Sur la demande du Saint-Père Benoit XVI qui a présidé lui-même une Veillée de prière pour la vie naissante, lors des Vêpres d'entrée en Avent, le 27 novembre 2010. Plus de 500 Veillées de France, en 2010. Cette année 2014, 163 lieux ont répondu à cet appel du Saint-Père. |
Programme de cette journée du Samedi 29 novembre 2014 09h30 Départ en avion de l’aéroport Esemboga d'Ankara 10h30 Arrivée à l’aéroport international Atatürk d'Istanbul Visite au musée Sainte-Sophie Visite à la mosquée bleue (Sultanahmet) Messe en la cathédrale catholique du Saint-Esprit Prière œcuménique en l'église patriarcale Saint-Georges Rencontre privée avec S.S. Bartholomée I au Palais patriarcal Fuseau horaire : Rome : +1 UTC Ankara : +2 UTC Istanbul : +2 UTC Source : Bulletin de la Salle de Presse du Vatican. |
Le Saint-Père a quitté Ankara pour Istanbul, la seule ville bâtie sur deux continents, sur les rives du Bosphore qui relie la Mer noire à la Méditerranée. Accueilli par le Gouverneur et par le Patriarche œcuménique, il a gagné en voiture la Mosquée bleue, bâtie du XVIIe siècle par le Sultan Ahmed I en s'inspirant de Sainte-Sophie. Cet édifice grandiose devint le plus vaste lieu de culte du monde musulman. Son surnom vient de son parement intérieur recouvert de 21.000 carreaux de faïence. Accueilli par le Grand Mufti, comme Benoît XVI en 2006, il a été invité à prier à l'issue de la visite. Après s'être recueilli en silence, il s'est déplacé de quelques centaines de mètres pour se rendre à Sainte-Sophie, aujourd'hui musée. La structure actuelle de l'ancienne basilique impériale byzantine remonte au VIe siècle. Lors de son inauguration en 537 l'empereur Justinien déclara que l’œuvre d'art la plus somptueuse depuis la Création, s'exclamant avoir dépassé Salomon et son Temple de Jérusalem. Après la conquête turque de 1453 elle devint mosquée, et en 1935 un musée par volonté de Atatürk. Le monument, qui a été sauvé de l'effondrement au milieu du XIXe siècle par les architectes suisses Gaspare et Giuseppe Fossati, a reçu la visite de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Le Pape a été guidé par le directeur du Musée Sainte-Sophie et, après une visite d'une quarantaine de minutes, a signé le livre d'or : "Sainte sagesse de Dieu (en grec), combien est belle ta demeure" (en latin). Après cette seconde visite, le Pape s'est rendu au siège de la représentation apostolique où, après le salut du Président de la Conférence épiscopale turque, il s'est entretenu avec les délégations des communautés catholiques d'Istanbul (rites latin, arménien, syrien et chaldéen).
Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.11.14). |
« L’unité entre croyants ne veut pas dire uniformité ou approbation. C’est ce qui arrive si nous voulons réaliser l’unité selon nos propres desseins humains. » Une idée développée par le Pape François dans l’homélie de la messe célébrée en la cathédrale catholique d’Istanbul, la cathédrale du Saint Esprit, en présence du Patriarche œcuménique Bartholomée 1er et des représentants de toutes les autres Églises présentes en Turquie. « Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité, et dans le même temps, réaliser l’unité ». « Si nous voulons nous la diversité, et que nous nous enfermons dans nos particularismes, alors nous portons la division, et si nous voulons seuls réaliser l’unité, nous n’arrivons qu’à l’uniformité ». « Si par contre nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne se transforment pas en conflit, parce qu’Il nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Église ». « C’est l’Esprit Saint qui fait l’unité de l’Église, dans la Foi, dans la Charité », a encore ajouté le Pape François qui exhortait l’Église et les Églises à se laisser guider par l’Esprit Saint, dans une attitude de docilité et d’obéissance. » Texte intégral de l'homélie du Pape François : « À l’homme assoiffé de salut, Jésus dans l’Évangile se présente comme la source où puiser, le rocher d’où le Père fait jaillir des fleuves d’eau vive pour tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 7, 38). Avec cette prophétie, proclamée publiquement à Jérusalem, Jésus annonce à l’avance le don de l’Esprit Saint que recevront ses