09h30 : Visite de Auschwitz (et différé à 13h10) 10h30 : Visite du camp de Birkenau (et différé à 14h00) 16h30 : Visite de l'hôpital pédiatrique universitaire (UCH) de Prokocim à Cracovie 18h00 : Chemin de Croix avec les jeunes au Parc Jordan de Blonia à Cracovie |
« Comme le remarque Mme de Staël, la douleur est donc un bien, ainsi que l'ont dit les mystiques ? Elle n'est pas un bien en soi, mais en ce qu'elle est l'instrument efficace d'un bien. La douleur est notre moyen naturel de perfectionnement ; elle est une dernière ressource pour l'âme qui, dans sa défaillance, abdique ses prérogatives. [...] La douleur sanctifie. Et elle sanctifie à un point qu'il n'est pas donné à celui qui la souffre de le savoir, si ce n'est peut-être par le sentiment qu'il en garde au fond de sa conscience. Remarquez combien les personnes qui ont souffert ensemble s'estiment après ! Le fait est surtout visible chez les époux, qui peuvent mieux s'apercevoir du perfectionnement qui s'est fait en leur coeur. (*) La douleur seule entre assez en avant dans l'âme pour l'agrandir. Elle y réveille des sentiments que l'on ne soupçonnait point encore : elle va toucher jusqu'aux sources de la sainteté ! Dans ses élans, elle donne essor à des émotions que les plus grands artistes peuvent à peine entrevoir. Il y a dans l'âme des places très élevées où dort la vitalité, et que la douleur seule peut atteindre : l'homme a des endroits de son coeur qui ne sont pas, et où la douleur entre pour qu'ils soient ! Ne redoutons pas les ravages de la douleur. Quelquefois elle vide entièrement l'âme, mais lorsqu'elle a passé, Dieu s'y précipite pour la remplir. Les joies du ciel descendraient-elles avec leur suavité dans toute l'âme humaine, si l'amertume de la douleur n'y avait partout éveillé une faim sacrée ? La joie se fait sa place quand le coeur s'agrandit : c'est dans le vase de la douleur que se répandra la Félicité. » (*) : là est l'une des causes de tant de divorces aujourd'hui : trop souvent les époux, confrontés à l'épreuve, ne souffrent plus ensemble, mais chacun de leur côté, creusant un fossé de plus en plus difficile à combler... Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), La douleur (ch.III), Le Mans, Le Club du livre rare, 1961 (1ère éd. 1849). |
C'est une étape très émouvante et forte que le Pape François a effectué ce vendredi matin en Pologne. Le Saint-Père s'est rendu au camp d'Auschwitz, situé à une cinquantaine de kilomètres de Cracovie, lieu qui symbolise l'horreur nazie. Le Pape est arrivé seul, à pied dans le camp, avant de parcourir quelques mètres en voiturette et d'aller s'asseoir sur un banc, pour prier de longues minutes en silence. Il s'est ensuite rendu devant le bloc numéro 11, là où les nazis fusillaient les prisonniers. Dans la cour, le Saint-Père a salué onze survivants du camp de concentration, parmi lesquels trois centenaires, les écoutant et les embrassant, un par un. Le Pape est allé ensuite poser une bougie devant le mur d'exécution. Le Saint-Père s'est ensuite rendu à l'intérieur du bâtiment du bloc 11 pour se recueillir dans "la cellule de la faim", celle où fut emprisonné Saint Maximilien Kolbe, franciscain polonais qui offrit sa vie pour sauver celle d'un père de famille. Le Père Kolbe mourut le 14 août 1941 d'une injection mortelle. Le Saint-Père a signé un livre d'or avant de se rendre à Birkenau. C'est là que la machine d'extermination nazie a été la plus planifiée avec la présence des fours crématoires et des chambres à gaz. Le Pape s'est recueilli devant le monument aux victimes des Nations, une stèle inaugurée en 1967. Il devait y saluer 25 "Justes parmi les Nations", des personnes qui ont sauvé des Juifs de l'extermination. Devant le monument, cette inscription est gravée en 23 langues : « Que cet endroit soit pour toujours un cri de désespoir et un avertissement pour l'humanité, où les nazis tuèrent près d'1,5 million d'hommes, de femmes et d'enfants, pour la plupart Juifs, provenant de plusieurs pays d'Europe. Auschwitz-Birkenau 1940-1945 » Il s'agit de la troisième visite d'un Souverain Pontife à Auschwitz, après celle effectuée par Jean-Paul II le 7 juin 1979, et Benoît XVI le 28 mai 2006. A cette occasion, le Pape allemand avait évoqué « une vallée obscure de l'humanité ». Source : Radio Vatican. |
