« Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. » Ste Thérèse d’Avila (1515-1582) |
« La sainte Eglise, dans l'hymne où elle célèbre l'heureux passage de Joseph à une meilleure vie, nous engage à lui demander souvent la grâce d'une bonne mort, cette grâce si précieuse, la consommation des miséricordes de Dieu, la plus grande preuve de son amour et le dernier gage de son élection. Docile enfant de cette sainte Mère, je me conforme avec joie à ses intentions ; et, dès à présent, ô grand Saint ! je vous adresse cette humble prière : Bienheureux Joseph, le modèle, le patron et le consolateur des mourants, faites, je vous en conjure, faites que je meure de la mort des Justes. Mais afin que je puisse espérer une si grande grâce, obtenez-moi de vivre comme vous, en la présence de Jésus et de Marie, afin de mériter ainsi le bonheur d'en être assisté à la mort. Adorable Jésus, mon aimable Sauveur, vous avez voulu récompenser, dès ce monde, cet homme juste qui vous avait servi de père sur la terre ; comme un fils tendre et respectueux, vous lui avez rendu les derniers devoirs avec votre très-sainte Mère ; vous lui avez fermé les yeux de cette main divine qui a placé les astres au firmament. Ô Dieu de bonté ! ne me refusez pas la grâce que je vous demande humblement, au nom et par les mérites de ce bienheureux Saint. Faites que j'expire dans votre amour entre les bras de Marie et de Joseph. Amen. » R.P. Huguet, in "Pouvoir de Saint Joseph" (Vingt-neuvième jour), 15e édition, Librairie Catholique de Perisse Frères, Paris - Bruxelles, 1865. |
« Les amis des plaisirs de la vie présente vont des pensées aux fautes ; car, emportés par un jugement inconsidéré, ils désirent faire passer presque toutes les idées de leurs passions en des discours iniques et des oeuvres impies. Mais ceux qui entreprennent de pratiquer la vie ascétique vont des fautes aux mauvaises pensées ou à certaines paroles perverses et nuisibles. Car si les démons voient de tels hommes accepter de railler, se livrer à des propos oisifs et intempestifs, rire indécemment, s'emporter plus que de raison ou désirer la gloire vide et futile, alors, d'un commun accord, ils s'arment contre eux : c'est la gloriole surtout qu'ils prennent pour occasion de leur propre malice, ils sautent par elle dans les âmes comme par une fenêtre obscure et les saccagent. Il faudrait donc que ceux qui veulent vivre dans la multitude des vertus n'aspirent pas à la gloire, ne rencontrent pas beaucoup de gens, ne sortent pas continuellement, ne se raillent pas d'autrui, même si ceux qu'ils raillent méritent ces railleries, et qu'ils ne parlent pas beaucoup, alors même qu'ils pourraient tout dire comme il faut. C'est que l'abondance des paroles, en dissipant l'esprit sans mesure, non seulement lui enlève toute aptitude à l'activité spirituelle, mais encore le livre au démon de "l'acédie" (*), qui, en l'énervant sans mesure, le livre à celui de la tristesse, puis à celui de la colère. Il faut donc que l'esprit se consacre toujours à l'observation des saints commandements et à un souvenir profond du Seigneur de gloire. Car "celui qui garde le commandement, dit l'Ecriture, ne connaîtra pas de propos pervers" (Eccl. 8,5), c'est-à-dire qu'il ne se tournera pas vers des pensées ou des paroles mauvaises. » (*) : mal de l'âme qui conduit à l'ennui, l'abattement, la torpeur, la négligence - l'indifférence, le découragement, le dégoût et l'abandon de la prière, de la pénitence, des lectures spirituelles... L'acédie : découragement, état de dégoût "que tous les Pères spirituels regardent comme le plus grand danger pour l'âme. L'acédie est l'impossibilité pour l'homme de reconnaître quelque chose de bon ou de positif ; tout est ramené au négativisme et au pessimisme. c'est vraiment un pouvoir démoniaque en nous, car le diable est fondamentalement un menteur. Il ment à l'homme au sujet de Dieu et du monde ; il remplit la vie d'obscurité et de négation. Le découragement est le suicide de l'âme, car lorsque l'homme en est possédé, il est absolument incapable de voir la lumière et de la désirer." Alexandre Schmemann, in "Le Grand Carême", Spiritualité Orientale n°13, Abbaye de Bellefontaine, 1977. St Diadoque de Photicé (fêté ce jour), Cent chapitres sur la perfection spirituelle (Cent chapitres gnostiques), XCVI, Introduction et traduction Edouard des Places S.J., Éditions du Cerf, coll. Sources Chrétiennes n°5, Paris, 1943. |