« 1.- Maintenant, ma fille bien-aimée, dilate ton coeur, et que ton intelligence contemple à la lumière de la foi avec quel amour ma providence a créé l’homme, et tout préparé pour qu’il puisse jouit de mon suprême et éternel bonheur. J’ai tout disposé pour l’âme et le corps, pour les imparfaits et pour les parfaits, pour les bons et pour les mauvais, temporellement et spirituellement, au ciel et sur la terre, dans la vie qui passe et dans celle qui ne finit jamais. 2.- Dans cette vie, où vous êtes étrangers et voyageurs, je vous ai liés par les liens de la charité ; car l’homme est forcément uni à son semblable. S’il veut s’en séparer en manquant de charité, il lui est uni cependant par la nécessité. Afin de vous unir par les oeuvres en même temps que par l’amour, je n’ai pas donné à chacun ce qui est nécessaire à son existence, de sorte que celui qui par le péché perd l’amour du prochain ne peut s’en séparer à cause de ses besoins. Vous êtes ainsi tous liés ensemble par des actes de charité. L’ouvrier a nécessairement recours au laboureur, et le laboureur à l’ouvrier ; l’un se sert de l’autre parce qu’il ne sait pas faire ce qu’il fait. De même le religieux a besoin du séculier, et le séculier du religieux ; l’un ne peut agir sans l’autre : il en est ainsi du reste des hommes. 3.- Ne pouvais-je pas donner à chacun tout ce qui lui est nécessaire ? Si, assurément ; mais j’ai voulu que chacun fût soumis à son semblable, afin que tous soient contraints de s’unir par un échange de bons services. J’ai montré la grandeur et la bonté de ma providence en eux, et ils préfèrent marcher dans les ténèbres de leur propre faiblesse. 4.- Les membres de votre corps doivent vous faire rougir, car ils ont en eux l’union, qui vous manque. Quand la tête a besoin de la main, la main ne lui aide-t-elle pas sur-le-champ ? Si le doigt, qui est si peu considérable dans le corps, vient à souffrir quelque chose, la tête lui refuse-t-elle son secours parce qu’elle est plus noble et plus considérable ? Elle ne néglige au contraire aucun moyen de lui être utile par la vue, par l’ouïe ou par la parole. Tous les membres agissent ainsi entre eux. 5.- Pourquoi l’homme orgueilleux ne fait-il pas de même lorsqu’il voit le pauvre, malade et manquant de tout ? N’est-ce pas un de ses membres ? Et cependant, loin de l’assister de ses biens, il ne lui fait même pas l’aumône d’une bonne parole ; il n’a pour lui que des reproches, et il s’en détourne comme d’une chose qui lui donne des nausées. Il regorge de richesses, et il laisse son semblable mourir de faim, Il ne songe pas que sa cruauté déplorable est d’une odeur infecte en ma présence, et que le fond des enfers est destiné à sa corruption. 6.- Ma providence secourt le pauvre d’une autre manière, et c’est au poids de sa pauvreté que lui seront comptées d’abondantes richesses. Le riche au contraire sera durement repris par ma Vérité, ainsi qu’il est annoncé dans l’Evangile ; et s’il ne se corrige, il entendra cette parole : "J’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais infirme et en prison, et vous ne m’avez pas visité." (Mt XXV, 42). 7.- Dans ce moment terrible, il lui sera inutile de dire : Je ne vous ai jamais vu, et si je vous avais vu, j’aurais tout fait pour vous bien volontiers. Ce misérable ne savait-il pas que mon Fils a déclaré dans l’Évangile que ce qui serait fait par amour pour Dieu au plus petit des hommes, il le tiendrait fait à lui-même ? Ce sera donc justement qu’il partagera avec les démons un supplice éternel ; car j’ai tout disposé sur la terre pour qu’il évite ce malheur. » Ste Catherine de Sienne, Dialogue, Traité de la Providence (CXLVIII), Trad. Abbé J. Hurtaud, o.p., Imprimatur 31 mai 1913 H. Odelin, vicaire général. |
Ce matin, au cours de l'audience générale tenue Place St Pierre, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse consacrée au mariage et à la famille en revenant sur l'égalité homme femme. Evoquant le premier miracle de Jésus à Cana et tout ce qui a changé depuis sans que la marque du Christ ne perde de sa force, il a dit combien il est difficile de parler aujourd'hui du mariage comme une fête toujours renouvelée dans la vie des époux : "Ce n'est pas un hasard si Jésus a opéré le premier de ses miracles lors d'un mariage...nous indiquant ainsi que la famille, un homme et une femme qui s'aiment, est l'essence de la société... On se marie de moins en moins et dans certains pays les séparations se multiplient alors que les naissances diminuent. La difficulté à vivre ensemble, dans le couple comme en famille, rend plus fréquente et rapide la rupture des liens... Beaucoup de jeunes renoncent à s'engager de manière définitive en fondant une famille. Il faut donc réfléchir sérieusement sur cet abandon" qui prend place dans "une culture du provisoire". Certes il y a des raisons économiques sérieuses "mais beaucoup estiment que le phénomène est la conséquence de l'émancipation de la femme. Mais l'explication, qui est culpabilisante, n'est pas suffisante car c'est ne pas tenir compte d'un machisme qui tend à soumettre la femme. Comme Adam qui accusa Eve de lui avoir tendu le fruit défendu. Tout le monde désire une vie affective stable, un mariage solide et une famille heureuse... Or, par crainte de faire un mauvais choix, beaucoup évitent même d'y penser...et cette crainte de l'échec constitue également le plus grand obstacle à l'accueil de la Parole et du Christ qui promet sa grâce à l'union conjugale et à la famille... Consacré par Dieu, le mariage fixe le lien homme femme béni depuis la création du monde... Durant les premiers temps du christianisme, la dignité du mariage permit de mettre fin à l'abus jusqu'alors considéré comme chose normale, le droit du mari à répudier son épouse y compris pour des raisons futiles et humiliantes. Le principe chrétien de l'égalité entre époux...découle de l'Evangile qui annonce le sacrement" du mariage et réprouve la répudiation. Les chrétiens doivent être de plus en plus exigeants dans la défense de l'égalité : "Où est-il écrit qu'il est normal que la femme gagne moins que l'homme ? L'homme et la femme ont les mêmes droits" car ils sont égaux et complémentaires. Et il faut "reconnaître aussi comme des richesses la maternité de la femme et la paternité de l'homme, au bénéfice des enfants avant tout. Sans oublier la vertu cruciale qu'est l'hospitalité dans les familles chrétiennes, face surtout à la pauvreté, à la déchéance sociale et aux violences conjugales... Ne craignons donc pas d'inviter Jésus chez nous" comme aux noces de Cana, "ainsi que sa mère. En se mariant dans le Seigneur, les chrétiens deviennent un signe manifeste de l'amour de Dieu. Ils ne se marient pas pour eux-mêmes mais dans le Seigneur au bénéfice de la communauté et même de la société toute entière". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.4.15). Résumé en français : « Chers frères et sœurs, le premier signe par lequel Jésus a manifesté sa gloire se situe à Cana, lors d’un mariage. Ce signe contient un message qui est toujours valable. Aujourd’hui, les personnes qui se marient sont moins nombreuses, et dans beaucoup de pays le nombre des séparations augmente, alors que celui des enfants diminue. La difficulté de rester ensemble conduit à rompre les liens plus fréquemment et rapidement, et les enfants sont les premiers à en supporter les conséquences. Beaucoup de jeunes renoncent à un projet de lien définitif et d’une famille stable. Il est donc important de chercher à comprendre pourquoi ils ne se marient pas ou préfèrent souvent la cohabitation. La peur d’échouer est peut-être le plus grand obstacle à l’accueil de la parole du Christ qui promet sa grâce à l’union conjugale et à la famille. Il n’y a pas de meilleure façon de dire la beauté du sacrement de mariage que le témoignage de la vie généreuse des époux chrétiens et de la famille ! Quand ils s’épousent "dans le Seigneur", les chrétiens deviennent un signe efficace de l’amour de Dieu, en faveur de toute la communauté et de la société tout entière. » « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les prêtres du diocèse de Beauvais, avec leur Évêque Mgr Benoît-Gonnin, les jeunes de Marseille, avec l’Archevêque Mgr Pontier et les nombreux pèlerins venus de France. Je vous invite à vivre la fraternité, l’accueil et le partage, en véritables disciples du Christ. Que Dieu vous bénisse ! » Source : Site internet du Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |