« Ce ne fut pas parce qu'il avait besoin de notre service qu'il [Dieu] nous commanda de le suivre, mais pour nous procurer à nous-mêmes le salut. Car suivre le Sauveur c'est avoir part au salut, comme suivre la lumière c'est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle : loin de lui apporter quoi que ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés. Ainsi en va-t-il du service envers Dieu : à Dieu, il n'apporte rien, car Dieu n'a pas besoin du service des hommes ; mais, à ceux qui le servent et qui le suivent, Dieu procure la vie, l'incorruptibilité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent, parce qu'ils le servent, et à ceux qui le suivent, parce qu'il le suivent ; mais il ne reçoit d'eux nul bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c'est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, de même que Dieu n'a besoin de rien, de même l'homme a besoin de la communion de Dieu. Car la gloire de l'homme, c'est de persévérer dans le service de Dieu. » St Irénée de Lyon (v.130-v.208), Contre les hérésies (IV, 14, 1), Trad. Cerf, 3e édition, 1991. |