Comme de coutume, Benoît XVI imposera le Pallium aux nouveaux Archevêques métropolitains au cours de la messe de la solennité des Apôtres Pierre et Paul, ce vendredi à 9 h en la Basilique vaticane. En cette occasion, le rite a été quelque peu modifié selon la volonté du Saint-Père. La bénédiction des Pallium aura lieu avant le début de la célébration eucharistique. Ceci abrège le rite d'autant que la lecture de la liste des impétrants sera effectuée juste avant la procession d'entrée et le Tu Es Petrus, qui précède la messe. Le Pape arrivé à l'autel, suivra la bénédiction des Pallium. Ainsi la célébration eucharistique ne sera pas interrompue, et l'attention de l'assemblée ne sera plus distraite par une longue lecture de nom et de titres. En outre, le déplacement du rite sera mieux conforme au Caeremoniale Episcoporum. Il se plaçait jusqu'ici après l'homélie, espace normalement réservé aux rites sacramentels que sont le baptême, la confirmation, l'ordination, le mariage ou l'onction des malades. Or le rite du Pallium n'est pas de nature sacramentale. Source et liste des prélats qui recevront le Pallium des mains du Pape : News.va Retransmission de la célébration en direct sur KTO à partir de 9h00. |
« Considérez, mes frères, le jugement de la Sainte Eglise selon la foi, non pas selon la face du juge. Elle fait donc du jour de la mort des deux apôtres, le jour d'une de ses plus grandes fêtes. C'est, en effet, aujourd'hui que Saint Pierre a été crucifié, et aujourd'hui que Saint Paul a eu la tête tranchée. Voilà quelle est la cause de la solennité de ce jour, et quel est le motif de nos réjouissances. Mais en faisant de ce jour un jour de fête et de bonheur, il est hors de doute que l'Église est animée de l'esprit de son Epoux, de l'Esprit de Dieu, en présence de qui, selon le mot du Psalmiste "la mort des Saints est précieuse" (Ps. CXIII, 15). Quant aux hommes, le nombre, je m'imagine, était grand de ceux qui assistèrent à leur mort, et ne la contemplèrent point d'un oeil d'envie. Car aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, leur sortie du monde a passé pour un véritable malheur, en un mot, pour des insensés, ils ont paru mourir (Sap. III, 2) ; Mais "pour moi, dit le Prophète, vos amis me semblent comblés d'honneur à l'excès, et leur empire consolidé d'une manière extraordinaire" (Ps. CXXXVIII, 17). Ainsi, mes frères, il n'y a qu'aux yeux des insensés que les amis de Dieu semblent mourir, aux yeux des sages, ils paraissent plutôt s'endormir. En effet, Lazare dormait, parce que c'était un ami (Jn. XI, 11). Et les amis du Seigneur, après le sommeil qu'il leur aura donné, seront comme son héritage (Ps. CXXVI, 4). Efforçons-nous, mes frères, de vivre de la vie des saints, mais désirons surtout mourir de leur mort. Car la sagesse préfère la fin des justes (Sap. II, 16), elle nous jugera là où elle nous aura trouvés. Inévitablement la fin de ta vie présente est le commencement de la vie future, et il n'y a point de différence possible entre l'une et l'autre. Il en est pour cela, si vous me permettez cette image, comme de deux ceintures qu'on veut coudre ensemble, ou mettre bout à bout ; on ne s'occupe que des deux extrémités, qu'on veut rapprocher sans s'inquiéter du reste, on les prépare de manière à ce qu'elles se rapportent parfaitement l'une à l'autre, ainsi en est-il pour vous, mes frères, quelque spirituelle que soit le reste de votre vie, si la fin en est charnelle, elle ne peut se rapporter à une vie toute spirituelle, car ni la chair, ni le sang, n'auront part au royaume de Dieu. "Mon Fils, dit le Sage, souviens-toi de tes fins dernières, et tu ne pécheras jamais" (Eccle. VII, 40). Parce que ce souvenir lui inspirera des craintes, or la crainte chasse le péché, et n'admet point de négligence. » Saint Bernard (1091-1153), extraits du 2ème Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (5-6), in "Oeuvres complètes de Saint Bernard" (Tome 3), Trad. par M. l'Abbé Charpentier, Louis Vivès, Paris, 1866. Source : Abbaye Saint-Benoît. |
