« La Sainte Vierge est reine parce qu'elle est mère, parce qu'elle est mère de l'Homme-Dieu, et donc des hommes, parce qu'elle est mère du Rédempteur et des rachetés. - Mais il est aussi vrai d'ajouter : elle est notre mère, elle a pour nous un coeur pleinement maternel, parce qu'elle est reine, parce qu'elle est la plus proche du Christ-Roi. [...] Et cette royauté est si maternelle que l'on a dit parfois que Dieu avait comme partagé son pouvoir, laissant à Marie tout ce qui est grâce souriante et miséricorde, se réservant ce qui tient à l'ordre, à la loi, à la justice. Mais peut-être vaudrait-il mieux dire que cette royauté très douce nous révèle justement ce qu'il y a en Dieu de plus profond et, pour nos idées humaines, de plus inattendu et nous rappelle que le Tout-Puissant n'a rien d'un potentat, que le Roi absolu est le contraire d'un tyran, que "Celui qui est" et devant lequel les créatures ne sont rien respecte les riens que nous sommes, que le Maître souverain ne veut pas d'esclaves, mais des serviteurs qui soient des amis, et que le Législateur suprême est Celui dont le nom propre est Charité, promulguant une loi qui est tout ensemble la plus impérieuse et la moins nécessitante, la plus exigeante et la plus libératrice : la loi d'amour. Dès lors, en face de cette royauté de Marie, notre obligation est claire et doit nous paraître très douce. Puisque, selon le mot de saint Jean Eudes, "à ce Coeur royal et maternel de notre très grande reine et de notre très bonne mère, nous avons des obligations infinies", il faut reconnaître ces droits si manifestes et librement nous donner à elle. » R.P. Salet s.j., La Souveraineté de Marie, in "Souveraineté de Marie - Congrès Marial National Boulogne-sur-Mer 1938", Paris, Desclée de Brouwer, 1938. |
Au Vatican, le mois de Marie s’achève chaque année par une procession aux flambeaux à 20 heures à travers les jardins, suivie du Chapelet à la Grotte de Notre Dame de Lourdes, copie fidèle de la grotte de Massabielle, offerte en 1902 par la France au Pape Léon XIII. Lors de la bénédiction conclusive, s'adressant aux fidèles, Benoît XVI a rappelé que le mois marial s'était ouvert avec la béatification de Jean-Paul II, qui fut motif de grande joie et gratitude. Puis il a dit que "la Visitation porte à méditer sur le courage de la foi, celui d'Elisabeth accueillant le Vierge qui a cru à l'annonce angélique, qui a répondu avec foi en acceptant sans réserve le projet de Dieu et sa Parole éternelle". "Marie a cru que rien n'était impossible à Dieu", a poursuivi le Saint-Père. "Forte de cela, elle s'est laissée guider par l'Esprit dans l'obéissance quotidienne à ses projets. Comment ne pas désirer la grâce de cet abandon confiant? Comment se passer de la béatitude naissant d'un si profond lien avec Jésus? Demandons aujourd'hui à celle qui est pleine de grâce de nous obtenir de la divine Providence de pouvoir dire oui à Dieu, chaque jour avec cette même foi humble et sincère. En accueillant en elle la Parole, elle s'est abandonnée sans réserve à Dieu. Puisse-t-elle nous guider afin que nous répondions toujours plus généreusement à ses projets, y compris lorsque nous sommes appelés à embrasser la croix." Source : AC/ VIS 20110601 (340) |
« O Mère de mon Dieu, ô Marie, de même qu'un pauvre mendiant se présente à une grande souveraine, ainsi je me présente à vous, qui êtes la Reine du Ciel et de la terre. Du haut de votre trône, ne dédaignez pas, je vous prie, de tourner vos yeux vers un misérable pécheur. Dieu vous a faite si riche pour secourir les pauvres, il vous a établie Reine de miséricorde pour soulager ceux qui souffrent. Regardez-moi donc, et prenez pitié de moi. Regardez-moi, et ne m'abandonnez pas que d'un pécheur vous n'ayez fait un saint. Je sais que je ne mérite rien, sinon d'être privé, à cause de mon ingratitude, de toutes les grâces que j'ai reçues du Seigneur par votre entremise. Mais vous, qui êtes la Reine de miséricorde, ce sont moins les mérites que les misères que vous cherchez, afin de secourir les nécessiteux. Or, qui est plus pauvre, plus nécessiteux que moi ? O Vierge sublime, je sais qu'étant Reine de l'univers, vous êtes par conséquent ma reine ; mais je veux plus spécialement me consacrer à votre service, pour que vous disposiez de moi à votre gré... Je ne veux plus être à moi, c'est à vous que je me donne. » Cette hymne anonyme faisait partie des Complies dans nombre de liturgies médiévales. Elle est encore en usage chez les Dominicains, aux Complies de Carême. Saint Alphonse De Liguori, Les Gloires de Marie (1e Partie ch. 1), Traduction nouvelle, Paris, Gaume Frères, 1832. |