NB : Suivant la réforme introduite par le Pape François, les palliums ne leur seront pas "imposés" mais ils leur seront remis ultérieurement par les nonces apostoliques des différents pays de façon à favoriser la participation des fidèles des diocèses. (Cf. Zenit.org) |
Ce mercredi 29 juin 2016, le Pape François a présidé dans la basilique Saint-Pierre la solennité des Saints Pierre et Paul, « deux apôtres sur la foi desquels s’est fondée l’Église de Rome » qui les vénère depuis comme patrons ; deux « colonnes », « deux grandes lumières qui brillent dans le ciel de Rome mais également dans le cœur des croyants d’Orient et d’Occident ». Lors de la célébration, le Pape a béni les palliums des nouveaux archevêques métropolitains nommés dans l’année. Devant eux, il a expliqué comment les deux apôtres étaient parvenus à s’abandonner à Dieu et à sa sainte volonté, par la prière. Le commentaire de Marie Duhamel à lire / écouter sur Radio Vatican. Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog. |
Pierre s'en prit donc à ses yeux, mais aucune prière ne tomba de ses lèvres. Je lis dans l'Evangile qu'il pleura, mais, nulle part, je ne lis qu'il prononça un mot de prière ; je vois couler ses larmes, mais je n'entends pas l'aveu de sa faute. Oui, Pierre a pleuré et il s'est tû : c'était justice, car, d'ordinaire, ce qu'on pleure ne s'excuse pas, et ce qu'on ne peut excuser peut se pardonner. Les larmes effacent la faute que la honte empêche d'avouer. Pleurer, c'est donc, tout à la fois, venir en aide à la honte et obtenir indulgence : par là, on ne rougit pas à demander son pardon, et on l'obtient en le sollicitant. Oui, les larmes sont une sorte de prière muette : elles ne sollicitent pas le pardon, mais elles le méritent ; elles ne font aucun aveu, et pourtant elles obtiennent miséricorde. En réalité, la prière de larmes est plus efficace que celle de paroles, parce qu'en faisant une prière verbale, on peut se tromper, tandis que jamais on ne se trompe en pleurant. A parler, en effet, il nous est parfois impossible de tout dire, mais toujours nous témoignons entièrement de nos affections par nos pleurs. Aussi Pierre ne fait-il plus usage de sa langue, qui avait proféré le mensonge, qui lui avait fait commettre le péché et perdre la foi ; il a peur qu'on ne croie pas à la profession de foi sortie d'une bouche qui a renié son Dieu : de là sa volonté bien arrêtée de pleurer sa faute, plutôt que d'en faire l'aveu, et de confesser par ses larmes ce que sa langue avait déclaré ne pas connaître. Si je ne me trompe, voici encore pour Pierre un autre motif de garder le silence : demander son pardon sitôt après sa faute, n'était-ce pas une impudence plus capable d'offenser Dieu, que de l'amener à se montrer indulgent ? Celui qui rougit en sollicitant son pardon, n'obtient-il pas ordinairement plus vite la grâce qu'il demande ? Donc, en tout état de faute, mieux vaut pleurer d'abord, puis prier. Nous apprenons ainsi, par cet exemple, à porter remède à nos péchés, et il s'ensuit que si l'Apôtre ne nous a pas fait de mal en reniant son Maître, il nous a fait le plus grand bien par la manière dont il a fait pénitence de son péché. Enfin, imitons-le relativement à ce qu'il a dit en une autre occasion. Le Sauveur lui avait, trois fois de suite, adressé cette question : « Simon , m'aimes-tu (3)? » et, chaque fois, il avait répondu : « Seigneur, vous le savez, je vous aime ». Et le Seigneur lui dit : « Pais mes brebis ». La demande et la réponse ont eu lieu trois fois pour réparer le précédent égarement de Pierre. Celui qui, à l'égard de Jésus, avait proféré un triple reniement, prononce maintenant une triple confession, et autant de fois sa faiblesse l'avait entraîné au mal, autant de fois, par ses protestations d'amour, il obtient la grâce du pardon. Voyez donc combien il a été utile à Pierre de