Il n’est pas douteux que Joseph fut un bon et fidèle serviteur, Joseph qui fut l’époux de Marie, mère du Saveur. Oui, il fut en toute vérité le serviteur fidèle et prudent, celui que le Seigneur établit comme le soutien et le consolateur de sa propre Mère, comme le père nourricier et comme le coadjuteur très fidèle du grand conseil sur cette terre. Remarquons aussi que l’Evangile nous dit qu’il était de la maison de David. Oui, vraiment, il était de la maison de David ; il descendait vraiment d’une race royale, ce Joseph, si noble par son origine et d’une âme plus noble encore que cette royale origine. Fils de David, il ne fut point un fils dégénéré d’un ancêtre illustre ; fils de David, il le fut, non seulement par le sang, mais par la foi, mais par la sainteté, mais par la dévotion ; il fut un autre David, et le Seigneur le trouva selon son Cœur ; aussi il lui confia en toute sécurité le trésor le plus secret et le plus sacré de son Cœur ; comme à un autre David, il lui manifesta les desseins les plus secrets et les plus cachés de sa divine sagesse, et il lui donna de connaître un mystère que nul des princes du siècle ne connut jamais. Saint Bernard (1090-1153) Exemple : Sainte Lutgarde Sainte Lutgarde, née à Tongres, en 1182, a été une des plus ardentes adoratrices du Cœur de Jésus. Sa noblesse et ses qualités la firent rechercher en mariage par plusieurs seigneurs du pays. Un jour qu’elle s’entretenait avec l’un d’eux, elle voit tout à coup Notre-Seigneur lui montrant son Cœur et la blessure saignante de son côté : Ô Lutgarde ! lui dit-il, contemple ici ce que tu dois aimer. Laisse là les créatures, et dans mon Cœur tu trouveras les ineffables délices du divin amour. » Le prétendant étant revenu, Lutgarde lui dit avec Sainte Agnès : « Retire-toi, je suis engagée à un autre fiancé : j’appartiens à un fiancé divin. » Agée de dix-huit ans, elle entra chez les Bénédictines, près de la ville de Saint-Trond. Dès ce moment, sa vie ne fut plus qu’une suite de faveurs de la part du Cœur de Jésus. Un jour qu’elle s’anéantissait devant le Seigneur, il lui dit : « Que veux-tu ? – Ô Seigneur, répondit-elle, ce que je veux, c’est ton Cœur. – Et moi, dit le Seigneur, ce que je veux, c’est ton cœur. – Oh ! dit Lutgarde, prenez mon cœur, purifiez-le par le feu de votre amour, placez-le dans votre poitrine sacrée et que je ne le possède désormais plus qu’en vous et pour vous. » Un jour qu’elle était restée au lit par suite d’indisposition, le Seigneur lui dit : « Songe aux pécheurs qui ont besoin de tes prières. Lève-toi et va à l’église. » Elle obéit et voilà qu’au moment où elle voulait entrer à l’église, Jésus-Christ attaché à la croix détache sa main droite et la presse tendrement sur son Cœur. Ce Cœur sacré devint dès lors l’objet spécial de sa dévotion, ce qui la fit nommer Lutgarde du Sacré-Cœur. Elle en reçut le grand don de consoler les âmes affligées. Une personne souffrait horriblement de certaines tentations qu’elle n’osait découvrir à personne, pas même à son confesseur. Dans cet état, elle alla se recommander aux prières de Lutgarde. « De quoi souffrez-vous ? lui dit la Sainte. – Oh ! je n’oserais jamais le dire à personne. – Eh bien ! ce que vous avez honte de dire, le Seigneur me l’a révélé. » Là-dessus, au grand étonnement de la pauvre affligée, elle fit un exposé détaillé de tout ce qui la tourmentait et finit par l’exhorter à faire une bonne confession et à se conduire saintement. La