« Ne vous êtes-vous pas déjà posé cette question : Comment se fait-il que je ne deviens pas meilleur, que je ne monte pas en sainteté, alors que, par ailleurs, je crois pouvoir dire que je n'offense pas le Bon Dieu et que je fais sa volonté ? Vous pourriez sans doute répondre comme tel religieux : C'est que j'agis d'une façon quelconque, un peu négligemment, ne mettant pas dans mes actions tout ce que je pourrais y mettre de pureté d'intention, d'amour, de générosité. C'est en un mot parce que je ne vis pas assez sous le regard de Dieu. Et c'est bien vrai ! Si nous agissions en présence de Dieu, nous voudrions toujours Lui faire plaisir. N'en est-il pas ainsi dans l'ordre humain ? Le fiancé sous le regard de sa fiancée, le soldat en présence d'un chef aimé ne donnent-ils pas tout ce dont ils sont capables ? De même, nous donnerons à nos actions toute leur valeur, nous y mettrons le maximum de délicatesse, si nous vivons en présence de ce Dieu qui nous regarde et qui nous aime. D'autant que Dieu, voyant nos dispositions, nous offre sa grâce avec abondance pour sanctifier nos actions (part de Dieu, part de l'homme). Ainsi pourrons-nous combattre efficacement la routine et la médiocrité. Nous expérimenterons que, si nous pensons à Dieu, nous vivons pour Lui, mais que, si nous ne pensons pas à Lui, nous vivons pour nous, selon cette parole de Notre-Seigneur à une âme : « Quand tu penses à Moi, tu vis pour Moi ; quand tu ne penses pas à Moi, tu vis pour toi. » » Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Sous le regard de Dieu - Initiation à la vie intérieure (ch. III, Art. II, I. Regard Sanctifiant), Editions du Cerf, Paris, 1946. |
Ce matin, à l'audience générale tenue Place Saint-Pierre en présence de 25.000 personnes (les malades étant regroupés Salle Paul VI), le Saint-Père a évoqué son récent voyage outre Atlantique. Rappelant tout d'abord que le projet était né de la promesse de clôturer la VIIIe Rencontre Mondiale des Familles à Philadelphie, il a de nouveau remercié de leur invitation et de leur accueil les Présidents Castro et Obama, ainsi que le Secrétaire général de l'ONU et tous ceux qui ont permis le succès de cette triple visite. Rappelant ensuite s'être présenté à Cuba comme missionnaire de la miséricorde, il a dit que la miséricorde de Dieu dépasse toutes les blessures, tous les conflits et toutes les idéologies". C'est elle, a-t-il dit, qui "m'a permis de rencontrer le peuples cubain, au pays comme exilé, en dehors de toutes divisions. L'unité profonde de l'âme de ce peuple est la Vierge del Cobre, qui est depuis un siècle la patronne de Cuba. Je me suis rendu au sanctuaire de cette Mère d'espérance qui guide les Cubains vers la justice et la paix, de liberté et de réconciliation. J'ai partagé leur désir de voir se réaliser la prophétie de Jean-Paul II, que Cuba s'ouvre au monde et le monde à Cuba". Passant à la partie américaine du voyage, le Pape a dit que passer de Cuba aux Etats-Unis avait représenté la reconstruction d'un pont, avec l'aide de Dieu. Puis il est revenu sur "la plus grande richesse des Etats-Unis que sont son patrimoine spirituel et moral. C'est pourquoi j'ai tenu à encourager ce pays à poursuivre sa construction sociale en fidélité au principe fondamental selon lequel tout homme est à l'image de Dieu, doté de droits inaliénables comme le droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur. Ces valeurs trouvent leur pleine aboutissement dans l’Évangile", ce qui a été mis en exergue avec "la canonisation du franciscain Junípero Serra, le grand évangélisateur de la Californie, qui indique la voie de la joie à partager l'amour du Christ. C'est la voie du christianisme et de toute personne ayant rencontré l'amour et qui ne craint plus de partager... Sur cette base l'Amérique doit continuer à être une terre de liberté, d'accueil et de coopération en vue d'un monde plus juste et fraternel". Évoquant son intervention aux Nations-Unies, dans le sillage de ses prédécesseurs, le Saint-Père a dit avoir voulu "renouveler l'encouragement de l’Église catholique à l'action de cette grande institution, chargée de promouvoir le progrès et la paix de par le monde. J'y ai notamment rappelé mon appel à bloquer et prévenir les violences exercées sur les minorités ethniques et religieuses comme sur les populations civiles". A Ground Zero aussi j'ai parlé avec les représentants des diverses religions de paix, de fraternité et de justice, pour lesquelles j'ai célébré une messe. A Washinton et à New York j'ai pu connaître des réalités caritatives et éducatives exemplaires, qui font honneur à l'engagement des catholiques. Mais le point culminant du séjour fut la Rencontre des Familles de Philadelphie, qui a élargit aux dimensions du monde la question familiale. Cette "alliance féconde d'un homme et d'une femme doit répondre aux grands problèmes que représentent la fragmentation et la massification, des extrêmes s'opposent et se soutiennent en même temps grâce au modèle consumériste. Cellule de la société, la famille assure l'équilibre entre dimension personnelle et dimension communautaire. Elle doit être le modèle d'une gestion durable des ressources de la création, actrice d'une écologie intégrale. Et ce parce qu'elle est le sujet social primaire...qui renferme en elle le principe de communion et le principe de fécondité, qui sont à la base de la civilisation... Il est providentiel que le message soit venu d'un pays ayant atteint un tel développement économique et technologique sans renier ses racines religieuses. Ces racines doivent maintenant repartir de la famille afin de repenser et changer notre modèle de développement pour le bien de toute l'humanité". Après sa catéchèse, le Saint-Père a salué les divers groupes et notamment les Servantes du Sacré-Coeur venues le remercier de la béatification, dimanche dernier à Cracovie, de leur co-fondatrice Klara Ludwika Szczesna : "Sa vie entière démontra ce qu'est la donation de soi à Dieu, un humble service continuel au prochain, une existence à l'enseigne de l'Evangile, une sensibilité aux besoins des pauvres et de tous ceux qui sont désorientés. Que sa devise, Tout pour le Coeur de Jésus, soit un encouragement à vivre selon la volonté de Dieu". Puis il a béni une statue de sainte Rita, qui doit prendre place à un carrefour proche de Casia, invitant les fidèles à relire son extraordinaire expérience spirituelle, dans la perspective du Jubilé de la miséricorde dont elle fut l'objet. Haute de six mètres la statue est un cadeau de fidèles libanais au diocèse italien de Spoleta - Norcia. Enfin, le Pape a rappelé que c'est la mémoire liturgique de saint Jérôme, recommandant aux jeunes de s'inspirer de sa passion pour l’Écriture. "Passionnez vous pour le livre de la vie !", et que "l'austérité de Jérôme remplissent de sens les souffrances des malades, et fortifient dans la foi les nouveaux époux". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 30.9.15). Texte intégral de l'intervention en français sur le site internet du Vatican. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |