« Non seulement l'Eglise invite les fidèles à être dévots à saint Michel, mais elle le regarde comme son puissant protecteur, et elle l'invoque souvent dans ses prières. Elle a même établi deux fêtes solennelles en son honneur : le 8 mai et le 29 septembre de chaque année. Dépositaire des révélations divines, elle sait que ce glorieux prince des milices angéliques préside, de par Dieu, aux destinées des peuples chrétiens, et que sa céleste intervention est une source intarissable de grâces dans l'ordre physique, moral et spirituel. Aussi recommande-t-elle avec insistance la dévotion à saint Michel, la plus capable d'exterminer ces sectes maudites, filles de Satan, qui corrompent le monde par leurs subversives doctrines, leur propagande impie, leur néfaste influence sur les esprits et les cœurs. Ecoutons les saints nous parler de cette dévotion : "Le zèle de notre dévotion à saint Michel, dit saint Denis, est comme la mesure de notre sanctification personnelle et pour la sanctification des âmes. – négliger cette dévotion, ajoute saint Bernard, c'est s'exposer inévitablement à la damnation éternelle ; la pratiquer c'est, au contraire, s'assurer le salut et la suprême félicité." Saint Liguori explique ainsi son étonnante et si consolante parole : La dévotion à saint Michel est un signe de prédestination. "La raison est, dit-il, que saint Michel, aimant beaucoup le salut de ses pieux serviteurs, ne souffrira pas qu'une âme qui conserve envers lui une dévotion particulière, tombe dans la disgrâce de Dieu ; il lui obtiendra la force de résister aux attaques de l'enfer. Si malheureusement cette âme est tombée par le passé dans quelque faute grave, dès qu'elle se recommande à ce puissant protecteur, il lui obtiendra facilement la grâce du pardon et de la persévérance ; car l'Eglise atteste que, lorsqu'on honore saint Michel, on participe à ses bienfaits et aux prières qu'il ne cesse d'adresser pour ceux qui le servent, afin de pouvoir les conduire au royaume des cieux : Cujus honor proestat beneficia populorum, et oratio perducit ad regna coelorum. Qu'on remarque ces paroles : Cujus… oratio perducit ad regna coelorum ; elles signifient que lorsque saint Michel recommande une âme à Dieu, il lui obtient le salut éternel. Aussi, saint Laurent Justinien exhorte tous les hommes à tâcher d'acquérir la protection de ce puissant archange, par des prières et d'autres pieux hommages, afin qu'il les secoure dans tous les besoins de l'âme ; car il ne peut dédaigner les prières qu'on lui adresse, ni laisser de protéger ceux qui se confient en son intercession et qui l'aiment. S'il est salutaire en tout temps de prier saint Michel, n'est-il pas nécessaire, à l'heure présente, de recourir à sa puissante intercession, de demander à ce glorieux vainqueur de Lucifer, à ce porte-étendard du Christ, de défendre l'Eglise et nous-mêmes dans la lutte terrible, acharnée, des ennemis de Dieu contre la religion et nos âmes ? Il appartient à celui qui a précipité dans l'enfer Satan et les esprits rebelles, de nous obtenir la victoire en ce nouveau combat. "Quand l'esprit d'inconséquence, soufflé par Satan, a dit un grand évêque, se répand dans le monde y plantant les racines de l'impiété et du vice qui engendrent tous les maux, il n'y a, pour ainsi dire, qu'une seule force à y opposer : la dévotion à saint Michel, dévotion remontant à l'origine des temps et qui produit les effets les plus merveilleux sur l'athéisme, sous quelque forme qu'il se présente." Mgr Mermillod exprime la même pensée. "Au moment, dit-il, où les sociétés chancellent, parce qu'elles ont méconnu les droits de Dieu, il importe de rappeler la dévotion à l'archange qui a jeté le cri de victoire : "Quis ut Deus ? Qui est semblable à Dieu ?" C'était aussi le sentiment de saint François de Sales, de Pie IX et de beaucoup d'autres pontifes, comme il l'est encore aujourd'hui de l'illustre et clairvoyant Léon XIII, N.S.P. le Pape. D'après eux, le culte de saint Michel est le grand remède contre le mépris des droits divins, contre la rébellion, contre le scepticisme, le matérialisme et la négation absolue de Dieu. Recourons donc à saint Michel ; prenons la pieuse habitude de l'invoquer souvent ; prions-le, dans nos défaillances, dans nos tentations, de nous défendre contre la malice de nos ennemis ; de nous découvrir leurs pièges, leurs artifices ; de nous rendre insensibles à leurs séductions et sourds à leurs perfides insinuations ; réclamons surtout son assistance pour ce moment terrible où la vie ne nous apparaîtra plus que comme un songe près de finir, où toutes les espérances de la terre s'évanouiront pour nous, où toutes les illusions se dissiperont aux premiers rayons du grand jour de l'éternité, arrivant à notre âme tremblante au milieu des angoisses de l'agonie et des épouvantes de la mort. Que saint Michel et notre saint Ange gardien nous fortifient, nous rassurent alors en nous couvrant de leurs ailes, et qu'ils conduisent notre âme à Dieu ! Pour mériter cette grâce, cette insigne protection du glorieux archange, redisons aujourd'hui, dans la sincérité de notre cœur, cette belle parole du cardinal Pie : J'accepte avec joie le devoir d'invoquer saint Michel plus fidèlement chaque jour, comme protecteur de l'Eglise et de notre nation, comme avocat de mon âme auprès du souverain juge ! » Extrait de "L'Ange Gardien", Juillet 1895, pp.75-78, dans notre dossier dédié à l'Archange St Michel. |