fille s’en alla toute consolée et décidée à user désormais du sacrement de pénitence selon les vues miséricordieuses du Cœur de Jésus. Pour expier les désordres de son époque, elle entreprit un jeûne de sept ans. Une fois le Seigneur lui dit : « Je veux que, par tes souffrances et tes prières, tu apaises la colère de mon père, afin qu’il ne frappe point les pécheurs de mort éternelle. » Une autre fois, le Seigneur lui apparut avec ses plaies sacrées s’offrant à son Père pour les pécheurs, et, se tournant vers Lutgarde, il lui dit : « Vois-tu comme je m’offre entièrement à mon Père pour les pécheurs ? C’est ainsi que je veux que, toi aussi, tu t’offres tout entière pour mes pécheurs et que tu détournes d’eux les traits de ma justice. » Imitons Lutgarde en donnant notre cœur à Jésus-Christ et en offrant sans cesse au Père éternel les mérites de la Passion du Sauveur pour la conversion des pécheurs. (Vie par le P. Broeckaert) ☞ Vie de Sainte Lutgarde (1182-1246) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur. Page d’histoire : Le divin Cœur de Jésus veut régner sur nous, mais c’est pour notre bonheur, et partout où ce divin règne s’est établi efficacement, on ressent le salutaire effet de ses promesses. Un grand industriel du Nord, l’apôtre des ouvriers, M. Harmel, dont les usines occupent toute une population ouvrière, a mis autant de soin à avoir des ouvriers chrétiens qu’à les avoir habiles. Lui-même, il définit son usine : « Un petit royaume dont le Sacré Cœur est le roi. » Il est difficile de dire quelle paix et quelle joie règnent chez ces ouvriers, soumis comme les autres à toutes les fatigues du travail. Le Cœur de Jésus a su inspirer au patron toute la tendresse d’un père pour ceux qu’il n’appelle que « ses enfants », et il met au cœur des travailleurs une affection toute filiale pour ce chrétien généreux qui ne veut être leur maître qu’après Dieu et pour Dieu. Jamais l’idée de grève ou de révolte n’a trouvé chez ce bon peuple un seul partisan sérieux en ce temps de mécontentement général. Bouquet spirituel : Comme en Saint Joseph c’est le père et l’époux qui prie, sa prière a sur le Cœur de l’enfant et de l’épouse toute l’efficacité d’un commandement. Gerson (1363-1429) Ô grand Saint Joseph, vous nous paraissez donc le premier d’entre tous les favoris de Dieu ; vous possédez son Cœur, vous avez son oreille, vous êtes son familier, son confident, celui auquel il a toujours donné le plus de liberté et d’autorité. P. d’Argentan (1615-1680) Pratique : Demander le règne de Jésus dans la société pour la consolation des classes pauvres et la gloire de Dieu. Oraison jaculatoire : Cœur Sacré de Jésus, régnez dans mon cœur, défendez-le contre le démon et les passions ! "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901. Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen. et "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition). Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis. Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen. |
Extrait : « Dans le passage de l’évangile de saint Matthieu que nous venons d’entendre, Pierre fait sa confession de foi à Jésus, le reconnaissant comme Messie et Fils de Dieu ; il la fait aussi au nom des autres Apôtres. En réponse, le Seigneur lui révèle la mission qu’il entend lui confier, celle d’être la ‘pierre’, le ‘roc’, la fondation visible sur laquelle est construit l’entier édifice spirituel de l’Église (cf. Mt 16, 16-19). Mais de quelle façon Pierre est-il le roc ? Comment doit-il mettre en œuvre cette prérogative, que naturellement il n’a pas reçue pour lui-même ? Le récit de l’évangéliste Matthieu nous dit surtout que la reconnaissance de l’identité de Jésus prononcée par Simon au nom des Douze ne provient pas « de la chair et du sang », c’est-à-dire de ses capacités humaines, mais d’une révélation particulière de Dieu le Père. Par contre, tout de suite après, quand Jésus annonce sa passion, mort et résurrection, Simon Pierre réagit vraiment à partir de « la chair et du sang » : il « se mit à lui faire de vifs reproches : … cela ne t’arrivera pas » (16, 22). Et Jésus réplique à son tour : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route » (v. 23). Le disciple qui, par don de Dieu, peut devenir un roc solide, se manifeste aussi pour ce qu’il est, dans sa faiblesse humaine : une pierre sur la route, une pierre contre laquelle on peut buter - en grec skandalon. Apparaît ici évidente la tension qui existe entre le don qui provient du Seigneur et les capacités humaines ; et dans cette scène entre Jésus et Simon Pierre, nous voyons en quelque sorte anticipé le drame de l’histoire de la papauté-même, caractérisée justement par la coexistence de ces deux éléments : d’une part, grâce à la lumière et à la force qui viennent d’en-haut, la papauté constitue le fondement de l’Église pèlerine dans le temps ; d’autre part, au long des siècles, émerge aussi la faiblesse des hommes, que seule l’ouverture à l’action de Dieu peut transformer. De l’Évangile d’aujourd’hui, il ressort avec force la promesse claire de Jésus : « les portes des enfers », c’est-à-dire les forces du mal, ne pourront pas prévaloir, « non praevalebunt ». Vient à l’esprit le récit de la vocation du prophète Jérémie, à qui le Seigneur dit, en lui confiant sa mission : « Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi - non praevalebunt -, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 18-19). En réalité, la promesse que Jésus fait à Pierre est encore plus grande que celles faites aux prophètes antiques : ceux-ci, en effet, étaient menacés uniquement par des ennemis humains, alors que Pierre devra être défendu des « portes des enfers », du pouvoir destructif du mal. Jérémie reçoit une promesse qui le concerne comme personne et concerne son ministère prophétique. Pierre est rassuré au sujet de l’avenir de l’Église, de la nouvelle communauté fondée par Jésus Christ et qui s’étend à tous les temps, au-delà de l’existence personnelle de Pierre lui-même. » Source et texte intégral de l'Homélie sur le site internet du Vatican. |
Extrait : « Sur ce chemin de salut, la communauté chrétienne, soutenue par la présence de l’Esprit du Dieu vivant, se sent encouragée à poursuivre, forte et sereine sur la voie de la fidélité au Christ et de l’annonce de son Evangile aux hommes de tous temps. Dans cet itinéraire spirituel et missionnaire fécond, s’inscrit aussi la remise du pallium aux archevêques métropolitains, célébrée ce matin dans la basilique. Un rite toujours éloquent, qui met en relief la communion intime des pasteurs avec le Successeur de Pierre et le lien profond qui nous lie à la tradition apostolique. Il s’agit d’un double trésor de sainteté, sur lequel se fonde l’unité et la catholicité de l’Eglise : un trésor précieux à découvrir et à vivre avec un enthousiasme renouvelé et un engagement constant. Chers pèlerins, réunis ici de toutes les parties du monde ! En ce jour de fête, prions avec les paroles de la liturgie orientale : "Louange à Pierre et à Paul, ces deux grandes lumières de l’Eglise ; ils brillent dans le firmament de la foi". Dans ce climat, je désire adresser une pensée particulière à la délégation du patriarcat de Constantinople qui, comme chaque année, est venue prendre part à nos célébrations traditionnelles. Que la Sainte Vierge conduise tous les croyants dans le Christ à l’objectif de la pleine unité ! » Source et texte intégral (et vidéo) sur le site internet du Vatican. |