disciples après sa glorification, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection (cf. v. 39). L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. Il donne la vie, il suscite les différents charismes qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, il crée l’unité entre les croyants : de beaucoup il fait un seul corps, le corps du Christ. Toute la vie et la mission de l’Église dépendent de l’Esprit Saint ; c’est Lui qui réalise toute chose. La même profession de foi, comme nous le rappelle saint Paul dans la première lecture d’aujourd’hui, est possible seulement parce qu’elle est suggérée par l’Esprit Saint : « Personne n’est capable de dire : “Jésus est Seigneur” sinon dans l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3b). Quand nous prions, c’est parce que l’Esprit Saint suscite en nous la prière, dans notre cœur. Quand nous brisons le cercle de notre égoïsme, que nous sortons de nous-mêmes et nous approchons des autres pour les rencontrer, les écouter, les aider, c’est l’Esprit de Dieu qui nous a poussés. Quand nous découvrons en nous une capacité inconnue de pardonner, d’aimer celui qui ne nous aime pas, c’est l’Esprit Saint qui nous a saisis. Quand nous passons outre les paroles de convenance et que nous nous adressons aux frères avec cette tendresse qui réchauffe le cœur, nous avons été certainement touchés par l’Esprit Saint. C’est vrai, l’Esprit Saint suscite les différents charismes dans l’Église ; apparemment, cela semble créer du désordre, mais en réalité, sous sa conduite, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, qui ne signifie pas uniformité. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité. Quand nous voulons faire la diversité, et que nous nous arrêtons sur nos particularismes et sur nos exclusivismes, nous apportons la division ; et quand nous voulons faire l’unité selon nos desseins humains, nous finissons par apporter l’uniformité et l’homologation. Si au contraire, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais conflit, parce que Lui nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Église. La multitude des membres et des charismes trouve son principe harmonisateur dans l’Esprit du Christ, que le Père a envoyé et qu’il continue d’envoyer, pour accomplir l’unité entre les croyants. L’Esprit Saint fait l’unité de l’Église : unité dans la foi, unité dans la charité, unité dans la cohésion intérieure. L’Église et les Églises sont appelées à se laisser guider par l’Esprit Saint, en se plaçant dans une attitude d’ouverture, de docilité et d’obéissance. C’est Lui qui harmonise l’Église. Il me vient à l’esprit cette belle parole de saint Basile le Grand : “Ipse harmonia est”, il est Lui-même l’harmonie. Il s’agit d’une perspective d’espérance, mais en même temps laborieuse, puisqu’il y a toujours en nous la tentation de résister à l’Esprit Saint, parce qu’il bouleverse, parce qu’il secoue, il fait marcher, il pousse l’Église à avancer. Et il est toujours plus facile et plus commode de se caler dans ses propres positions statiques et inchangées. En réalité, l’Église se montre fidèle à l’Esprit Saint dans la mesure où elle n’a pas la prétention de le régler ni de le domestiquer. Et l’Église se montre aussi fidèle à l’Esprit Saint quand elle laisse de côté la tentation de se regarder elle-même. Et nous, chrétiens, nous devenons d’authentiques disciples-missionnaires, capables d’interpeller les consciences, si nous abandonnons un style défensif pour nous laisser conduire par l’Esprit. Il est fraîcheur, imagination, nouveauté. Nos défenses peuvent se manifester par le retranchement excessif sur nos idées, sur nos forces – mais ainsi nous glissons dans le pélagianisme –, ou par une attitude d’ambition et de vanité. Ces mécanismes défensifs nous empêchent de comprendre vraiment les autres et de nous ouvrir à un dialogue sincère avec eux. Mais l’Église, née de la Pentecôte, reçoit en consigne le feu de l’Esprit Saint, qui ne remplit pas tant la tête d’idées mais incendie le cœur ; elle est investie du vent de l’Esprit qui ne transmet pas un pouvoir, mais habilite à un service d’amour, à un langage que chacun est en mesure de comprendre. Sur notre chemin de foi et de vie fraternelle, plus nous nous laisserons guider avec humilité par l’Esprit du Seigneur, plus nous dépasserons les incompréhensions, les divisions et les controverses et plus nous serons signes crédibles d’unité et de paix. Signes crédibles que Notre Seigneur est ressuscité, est vivant. Avec cette joyeuse certitude, je vous salue tous avec affection, chers frères et sœurs : le Patriarche Syro-Catholique, le Président de la Conférences Épiscopale ; le Vicaire apostolique Monseigneur Pelâtre, les autres Évêques et Exarques, les prêtres et les diacres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs, appartenant aux différentes communautés et aux différents rites de l’Église catholique. Je désire saluer avec une fraternelle affection le Patriarche de Constantinople, Sa Sainteté Bartholomée Ier, le Métropolite Syro-Orthodoxe, le Vicaire Patriarcal Arménien Apostolique et les représentants des Communautés protestantes, qui ont voulu prier avec nous durant cette célébration. Je leur exprime ma reconnaissance pour ce geste fraternel. J’envoie une pensée affectueuse au Patriarche arménien apostolique Mesrob II, en l’assurant de ma prière. Frères et sœurs, tournons notre pensée vers la Vierge Marie, la Sainte Mère de Dieu. Avec elle qui a prié dans le cénacle avec les Apôtres dans l’attente de la Pentecôte, prions le Seigneur pour qu’il envoie le Saint Esprit dans nos cœurs et nous rende témoins de son Évangile dans le monde entier. Amen ! » Source : Radio Vatican et site internet du Vatican. Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican. |
Le Pape François, au Phanar, le siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, a retrouvé en fin d’après-midi le Patriarche œcuménique Bartholomée qui venait de participer à une messe célébrée par François en la Cathédrale catholique du Saint-Esprit, à Istanbul. Cette prière œcuménique était le dernier moment fort de cette seconde journée du Pape en Turquie. Un signe de plus de la fraternité entre l’Eglise de Rome et l’Eglise orthodoxe de Constantinople. Dans l’église Saint Georges, le Patriarche Bartholomée a redit toute sa joie pour cette visite du Pape, « un fait historique et riche de bons auspices pour le futur, dans le sillage de vos très vénérables prédécesseurs, Paul VI, Jean-Paul II, et Benoît XVI, témoignage de votre volonté ainsi que de l’Eglise de Rome de poursuivre le chemin fraternel et constant avec notre Eglise orthodoxe, pour le rétablissement de la communion complète entre nos Eglises ». Durant une cérémonie forte en symboles, et splendidement chantée, en latin et en grec, le Pape François et Bartholomée ont multiplié les gestes de respect mutuel et de fraternité, François s’inclinant devant le patriarche au terme de leurs interventions. Le Patriarche Bartholomée déposant un baiser et sa main sur la tête de François. Le Pape, dans son discours, a déclaré être rempli de gratitude envers Dieu « qui m’accorde de me trouver ici pour prier ensemble avec votre Sainteté et avec cette Église sœur, au terme d’une intense journée de visite apostolique. Et en même temps, mon âme est en attente du jour que nous avons liturgiquement commencé : la fête de Saint André Apôtre, le Patron de cette Église. » Et le Pape d’ajouter : « André et Pierre étaient frères de sang, mais la rencontre avec le Christ les a transformés en frères dans la foi et dans la charité. Et en cette joyeuse soirée, en cette prière des vigiles, je voudrais dire surtout : frères dans l’espérance. Quelle grâce, Sainteté, de pouvoir être frères dans l’espérance du Seigneur ressuscité ! Quelle grâce – et quelle responsabilité – de pouvoir marcher ensemble dans cette espérance, soulevés par l’intercession des saints frères Apôtres André et Pierre ! Et savoir que cette commune espérance ne déçoit pas, parce qu’elle est fondée, non pas sur nous ni sur nos pauvres forces, mais sur la fidélité de Dieu. » Source : Radio Vatican. Texte intégral des paroles du Saint Père : « Sainteté, Frère très cher, Le soir porte toujours avec lui un sentiment mélangé de gratitude pour la journée vécue, et d’anxieuse confiance devant la nuit qui tombe. Ce soir mon âme est remplie de gratitude envers Dieu qui m’accorde de me trouver ici pour prier ensemble avec votre Sainteté et avec cette Église sœur, au terme d’une intense journée de visite apostolique. Et en même temps, mon âme est en attente du jour que nous avons liturgiquement commencé : la fête de Saint André Apôtre, le Fondateur et le Patron de cette Église. À travers les paroles du prophète Zacharie, le Seigneur nous a donné encore une fois, dans cette prière vespérale, le fondement qui est à la base de notre tension entre un aujourd’hui et un demain, le rocher solide sur lequel nous pouvons ensemble porter nos pas avec joie et avec espérance ; ce fondement sur le roc est la promesse du Seigneur : « Voici que je sauve mon peuple, de l’Orient et de l’Occident… dans la loyauté et la justice » (8, 7.8). Oui, vénéré et cher Frère Bartholomée, alors que je vous exprime mon sincère “merci” pour votre accueil fraternel, je sens que notre joie est plus grande parce que la source est au-delà ; elle n’est pas en nous, elle n’est pas dans notre engagement ni dans nos efforts – même s’il y en a, comme il se doit – mais elle est dans la confiance commune en la fidélité de Dieu, qui pose le fondement de la reconstruction de son temple qui est l’Église (cf. Za 8,9). « Voilà une semence de paix » (Za 8,12) ; voilà une semence de joie. Cette paix et cette joie que le monde ne peut donner, mais que le Seigneur Jésus a promises à ses disciples, et qu’il leur a données, une fois ressuscité, dans la puissance du Saint Esprit. André et Pierre ont écouté cette promesse, ils ont reçu ce don. Ils étaient frères de sang, mais la rencontre avec le Christ les a transformés en frères dans la foi et dans la charité. Et en cette joyeuse soirée, en cette prière des vigiles, je voudrais dire surtout : frères dans l’espérance – et l’espérance ne déçoit pas ! Quelle grâce, Sainteté, de pouvoir être frères dans l’espérance du Seigneur ressuscité ! Quelle grâce – et quelle responsabilité – de pouvoir marcher ensemble dans cette espérance, soulevés par l’intercession des saints frères Apôtres André et Pierre ! Et savoir que cette commune espérance ne déçoit pas, parce qu’elle est fondée, non pas sur nous ni sur nos pauvres forces, mais sur la fidélité de Dieu. Dans cette joyeuse espérance, remplie de gratitude et d’attente impatiente, j’adresse à Votre Sainteté, à toutes les personnes présentes, et à l’Église de Constantinople, mes vœux cordiaux et fraternels pour la fête du Saint Patron. Et je vous demande une faveur : de me bénir ainsi que l’Église de Rome. » Source : site internet du Vatican. Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican. |
« Il est écrit : « Si le Seigneur ne garde lui-même la cité, c'est en vain que veillent ceux qui sont préposés à sa garde ». De saints docteurs ont appliqué cette parole à Marie, et ils ont dit : Si la Mère du Seigneur ne se fait pas gardienne de la cité, la vigilance des sentinelles sera impuissante. Et de quelle cité, parlaient-ils donc ? Ne savez-vous pas que notre âme, que l'âme du chrétien est souvent comparée à une ville, à une cité fortifiée ? Or, cette cité a des portes : ce sont nos sens. Et ces portes, elles ont besoin d'être gardées : il y faut même une garde sévère ; sinon l'ennemi, qui rôde sans cesse autour de nous, peut faire des incursions terribles dans la place. Les portes de cette cité, trop souvent nous n'avons pas la main assez forte, assez sûre pour en défendre l'entrée... Pour défendre cette clé de notre coeur, à quelles autres mains irons-nous la confier ?... Ô Vierge sainte, heureux ceux qui vous ont choisie pour la dépositaire de leur trésor ! heureux ceux qui vous ont commis la tutelle de leur âme ! heureux ceux pour qui vous êtes cette porte de sûreté dont parle le psalmiste : Ostium circumstanciae (1) ! Heureux ceux qui ne peuvent plus, en quelque sorte, disposer d'eux-mêmes ; ceux qui se sont dépossédés du droit de se trahir, de se vendre à l'ennemi, attendu que leur coeur vous appartient, et qu'ils vous l'ont remis pour toujours ! » (1) : Ps CXI, 3. Cardinal Pie (1815-1880) extrait d'un discours à N.-D. des Clefs, Semaine religieuse de Namur, in Abbé R. Béringer, "Recueil documentaire - La Très Sainte Vierge", Deuxième édition, Chez l'auteur, Belgique, 1927. |