verser des larmes : avant de pleurer, il est tombé ; après avoir pleuré, il s'est relevé : avant de pleurer, il est devenu prévaricateur ; après avoir pleuré, il a été choisi comme pasteur du troupeau, il a reçu le pouvoir de gouverner les autres, bien qu'il n'ait pas su, d'abord, se diriger lui-même. Telle fut la grâce que lui accorda Celui qui, avec Dieu le Père et le Saint-Esprit, vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. » 1. Gen. III, 9. - 2. Ps XXXIII, 16. - 3. Jean, XXI, 13. - 2. Ibid. 1. St Augustin (345-430), extraits du Onzième Sermon sur la chute de Pierre (3-4), in "Oeuvres complètes de Saint Augustin" (Suite du Tome XI : sixième série, sermons inédits, troisième Supplément), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868. Source : Abbaye Saint Benoît de Port-Valais - CH 1897 Le Bouveret (VS). Voir aussi sur ce site, pour la Fête des Saints Pierre et Paul, apôtres : - St Bernard, extraits du Deuxième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (5-6) - St Augustin, extraits du Neuvième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (II) - St Bernard, Troisième Sermon pour la Fête des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul. |
Avant de réciter la prière de l’Angélus depuis la fenêtre de ses appartements, ce mercredi 29 juin 2016, le Pape François a rappelé que c’est l’entière Église universelle qui regarde vers les saints Pierre et Paul « avec admiration, les considérant comme deux colonnes et deux grandes lumières qui brillent non seulement dans le ciel de Rome mais dans le cœur des croyants d’Orient et d’Occident ». « Si la foi chrétienne est une partie vive et fondamentale du patrimoine spirituel et culturel de ce territoire », c’est grâce à ces deux saints qui se firent, malgré les difficultés, « annonciateurs et témoins de l’Évangile parmi les gens », scellant « par le martyr leur mission de foi et de charité ». « Pierre et Paul, aujourd’hui reviennent idéalement parmi nous […], frappent à la porte de nos maisons, mais surtout de nos cœurs », a-t-il expliqué. « Ils veulent apporter encore une fois Jésus, son amour miséricordieux, sa consolation et sa paix ».« La foi pure et solide de Pierre, le cœur grand et universel de Paul nous aiderons à être des chrétiens joyeux, fidèles à l’Évangile et ouverts à la rencontre avec tous ». Le Pape est revenu sur la Messe célébrée un peu plus tôt, durant laquelle il a béni les palliums des archevêques métropolitains nommés dans l’année. Il a renouvelé ses encouragements envers ces nouveaux archevêques présents à Rome à cette occasion pour qu’ils poursuivent avec joie leur mission en communion avec toute l’Église et spécialement avec le Siège de Pierre. Il a également salué les membres de la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople venus à Rome à l’occasion de la Solennité des Saints Pierre et Paul, demandant de prier pour que « les liens de communion et le témoignage commun se renforcent toujours plus ». « Prions pour les victimes, pour leurs proches et pour le cher peuple turc ». Le Pape François, à l'issue de l’Angélus place Saint-Pierre, a évoqué « l’horrible attentat terroriste » qui a frappé l’aéroport international d’Istanbul mardi dans la soirée et qui a causé la mort, selon un bilan provisoire, de 36 personnes. « Que le Seigneur convertisse les cœurs des violents et soutienne nos pas sur la route de la paix » a-t-il conclu. Le Pape a également évoqué la Conférence internationale sur les investissements responsables à impact social, intitulée « Faire de l’Année de la miséricorde une année d’impact pour les pauvres ». « Que les investissements privés puissent, avec ceux du public, favoriser la sortie de la pauvreté de tant de personnes mises à la marge » a souhaité le Saint-Père. Source : Radio Vatican (XS). Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |