« Il est vrai aussi que le monde fait tous ses efforts pour empêcher d'aimer Jésus au Très Saint Sacrement d'un amour véritable et pratique, pour empêcher qu'on ne le visite, pour paralyser les effets de cet amour. Il absorbe, il lie, il captive les âmes dans les occupations, les bonnes oeuvres extérieures, pour les détourner d'appliquer longtemps leurs pensées sur l'amour de Jésus. Il combat même directement cet amour pratique, et le représente comme non requis, comme possible tout au plus dans un cloître. Et le démon livre une guerre de tous les instants à notre amour envers Jésus au Très Saint Sacrement. Il sait que Jésus est là vivant, substantiel, attirant et possédant directement les âmes par lui-même : il efface en nous la pensée, la bonne impression de l'Eucharistie. Pour lui, c'est décisif. Et cependant Dieu est tout amour. Et ce doux Sauveur nous crie de son Hostie : Aimez-moi comme je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour ! Je suis venu apporter sur la terre le feu de l'amour, et mon plus ardent désir est qu'il embrase vos coeurs. Oh ! à la mort, après la mort, que doit-on penser de l'Eucharistie, lorsqu'on en voit, lorsqu'on en connaît toute la bonté, tout l'amour, toutes les richesses ! Ô mon Dieu, mon Dieu ! que devez-vous penser de moi, qui vous connais depuis si longtemps, qui communie si souvent ! Vous m'avez donné tout ce que vous pouviez me donner. Vous voulez que je vous serve en retour, et je n'ai pas encore la première vertu de ce service. VOus n'êtes pas ma loi souveraine, le centre de mon coeur, la fin de ma vie. Que faut-il donc que vous fassiez pour triompher de mon coeur ? » St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (Le T.-S. Sacrement n'est pas aimé, IV), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition). |