas à l'action. Et surtout nous ne nous impliquons pas nous-mêmes en allant en hâte vers les autres pour leur apporter notre aide, notre compréhension, notre charité". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13) |