« Au milieu des épreuves et contrariétés d'une épouse et d'une mère de famille prend place, hélas ! vous me l'avez dit bien souvent, une sorte de découragement sinon de désespoir grandissant. Mais le terrible quotidien comporte un cri d'appel à la Sainte Espérance. On observe que la deuxième vertu théologale n'est jamais aussi parfaite que lorsqu'elle se nourrit de nos échecs et de nos déconvenues. Elle nous conduit alors doucement au saint abandon. Il y a là un secret que tous ne connaissent pas et qui opère dans l'âme un desserrement de l'effort pour laisser Dieu agir plus parfaitement. Vous le pratiquez sans le savoir quand vous abandonnez à Dieu la conduite des événements dont la maîtrise vous échappe, soit dans l'ordre matériel, soit surtout dans l'ordre du progrès spirituel. Telle est la règle de la donation de soi-même à Dieu : "abnégation la plus profonde, dit le Père Rousselot, car au-delà de la joie ravissante de se donner, il y a celle de l'abandon pour l'opération du don même." Rappelez-vous l'image bien connue de la petite barque amarrée au quai. Survient une tempête, elle est vite fracassée contre cette paroi de béton à laquelle elle ne peut échapper. Au contraire si la barque est détachée, elle monte et descend au gré des vagues, mais demeure intacte. Faites de même. » "Une règle de vie" par un moine bénédictin, Editions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 1994. |
« S'élancer n'est rien, durer, c'est tout. On ne vit que de patience avec soi-même. » Abbé Henri Huvelin (1838-1910), in Lucienne Portier, "Un précurseur l'abbé Huvelin", Le Cerf, Paris, 1979. |