Dans l’après-midi de ce vendredi, le Pape François a visité un grand hôpital pédiatrique dont la construction il y a une cinquantaine d’années a été financée par la diaspora polonaise des États-Unis, puis soutenu par le gouvernement américain. Des reliques de St Jean-Paul II se trouvent dans la chapelle de l’hôpital. La Première ministre de Pologne, Beata Szydlo, a adressé un discours d'accueil très chaleureux au Pape, venu apporter « la foi, l'espérance et l'amour », a-t-elle rappelé, évoquant le contexte du Jubilé de la Miséricorde. « La miséricorde n'est pas autre chose que d'enseigner l'amour actif, l'amour qui se donne en actes pour la charité, pour l'amour du prochain », a lancé la chef du gouvernement polonais. Le Saint-Père s’est ensuite adressé à une cinquantaine de petits patients et à leur famille. L’occasion pour le Pape François d’appeler des œuvres de miséricorde, d’encourager les médecins, infirmiers, personnels de santé, aumôniers et volontaires à visiter les malades. Le Souverain Pontife a fustigé une fois encore la culture du rebut dont les victimes sont les personnes les plus fragiles. « Je voudrais, a-t-il dit, me tenir tout proche de chaque enfant malade, près de son lit, les embrasser un par un, les écouter ne serait-ce qu’un moment et faire silence ensemble face aux questions auxquelles il n’y a pas de réponses immédiates ». « Comme je voudrais, a-t-il insisté, qu’en tant que chrétiens, nous soyons capables de nous tenir près des malades à la manière de Jésus, en silence, avec une caresse, en prière. » Et c’est sous une forme privée, loin de l’œil des caméras que le Pape François a parcouru les salles du pavillon des urgences. Source : Radio Vatican (CV-RF). Texte intégral du discours du Pape traduit en français sur notre blog. |
Comme c’est la tradition lors des Journées Mondiales de la Jeunesse, le Pape François a assisté ce vendredi au Chemin de Croix, mis en paroles et en scène par différents mouvements, comme l’Arche, l’Aide à l’Église en Détresse ou encore Caritas, qui ont animé chacune des 14 stations du Chemin de Croix en les articulant autour des œuvres de Miséricorde, corporelles et spirituelles. Les sept œuvres de miséricorde corporelles sont : donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir celui qui est nu, offrir l’hospitalité aux pèlerins, visiter les malades, visiter les détenus, ensevelir les morts. Elles se complètent donc par sept œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, instruire les ignorants, exhorter les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les défauts des autres, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. En écho à ces œuvres de miséricorde, dans sa méditation, le Saint-Père est revenu sur les Béatitudes, estimant qu’elles répondent à la question fondamentale : « Où est Dieu ? »… « Où est Dieu, si dans le monde il y a le mal, s’il y a des hommes qui ont faim, qui ont soif, sans toit, des déplacés, des réfugiés ? Où est Dieu, lorsque des personnes innocentes meurent à cause de la violence, du terrorisme, des guerres ? » a-t-il demandé. « Où est Dieu, lorsque des maladies impitoyables rompent des liens de vie et d’affection ? Ou bien lorsque les enfants sont exploités, humiliés, et qu’eux aussi souffrent à cause de graves pathologies ? Où est Dieu, face à l’inquiétude de ceux qui doutent et de ceux qui sont affligés dans l’âme ? » Pour le Saint-Père, ces interrogations n’ont pas de réponses humaines. Il faut donc tout simplement regarder Jésus. « Jésus a choisi lui-même de s’identifier à ces frères et sœurs éprouvés par la douleur et par les angoisses, en acceptant de parcourir le chemin douloureux vers le Calvaire », a-t-il dit. Les 14 stations du Chemins de Croix donnent l’occasion de méditer sur les 14 œuvres de miséricorde, qui nous poussent à « nous ouvrir à la miséricorde de Dieu, à demander la grâce de comprendre que sans miséricorde on ne peut rien faire ». « Dans l’accueil du marginalisé qui est blessé dans son corps, dans l’accueil du pécheur qui est blessé dans son âme, se joue notre crédibilité en tant que chrétiens », a insisté le Pape. Et suivre Jésus jusqu’au bout comble le cœur de l’homme. « Le Chemin de la Croix est celui du bonheur de suivre le Christ jusqu’au bout, dans les circonstances souvent dramatiques de la vie quotidienne ; c’est le chemin qui ne craint pas les échecs, les marginalisations ou la solitude, parce qu’il remplit le cœur de l’homme de la plénitude de Jésus », a insisté le Pape François. À noter que des réfugiés syriens ont participé à la première station, avec des membres de la communauté Sant’Egidio. Le Pape s'est adressé personnellement à ce couple de chrétiens melkites, venus de Damas, en déclarant que « ce soir, Jésus, et nous avec Lui, embrasse avec un amour spécial nos frères syriens, qui ont fui la guerre. Nous les saluons et nous les accueillons avec une affection fraternelle et avec sympathie. » Source : Radio Vatican (CV). Texte intégral du discours du Pape traduit en français sur notre blog. |